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Le fin mot de l’affaire du Bugaled-Breizh ne satisfait pas les familles

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Yevhen Buzuk - unsplash
Écrit par Lili Auriat
Publié le 15 novembre 2021, mis à jour le 15 novembre 2021

Le procès lié au naufrage du navire Bugaled-Breizh a pris fin le 5 novembre à Londres, au terme de 3 semaines de débat. L’enquête a conclu qu’il avait été question d’un accident de pêche, au grand regret des familles.

 

L’enquête avait débouché sur un non-lieu définitif en France en 2016. 17 ans après que le bateau ait sombré avec à bord son équipage de cinq marins, les familles des victimes attendaient enfin d’avoir le fin mot de l’histoire. Mais celui-ci ne semble pas leur convenir.

 

La justice britannique conclut à un accident de pêche

L’hypothèse de l’accrochage avec un sous-marin, défendue par les familles des victimes, a été définitivement écartée vendredi 5 novembre par Nigel Lickley, le juge britannique chargé de l’affaire. Il a également ajouté qu’aucun autre navire ne se trouvait à proximité.

La présence de trois sous-marins, le néerlandais Dolfijn, l’allemand U22 et le britannique Torbay, pour des exercices militaires dans la zone où a coulé le Bugaled-Breizh avait pourtant été prouvée. Mais ceux-ci n’étaient pas mis en cause par les familles qui soupçonnaient davantage un autre sous-marin britannique dénommé Turbulent. Devant la Haute Cour, la Royal Navy a nié toute implication. Andrew Coles, le commandant du Turbulent a affirmé qu’il ne pouvait « absolument pas être impliqué » car il se trouvait « à quai » le jour du naufrage.

 

Le verdict : un « coup de poignard supplémentaire » pour les familles

Le président de l’association SOS Bugaled Breizh a déclaré qu’il était « hors de question » de « baisser les bras » face à cette décision, qui constituait un « coup de poignard supplémentaire » pour les familles.

Thierry Le Métayer, fils de George Le Métayer, l’un des marins disparus a, lui, critiqué ce verdict final en expliquant qu’il se fondait « essentiellement et uniquement sur un seul rapport qui a été rédigé par dix militaires français deux ans après le naufrage ». Il considère donc que ce rapport n'est pas objectif, d’autant que plusieurs experts indépendants ont quant à eux écarté la thèse de l’accident de pêche. Il n’existerait, selon ces mêmes experts, aucun exemple de ce genre d’accident, appelé une « croche molle » dans le milieu de la navigation, ayant pu entraîner un tel naufrage.

Thierry Le Métayer a ainsi annoncé que les familles “ envisageaient un nouveau recours ». « Il ne s’agit pas d’une fin », a ajouté son avocat, Dominique Tricaud, « la quête des familles pour la vérité ne s’arrêtera que le jour où on aura identifié le sous-marin auteur des faits ».