Alors que le Royaume-Uni, l’Australie et les États-Unis signent un accord nucléaire qui écarte la France du marché australien, Boris Johnson réaffirme la solidité des relations franco-britanniques.
Un nouveau projet trilatéral
Ce jeudi, les gouvernants de l’Australie, des États Unis et du Royaume Uni ont annoncé conjointement un nouveau partenariat, nommé Aukus, qui fournira une flotte de sous-marins nucléaires à l'Australie.
Le Premier ministre australien Scott Morrison a expliqué que ce projet, conçu sur les 18 prochains mois, fera de l'Australie le septième pays au monde à avoir des sous-marins propulsés par des réacteurs nucléaires. Boris Johnson a, lui, déclaré que les trois pays étaient des "alliés naturels" bien que "séparés géographiquement" et que cette alliance créerait "un nouveau partenariat de défense et stimulerait l'emploi et la prospérité".
La France laissée de côté
Cependant, cet accord ne fait pas que des heureux. Il met fin à un contrat de 90 milliards de dollars signé par l'Australie avec la société française Naval Group en 2016, victime de ses retards et dépassements de budget. A l’époque, ni les États-Unis ni le Royaume-Uni n'avaient pris part à l'appel d'offres. Le ministre français des Affaires étrangères,
Jean-Yves Le Drian, a multiplié les formules de déception et de colère sur France Info ce jeudi matin : "Ce n'est tout simplement pas à faire entre alliés", "C'est un coup de poignard dans le dos", "Nous avions établi une relation de confiance avec l'Australie et cette confiance a été trahie", a-t-il déclaré.
Un duo Franco-britannique qui reste « rock-solid »
Si les relations entre la France et l’Australie semblent avoir été entachées, le Premier ministre britannique réitère son lien avec l’hexagone. "Notre relation avec la France, notre relation militaire avec la France est solide et nous nous tenons aux côtés des Français, que ce soit au Sahel où nous luttons contre le terrorisme au Mali ou en Estonie où nous menons la plus grande opération de l’OTAN", a déclaré Boris Johnson, interrogé au Parlement au sujet ce nouveau pacte de défense.
Un pacte contre la Chine ?
Bien qu’aucun des trois dirigeants n’aient fait référence à la Chine, le nouveau partenariat est largement perçu par la presse comme une tentative de contrer l’importance de Pékin dans la région Indo-Pacifique. Biden a d’ailleurs déclaré lors d'une conférence de presse, que les trois dirigeants s’étaient accordés sur “l'impératif d'assurer la paix et la stabilité à long terme” dans cette région.
De son côté, Pékin ne voit pas ce nouvel accord d’un bon œil. La Chine a ainsi critiqué ce pacte considérant qu’il mettait en danger “la stabilité et la paix régionales” en intensifiant “la course aux armements”. Elle a d’ailleurs adressé un message aux trois nations parties prenantes de ce partenariat en leur demandant “d’abandonner leur mentalité de Guerre Froide”, au risque “de nuire à leurs propres intérêts".