Le gouvernement affronte une opposition conséquente face à son projet de rattrapage des heures d’école perdues au cours de la pandémie. Les journées scolaires devraient être prolongées de 30 minutes.
Souvenez-vous : vous êtes âgés d’une dizaine d’années, la journée est longue et vous n’avez eu ni sport ni arts plastiques ce jour-ci. Vous regardez l’horloge, une fois, deux fois, puis une troisième… Imaginez maintenant l’impact d’une demi-heure supplémentaire sur cette attente qui vous semble alors éternelle. C’est précisément ce à quoi les écoliers du Royaume risquent de devoir se préparer. Boris Johnson a en effet confirmé vouloir introniser cette mesure pour rattraper le retard accumulé en raison des multiples restrictions sanitaires depuis mars 2020.
Près de 100 heures d’école supplémentaires
Ainsi, en dépit des protestations au sein des syndicats de professeurs et de l’opposition, l’exécutif maintient cette ambition de faire rattraper les 23 semaines perdues par les écoliers de l’archipel.
Pourtant, le premier ministre a lui-même reconnu qu’il y avait un manque flagrant, au départ, de faits à l’appui pour démontrer le bien-fondé de leur plan. Il maintient néanmoins qu’une telle mesure demeure « la bonne chose à faire », et qu’il en étudiera bientôt les modalités. Pour l’heure, il n’a pas été indiqué si cette demi-heure sera de nature académique ou non.
Le secrétaire général du syndicat NAHT, Paul Whiteman, avait quant à lui mentionné des « gains marginaux » pour une telle augmentation du temps scolaire, lesquels doivent être justement mesurés en comparaison avec « l’impact sur la santé mentale des écoliers, le temps passé en famille et celui consacré aux activités extra-scolaires ». Une telle mesure représenterait en effet près de 100 heures d’école supplémentaires pour les enfants.
Un sondage interrogeant plus de 700 directeurs d’établissements en Angleterre avait suggéré en juin que ces derniers préféreraient très largement voir plus d’argent investi dans le soutien scolaire en petits groupes, dans des aides pour la santé mentale des écoliers et dans des mesures pour pallier la pauvreté de certains.
Un projet qui fracture au sein même du gouvernement
Ce plan du gouvernement devrait coûter 1.4 milliard de livres à l’Etat, une somme qui avait provoqué la démission du chargé national du rattrapage scolaire, Kevan Collins, lequel avait estimé nécessaire un montant alloué bien plus ambitieux. Le gouvernement a désormais évoqué son intention de renflouer le budget prévu pour ce programme, la majorité étant pour l’instant réservée au soutien scolaire.
Robert Halfon, président de la commission parlementaire pour l’éducation, a indiqué trouver « encourageant » que « le gouvernement étudie sérieusement la possibilité de journées plus longues à l’école ».