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« Airmageddon » à Heathrow : l’aéroport londonien sous pression

Décollage - Josue Isai Ramos Figueroa - unsplash.comDécollage - Josue Isai Ramos Figueroa - unsplash.com
Décollage - Josue Isai Ramos Figueroa - unsplash.com
Écrit par Jean Reversat
Publié le 15 juillet 2022

L’aéroport d’Heathrow est soumis, ce vendredi, à un ultimatum de la part du gouvernement britannique. Conséquence de perturbations qui agacent les compagnies aériennes.

 

Depuis le début de l’été, l’aéroport d’Heathrow nage dans la tourmente. Des dysfonctionnements logistiques pèsent sur l’aéroport, comptant parmi les plus importants sur la planète. Un problème dont les ministres du gouvernement britannique se sont saisis, selon une lettre de la DfT (Departement for Transport). John Holland-Kaye, directeur général de la plateforme aérienne, doit donner sa réponse, avant ce soir, à la question : Heathrow a-t-il les capacités sécuritaires et organisationnelles pour assumer son rôle d’aéroport majeur ?

 

Heathrow au cœur de la tempête

La plateforme aérienne souffre d’un manque de personnel important, en partie à cause de la Covid-19 qui a mis à la porte de nombreux employés. En cette période de reprise intensive des vols, l’aéroport n’a pu combler ce déficit. John Holland-Kaye pointait, « (en particulier) les gestionnaires au sol employés par les compagnies aériennes pour fournir du personnel d’enregistrement, charger et décharger et préparer les avions au redécollage ». Une réalité qui occasionne notamment des annulations de dernières minutes et des ‘désastres’ au niveau de la gestion des bagages.

 

Face au problème, la direction d’Heathrow a décidé, mercredi 13 juillet, de fixer à 100.000 le nombre de passagers qui pourront fouler son sol chaque jour jusqu’au 11 septembre. Une mesure qui contraint le hub à supprimer 4.000 sièges quotidiens. Par conséquent, John Holland-Kaye a fait appel aux compagnies aériennes pour qu’elles cessent de vendre des billets d’avion cet été. 12.000 suspensions de vols s’additionnent à cette décision, transformant le débat en véritable croisade aérienne.

 

Les compagnies aériennes font pression

Là où la compagnie low-cost Easy Jet annonçait rediriger une partie de ses vols vers les aéroports de Gatwick et d’Amsterdam, la firme Emirates Airway tape du poing. « Incompétence et non action », sont les mots employés par le porte-parole de la compagnie émiratie à l’égard de l’exécutif d’Heathrow, un peu avant la publication de l’ultimatum,. Toujours selon elle, l’aéroport fomenterait un « Airmageddon » contre le système aérien international.

 

La raison : tous les avions en provenance de Dubaï sont remplis pour au moins deux à trois semaines. Pour la compagnie, il est inconcevable de réduire les passagers, ou pire, d’annuler les vols vers Heathrow. En plus, la plupart des longs cours se font à bord d’A380 superjumbo, les plus gros appareils de transport civil du monde, qui nécessitent alors de très grandes pistes d’atterrissages. À Londres, seuls Gatwick et Heathrow en sont dotés, ce qui ne permet pas à Emirates de redispatcher ses vols.

 

Heathrow est certes bloqué en piste de décollage mais c’est, plus largement, la tour de contrôle du réseau aérien mondial qui ne parvient pas à assumer la reprise d’après pandémie. Quoi qu’il en soit, mesdames et messieurs, il risque d'y avoir des turbulences à bord, n’oubliez pas d’attacher votre ceinture …

 

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