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A Londres, des réseaux sociaux reconnus coupables du suicide d’une adolescente

Molly Russel, une adolescante en dépression qui s'est suicidé à cause des réseaux sociaux en partie Molly Russel, une adolescante en dépression qui s'est suicidé à cause des réseaux sociaux en partie
Molly Russel
Écrit par Capucine Canonne
Publié le 3 octobre 2022, mis à jour le 3 octobre 2022

 

Molly Russel avait 14 ans lorsqu’elle a décidé, en novembre 2017, de mettre fin à ses jours. Cinq ans plus tard, l’influence des réseaux sociaux a été mise en cause par la justice britannique, ce qui relance le débat de l’influence d’Internet au Royaume Uni. 

 

La douleur de la famille de Molly Russel est toujours vive après le suicide de l’adolescente il y a bientôt cinq ans. Un soulagement donc lorsque la justice britannique a rendu son verdict sur le rôle primordial joué par les réseaux sociaux dans la décision de l’adolescente de mettre fin à ses jours. Le débat au Royaume-Uni se relance… 

 

Les proches de Molly incriminent Instagram et Pinterest

En novembre 2017, lorsque Molly met fin à ses jours dans le nord-ouest de Londres, ses proches tentent de comprendre et découvrent rapidement que la jeune fille de 14 ans qui souffrait d’une dépression, avait été exposée à des contenus évoquant suicide, dépression et automutilation, particulièrement sur les plateformes connues Instagram et Pinterest. Sur cette dernière, l’adolescente aurait même visualisé un contenu dédié à la dépression nommé « 10 épingles de dépression que vous pourriez aimer ». "Les réseaux sociaux ont aidé à tuer ma fille" déclare Ian Russel aux médias, ajoutant que "Les enfants ne devraient pas être sur une plateforme qui présente un risque pour leur vie".

 

La justice britannique reconnaît le rôle des réseaux dans le suicide de Molly

Lors de la procédure judiciaire mise en place après les accusations de la famille, le « coroner » (NDLR officier de justice qui enquête sur les circonstances d'un décès violent ou obscur) a confirmé que Molly avait "été exposée à des contenus qui ont pu l'influencer négativement", ajoutant qu’une partie du contenu était "particulièrement explicite tendant à décrire l'automutilation et le suicide comme une conséquence inévitable d'une maladie dont elle ne pourrait pas guérir", remettant sans équivoque la faute sur "le fonctionnement des algorithmes des réseaux sociaux, qui ont tendance à proposer aux utilisateurs du contenu similaire avec ce qu'ils ont vu précédemment". 

Pendant les dix jours d’audience, des représentants de Meta (propriétaire de Instagram) et Pinterest se sont excusés pour la mort de la jeune fille, soulignant mettre tout en œuvre pour modérer les contenus postés. 

 

 

réseaux sociaux sur un téléphone smartphone

 

 

Une loi sur la « sécurité en ligne » en cours d’élaboration au Royaume-Uni 

Avec cette conclusion de justice, le débat sur l’influence des réseaux sociaux est plus que jamais sur la table. Un projet de loi sur la « sécurité en ligne » est en discussion depuis plusieurs mois au Royaume-Uni, afin notamment de « réglementer le comportement des fournisseurs de services en ligne dans leur traitement des contenus potentiellement dangereux. ». Concrètement, la loi permettra de mettre en place des mesures pour empêcher les enfants d’accéder à des contenus violents. Les réseaux sociaux, quant à eux, seront soumis à une surveillance plus approfondie, avec des amendes possibles. 

Pourquoi la loi met-elle du temps à être adoptée ? Si tout le monde s’accorde à dire que les enfants doivent être protégés en ligne contre les criminels ou les discours haineux, la question se pose de limiter aussi le contenu aux adultes. De même, que faire du contenu légal mais nuisible ? Des exceptions accordées à certains journalistes de presse à sensations ? De contrôle des conversations privées ?

Beaucoup de questions restent encore à éclaircir à ce jour. 

 

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