Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Gérald Darmanin réclame un nouveau pacte migratoire avec le Royaume-Uni

À la suite du naufrage d’une embarcation de migrants ayant causé la mort de 12 personnes ce mardi, le ministre de l’Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin a exhorté à un renforcement de la coopération migratoire entre la France, l’Union européenne et le Royaume-Uni. Ce drame met en lumière l’urgence d’un accord visant à encadrer les flux migratoires entre les deux nations, dans un contexte où les traversées clandestines ne cessent de croître.

Gérald Darmanin réclame un nouveau pacte migratoire avec le Royaume-UniGérald Darmanin réclame un nouveau pacte migratoire avec le Royaume-Uni
Gérald Darmanin réclame un nouveau pacte migratoire avec le Royaume-Uni
Écrit par Aldric Meeschaert
Publié le 5 septembre 2024, mis à jour le 6 septembre 2024

 

Un appel à rétablir une “relation migratoire classique”

Lors de son déplacement à Boulogne-sur-Mer, Gérald Darmanin a souligné la nécessité de “rétablir une relation migratoire classique” avec le Royaume-Uni, rappelant que Paris réclamait un tel traité depuis deux ans. Ce traité viserait à encadrer les flux migratoires, faciliter la gestion des demandes d’asile et renforcer les moyens de lutte contre l’immigration clandestine. Pour Gérald Darmanin, la coopération actuelle est insuffisante, tant en termes de coordination que de financement. 

 

“Ces gens veulent partir en Grande-Bretagne, et ce ne sont pas les dizaines de millions d'euros que nous négocions chaque année avec nos amis britanniques et qui ne payent qu'un tiers de ce que nous dépensons, nous"

Le ministre français a critiqué la contribution financière britannique, jugée largement inférieure aux dépenses engagées par la France pour limiter les traversées clandestines. Londres s’est engagé à verser 543 millions d’euros sur trois ans, mais ce montant représente seulement un tiers des dépenses françaises. Le ministre a insisté sur le fait que ce financement ne suffirait pas à enrayer les départs, surtout à l’heure où le nombre de tentatives de traversée augmente de manière préoccupante. 

“Ces gens veulent partir en Grande-Bretagne, et ce ne sont pas les dizaines de millions d'euros que nous négocions chaque année avec nos amis britanniques et qui ne payent qu'un tiers de ce que nous dépensons, nous", qui feront cesser les départs clandestins, a-t-il déclaré. Il a fait valoir "la détermination de notre pays d'accueillir les personnes qui sont sur notre sol et qui demandent l'asile", tout en assurant que "moins de 5% d'entre elles demandent l'asile en France, ce qu'(elles) veulent, c'est partir".
 

Le contexte international : entre tensions et coopérations

Le naufrage, qui s’inscrit dans un contexte de relations tendues entre Paris et Londres sur la question migratoire, relance le débat sur la gestion des frontières et la responsabilité partagée. Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, avait promis en juillet de donner “un nouvel élan” aux relations entre les deux pays, mais les avancées concrètes se font attendre. La question migratoire reste extrêmement sensible au Royaume-Uni, où les politiques de gestion des migrants sont régulièrement critiquées. 

Une enquête a été ouverte pour “aide à l’entrée et au séjour irréguliers en bande organisée” et “homicide involontaire aggravé”. À ce jour, aucune arrestation n’a été effectuée. Sur le départ, Gérald Darmanin a insisté sur l’importance de conclure un accord migratoire qui réponde à la gravité de la situation actuelle.  

 

Pensez aussi à découvrir nos autres éditions