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Tournoi de tennis du Queen's : 25% du public mais 100% d'histoire et de bonheur

Court central du tournoi du Queen'sCourt central du tournoi du Queen's
Molly Punshon
Écrit par Maël Narpon
Publié le 19 juin 2021

Alors que la (très courte) saison tennistique sur gazon bat son plein avant d’atteindre son climax à Wimbledon dans dix jours, c’est en ce moment l’incontournable tournoi du Queen’s qui peut à nouveau contenter ses fidèles et inconditionnels de tennis londoniens.

 

Le tournoi a débuté lundi 14 juin et suit son cours avec les demi-finales qui doivent être disputées aujourd’hui… sans présence française à notre plus grand dam. Seuls trois joueurs français étaient en lice et deux d’entre eux ont été opposés à des joueurs britanniques. Au premier tour, le fantasque Benoît Paire s’est cassé les dents sur la légende écossaise Andy Murray, ancien numéro 1 mondial et quintuple lauréat du tournoi, tandis qu’Adrian Mannarino ne sera pas parvenu à « venger » son compatriote face à Daniel Evans en huitièmes de finale.

Au-delà des performances sportives produites cette semaine, le retour du tournoi du Queen’s après son annulation pure et simple en 2020 nous a procuré l’envie de revenir sur son histoire et sa place ô combien emblématique à Londres et plus généralement au sein de la planète tennis.

 

Un club vieux de 135 ans, excusez du peu

Situé à quelques pas seulement de la station de métro Baron’s Court sur la Piccadily Line, le Queen’s Club, établi en 1886, est le plus ancien complexe multisport au monde. Il est possible d’y pratiquer le tennis sur gazon bien entendu, mais également le squash, le jeu de raquettes (croisement entre le tennis et le squash), et surtout le jeu de paume, ancêtre de tous les sports de raquette. Si cela ne suffit pas à vous convaincre de son importance, sachez que son tournoi ATP 500 (troisième catégorie de tournoi la plus prestigieuse) représente l’un des plus grands évènements tennistiques du Royaume-Uni, rassemblant chaque année des joueurs haut placés de la hiérarchie mondiale. Cette année, la tête de série numéro 1 n’est autre que l’Italien Matteo Berrettini, neuvième mondial et tombeur hier de Sir Andy Murray.

Outre l’Ecossais, dont les cinq titres constituent le record absolu dans cette épreuve au nom royal, nombre de légendes du tennis ont foulé ce gazon, déposé des volées somptueuses, plongé pour sauver une balle hors de portée et enflammé la foule tels des gladiateurs. Depuis sa première édition en 1890, le tournoi a vu passer des noms et des vainqueurs tous plus grands les uns que les autres. Du colérique John McEnroe à Rafael Nadal, en passant par Jimmy Connors, Boris Becker, Stefan Edberg, Ivan Lendl ou encore Pete Sampras.

 

Un tournoi qui vous accueille à bras ouverts, ou presque

Nous nous sommes rendus à l’entrée du tournoi, malheureusement sans tickets. La décision avait été prise en amont de limiter le nombre de spectateurs à 25% de sa capacité d’accueil maximale et la plupart des tickets étaient exclusivement réservés aux membres du club ou aux personnes possédant une licence de tennis au Royaume-Uni. Le court central pouvant accueillir jusqu’à 9000 personnes, ce sont possiblement 2250 chanceux qui peuvent entrer dans le complexe chaque jour.

A notre arrivée devant ce dernier, seuls étaient présents quelques officiers de police et le personnel du tournoi. En attendant la sortie des spectateurs, nous avons pu discuter avec certains des membres dudit personnel et le moins que l’on puisse dire est qu’ils étaient comblés de la tenue du tournoi. Nous avons eu droit à un accueil des plus chaleureux quand bien même nous ne possédions pas de tickets. Les photos illustrant cet article nous ont d’ailleurs été fournies par une des employées qui nous a généreusement proposé ses propres clichés.

 

Les tribunes pleines à 25%
Photo : Molly Punshon

 

Quand fut venue la fin de l’après-midi, un certain nombre de spectateurs décidèrent de quitter l’enceinte du complexe, avant même la fin du dernier match. Ces londoniens ayant pu obtenir leur place en tribune pour cet évènement avaient parfaitement conscience de son prestige et de leur chance de pouvoir y assister.

« C’est vraiment une très bonne compétition, avec beaucoup de bons joueurs. Il n’y avait pas beaucoup de monde en tribune mais le tennis était au rendez-vous », nous dit John, passionné de la petite balle jaune et habitué du tournoi.

Un sentiment partagé par Lauren, dont ce n’est pas non plus la première fois au Queen’s Club. « Le stade faisait un peu vide, c’est un peu plus amusant d’habitude, mais ça reste une bonne journée, malgré la défaite de Murray », explique-t-elle en souriant. « Il s’agit d’un tournoi important, c’est bon de le voir se dérouler et de voir les choses revenir à la normale petit à petit. […] En revanche bien que je sois membre du club, je n’ai aucune idée de son histoire ou de son origine (rires) ».

Une organisation chaleureuse, des visiteurs satisfaits et soulagés de pouvoir y assister, voilà l’effet que peut produire un tournoi comme le Queen’s, même dans le contexte actuel. Après son dénouement dimanche, nul doute que ces fans dévoués auront le regard tourné vers Wimbledon, dont la finale, elle, se déroulera devant un public au grand complet.

 

 

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