Étudiée par un certain nombre de scientifiques au cours de ces dernières années, la technique consistant à aspirer le CO2 de l’air pour réduire les empreintes carbones s’était révélée bien moins coûteuse et plus efficace que prévu. Elle fera désormais l’objet d’une série de tests dans le Royaume-Uni.
Généraliser une telle solution contre le réchauffement climatique, et atteindre les objectifs nationaux de réduction des gaz à effet de serre, tel est le cadre de cette nouvelle ambition du Royaume. L’organisme ministériel de recherche et développement va donc lancer la plus grosse phase d’essais au monde pour pomper le dioxyde de carbone hors de l’air. Ainsi, 30 millions de livres sont déjà débloqués afin de s’attaquer au problème environnemental majeur de ce siècle.
Une nécessité quasiment dystopique, mais qui s’avère plus que jamais nécessaire car nous avons bel et bien repoussé nos limites, après avoir « retardé l’action climatique trop longtemps », rappelle le professeur Cameron Hepburn, professeur de sciences économiques environnementales coordonnant cette action depuis Oxford. Mais il demeure optimiste, en déclarant au Guardian qu’il trouve le projet « vraiment excitant », et qu’il est question d’une « première mondiale ».
Cette initiative s’inscrit elle-même dans un programme plus large du gouvernement, à hauteur de 110 millions de livres, pour réduire les émissions de carbone et atteindre un équilibre parfait d’ici 2050.
Il s’agit néanmoins d’une « solution-pansement », présentant le risque que de grosses entreprises s’en servent pour compenser leurs émissions plutôt que de prendre le problème à la racine, réalisant un beau coup de communication mais ne transformant pas les dynamiques polluantes à l’œuvre dans nos sociétés modernes. Des craintes qui ne menacent aucunement l’enthousiasme du professeur !
Des ressources naturelles à l’œuvre !
Car plutôt que d’utiliser d’énormes machines comme des aspirateurs à Co2, le Royaume-Uni va avoir recours à des dispositifs reposant sur la force de Mère Nature.
Des tourbières vont être « réhydratées », celles-ci ayant en effet une capacité d’absorption de gaz très élevée, pourtant compromise et même inversée par l’activité humaine. Par ailleurs, réinvestir ces espaces naturels se montrera bénéfique pour la préservation de la faune et flore britanniques.
Parmi d’autres moyens sélectionnés, des éclats de roche dispersés dans les champs, qui capturent le gaz carbonique en leur sein. Mais aussi diverses ressources durables comme le biochar, qui par-delà son effet prouvé contre le réchauffement de la planète, vient également améliorer la qualité des rendements agraires. Par ailleurs, 20 hectares de plantes dites « vivaces », aux bienfaits pérennes sur le long-terme, permettront de créer des énergies vertes tout en absorbant le Co2, de la même manière que les plantations d’arbres, elles-aussi à l’agenda.
Ce qu’on retient de ces techniques à la terminologie assez complexe, c’est qu’elles présentent toutes un double-effet très réjouissant : la réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui constitue l’objectif principal, mais aussi la consécration de modes d’agricultures plus sains, plus viables, et qui vont dynamiser l’écosystème du Royaume.
Un développement réellement durable que nous avons hâte de voir (littéralement) porter ses fruits.