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Boris Johnson et Rishi Sunak sanctionnés pour la « fête de Noël » illégale

Boris Johnson et Rishi Sunak dans une pizzeriaBoris Johnson et Rishi Sunak dans une pizzeria
Number 10 - Flickr
Écrit par Marie Benhalassa-Bury
Publié le 13 avril 2022, mis à jour le 13 avril 2022

Boris Johnson et Rishi Sunak devront payer une amende pour le scandale de la fête de Noël à laquelle ils ont répondu présents le 18 décembre 2020. Une soirée arrosée illégale, sans distanciations sociales, durant laquelle des membres du gouvernement avaient enfreint les réglementations sanitaires.

 

Décembre 2020 : Londres est soumise à des restrictions de niveau 3, il est donc formellement interdit de se réunir à plus de deux personnes. Or, ce rassemblement au 10 Downing Street - prétendu dîner d’affaires - aurait vu l’alcool couler à flots sans distanciations sociales mises en place. Les Tories ont récolté une pluie de critiques après avoir fait fi de la réglementation stricte à laquelle le pays tout entier devait alors se conformer.

L’affaire a ébranlé le pays, et surtout sa confiance en la légitimité du gouvernement en place. Les appels à la démission se sont multipliés depuis ce Partygate, mais seule la conseillère Allegra Stratton a fini par quitter son poste. Boris Johnson avait d’ailleurs démenti pendant plusieurs semaines avoir participé à cette fête, avant de finalement reconnaître sa présence à Downing Street le 18 décembre. Plusieurs mois plus tard, le 12 avril 2022, la sanction tombe : le premier ministre devient le premier chef de gouvernement en fonction à être condamné pour une telle violation d’une loi. Avec son épouse Carrie Johnson, et avec le Chancelier de l’Echiquier Rishi Sunak, ils devront donc bien payer une amende.

Les fêtards à nouveau sommés de démissionner

Rishi Shunak est déjà dans la tourmente du fait d’une autre polémique liée au statut fiscal de son épouse. Quant à Boris Johnson, si cette soirée a marqué les mémoires, il est en fait soumis à une enquête pour six autres événements investigués par la police de Londres.

Cette sanction inédite a fait redoubler les protestations de la part de l’opposition, d’autant plus face aux mensonges du premier ministre. Encore récemment, il minimise sa participation aux différentes fêtes : « Je dois dire, en toute honnêteté, qu’à l’époque il ne m’a pas traversé l’esprit que cela aurait pu constituer une infraction aux règles. ». Il ajoute cependant respecter l’enquête de la Metropolitan Police, et, de bonne foi, avoir déjà accepté de régler l’amende.

Mais cette résolution n’en est pas une pour de nombreux membres de l’opposition, à commencer par le chef du parti travailliste Keir Starmer, qui exige de nouveau la démission de ses deux collègues, lesquels « ont enfreint la loi et menti à répétition au peuple britannique ». Y compris au sein des Tories, l’indignation est présente. Le MP conservateur Nigel Mills résume: “Je crois que le Premier Ministre ne peut pas et ne devrait pas survivre, après avoir enfreint les règles qu’il a lui-même instaurées… » .

Un avis qui ne semble pas partagé par Boris Johnson et Rishi Sunak. Ce dernier aurait tout de même hésité, songeant durant « de longues heures » à démissionner avant d’être « persuadé » par ses conseillers de ne surtout pas partir. Pour eux, sa démission constituerait un « régicide ». Ainsi, les deux hommes politiques semblent avoir écarté cette option, et devraient pour le moment s’accrocher à leurs postes en dépit de leurs réputations entachées.