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Des voix se lèvent à Londres contre l’extradition de Julian Assange, WikILeaks

JULIAN ASSANGE défend sa liberté de presse JULIAN ASSANGE défend sa liberté de presse
Écrit par Capucine Canonne
Publié le 10 octobre 2022, mis à jour le 11 octobre 2022

Un millier de personnes se sont réunies samedi 8 octobre autour du parlement à Londres pour demander la libération de Julian Assange, fondateur de Wikileaks. Le journaliste pourrait être extradé aux Etats-Unis où il risque la perpétuité. 

 

Des centaines de personnes scandent « Free Assange, no US extradition », « Journalism is not a crime » dans les rues de Londres samedi pour Julian Assange, fondateur de WikiLeaks - une ONG créée en 2006 qui publie des documents classifiés de sources anonymes. Si ces personnes encerclent le parlement britannique, c’est parce que l’Australien, arrêté en 2019, doit être extradé aux Etats-Unis où il est poursuivi pour avoir publié en 2010 plus de 700.000 documents confidentiels portant sur les activités de l’armée américaine. 

 

Julian Assange, journaliste australien et lanceur d’alerte avec WikiLeaks

Né en 1971 en Australie, Julian Assange a eu beaucoup de casquettes dans sa vie : informaticien, animateur, hacker, écrivain, journaliste. Mais celle qui le fait connaître dans le monde entier est celle de lanceur d’alerte. En 2006, il fonde WikiLeaks, une organisation qui permet aux lanceurs d’alerte de divulguer des documents relatifs à des scandales de corruption, d’espionnage et de violations des droits humains perpétrés par des États, tout en protégeant leurs sources. En 2010, l’ONG diffuse plus de 700.000 documents confidentiels concernant les activités militaires et diplomatiques américaines en Irak et en Afghanistan. D’abord en liberté surveillée au Royaume-Uni, Julian Assange se réfugie à l’ambassade d’Equateur à Londres. Il y restera sept ans.   

 

Julian Assange à l'ambassade d'équateur
Julian Assange à l'ambassade d'Equateur 

 

Arrestation en 2019 et extradition validée vers les Etats Unis 

Mais en 2019 tout bascule. Le nouveau président équatorien, Lenin Moreno, met fin à l’asile politique de Julian Assange. Les autorités britanniques l’arrêtent et le placent dans la prison de haute sécurité de Belmarsh. En parallèle, les Etats-Unis lancent une procédure d’extradition auprès des autorités britanniques. Début 2021, la demande est rejetée mais Julian Assange reste en prison. En avril 2022, la justice britannique ordonne l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis et la ministre de l’Intérieur, Priti Patel, la confirme en juin 2022. L'Australien, âgé aujourd’hui de 51 ans, risque 175 ans de prison aux Etats-Unis, sur fond de suspicions de mauvais traitements par ses soutiens. 

 

Julian Assange libéré

 

 

Soutiens et défenseurs de la liberté de la presse montent au créneau 

Depuis son arrestation, Reporters sans frontières, Amnesty International, des collectifs de députés, d’avocats ou d’artistes exhortent les autorités britanniques à libérer le journaliste au nom de la liberté de la presse et du journalisme d’investigation. Samedi 8 octobre, à Londres, ses soutiens sont venus très nombreux former symboliquement une chaîne humaine autour du Parlement de Londres. Parmi eux, Stella Morris, la femme de Julian Assange, est présente, accompagnée de leurs enfants. Un rassemblement de soutien a également eu lieu à Paris le même jour. 

 


En août 2022, Julian Assange a déposé un recours en appel devant la Haute Cour du Royaume-Uni contre l’ordre d’extradition. S’il est accepté, l'audience pourrait ne pas avoir lieu avant début 2023 selon des avocats spécialistes. Julian Assange pourrait, par la suite, saisir la Cour européenne des droits de l'Homme, un long processus judiciaire.    

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