Mardi soir, les étudiants français de King’s College et de la London School of Economics (LSE) organisaient un grand débat avec les représentants de cinq partis engagés dans la course à l’Élysée.
Un magnifique amphithéâtre de la London School of Economics a vu échanger hier soir les représentants de cinq partis : Europe Ecologie Les Verts, le Parti Socialiste, La République en Marche, Les Républicains et Reconquête!.
Le représentant du parti d’Eric Zemmour sous les applaudissements et les huées
Le « porte-parole » de Reconquête! a d’ailleurs connu une arrivée mouvementée puisque l’université lui a un temps refusé l’entrée. Nicolas Bay a donc dû forcer le passage avec l’aide de sympathisants enthousiastes. Le député européen, qui s’est détourné de la campagne de Marine Le Pen pour apporter son soutien à Éric Zemmour, a recueilli des applaudissements nourris avant de se faire copieusement siffler suite, notamment, à ses déclarations sur l’immigration afro-maghrébine.
« L’arrêt de l’immigration serait une source majeure d’économie. Les coûts directs et indirects sont considérables et pourraient être investis pour les Français, a-t-il indiqué. Si on cumule la dénatalité et le poids de l’immigration de masse : alors oui nous pouvons disparaître. Voilà pourquoi Eric Zemmour veut non seulement stopper l’immigration, mais aussi inverser les flux en créant un ministère de la remigration ».
Un étudiant de LSE s’est dit « surpris par la popularité de Reconquête! dans les universités londoniennes ». Ce qu’il a tenté de nous expliquer : « Ce sont majoritairement des jeunes dont les parents ont toujours voté à droite. Ils tentent de s’émanciper avec un vote différent, mais sans se diriger vers les mouvements populaires. Avec le nouveau parti d’Eric Zemmour, ils restent dans une logique droitière ».
Les présidentielles suscitent un engouement sans précédent chez les jeunes
Un autre étudiant nous parle « d’excitation et de motivation collective ». Il sent ses camarades beaucoup plus investis que les étudiants mobilisés lors du dernier scrutin présidentiel de 2017. « J’avais 15 ans lorsque Trump a été élu aux États-Unis, souligne-t-il. C’est à cet âge-là que l’on commence à se forger une conscience politique. Nous avons déjà vécu beaucoup de turbulences depuis notre adolescence. Je grandis dans un monde où la politique et la géopolitique ont de plus en plus d’importance et honnêtement je n’ai pas envie qu’un tel ‘phénomène’ arrive en France ».
Avant de poursuivre que l’urgence climatique est le problème le plus important aux yeux des jeunes, mais que cette thématique doit être abordée d’une manière constructive et pas uniquement dans la contestation. « Sinon, nous aurions déjà tous rejoint le mouvement Extinction Rebellion », mentionne-t-il.
Les 18-25 ans ne se font pas berner facilement
Notre interrogé conclut que les jeunes étudiants qui ont aujourd’hui entre 18 et 25 ans ne veulent pas des mouvements populistes. « Peut-être parce que nous savons mieux décoder les ‘fake news’ que nos aînés et que nous ne croyons pas aux mensonges qui circulent sur internet et les réseaux sociaux. » Peu importe leur candidat, les étudiants croisés ont tous le même discours lorsqu’ils vont sur le terrain à la rencontre des électeurs. « En premier, nous encourageons les gens à aller voter, nous insistons sur ‘l’option procuration’ et nous mettons tout le monde en garde face au danger de l’abstention ».
Étaient présents aux côtés de Nicolas Bay (Reconquête!), Catherine Smadja (Parti Socialiste), Charles Dequeker (La République en Marche), Charlotte Minvielle (EELV) et Artus Galiay (Les Républicains). Ces deux derniers étant candidats à la députation dans la 3ème circonscription des Français de l'étranger.