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La Pride de Londres annulée, encore une fois.

Un homme maquillé aux couleurs du drapeau pansexuel durant une Pride de LondresUn homme maquillé aux couleurs du drapeau pansexuel durant une Pride de Londres
Paolo Nicolello - Unsplash
Écrit par Marie Benhalassa-Bury
Publié le 9 août 2021, mis à jour le 10 août 2021

Les organisateurs de la Pride Parade de Londres se voient obligés d’annuler leurs évènements, notamment la marche et les manifestations traditionnelles, pour la seconde année consécutive.

 

Après un an et demi de dur labeur de la part de l’ensemble des professionnels mobilisés et des associations, le contexte sanitaire a contraint et forcé Pride in London à renoncer aux festivités pour 2021. La Marche des fiertés londonienne célèbre chaque année les personnes queer, à savoir non conventionnelles du point de vue des groupes dits dominants : toutes les identités de genre, d’orientations sexuelles ou autres, réunies sous le sigle LGBTQ+.

En 2019, ce furent plus de 30 000 personnes qui occupèrent les rues de la capitale, admirées par le nombre record d’1.5 million de spectateurs. L’organisme avait concocté un programme dithyrambique avec plus d’une centaine d’évènements, et s’était félicité d’un bilan inclusif et festif. Christopher Joell-Deshields, à la tête de l’organisation de Pride in London, a motivé son choix en expliquant qu’un maintien de la Pride aurait été possible, mais avec un public très limité, ce qui serait allé « à l’encontre de ce qu’on souhaite que la Pride soit. […] Comment serions-nous censés dire à certains qu’ils ont des tickets, et d’autres non ? ».

Sadiq Khan, présent en tête de cortège à toutes les Prides depuis 2016, a invoqué la décision judicieuse du comité en vue de la propagation du virus, tout en exprimant son grand désappointement.

 

Le tweet de Sadiq Khan

« Quel dommage de ne pouvoir se réunir dans les rues pour la Pride in London du mois prochain. Il s’agit vraiment de l’un des temps forts d’une année londonienne, mais la sécurité de nos communautés prime. En espérant que nous pourrons nous unir dans la solidarité et la célébration en 2022 ».

 

Mais la nouvelle a aussi suscité l’indignation parmi certains. Sur les réseaux sociaux, une pluie de messages évoquent un double-standard, nuisible pour les droits LGBTQ+ : L’Euro fut maintenu, les discothèques sont ouvertes, mais la Pride non. Durant la finale à Wembley, près de 60 000 individus comblés ont pu se délecter des prestations footballistiques. Les contaminations sont allées de bon train, et pour la première fois durant l’Euro, les hommes étaient plus touchés par le Covid que les femmes. Qui plus est, entre-temps, le Freedom Day est survenu, d’où cette incompréhension. Pour rappel, d’autres événements communautaires enthousiasmants ont été eux aussi annulés, parmi eux le carnaval de Notting Hill ou encore la Pride de Brighton, elle aussi très réputée.

 

Un tweet de Rachel Cunliffe

« Si triste. C’est une parade en extérieur. Si l’Euro était possible, pourquoi pas la Pride ? »

 

Qu’importe l’opinion que l’on se fait de cette annulation, la Pride in London entend revenir plus forte, plus belle encore. Dans son communiqué, Chris Joell-Deshields rappelle que celle de 2022 marquera le premier demi-siècle de cette tradition. Et d’ajouter « nous demandons que le gouvernement déclare 2022 l’année du queer ». Une sommation qui entend s’inscrire dans le cadre de la « visibilisation » nécessaire de la communauté, déjà interrompue deux fois d’affilée. Si l’on peut douter de la mise à l’agenda séance tenante des problématiques queer par le gouvernement Tory, on placera sa foi, en attendant, dans un calendrier 2022 de bon augure.

 

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