Le meurtre de Sabina Nessa ce week-end à Londres soulève une nouvelle vague de colère et d’indignation contre les violences faites aux femmes.
Vendredi 17 septembre, Sabina Nessa, une jeune enseignante britannique de 28 ans, est portée disparue. Deux jours plus tard, un homme promenant son chien découvre son corps sans vie sous un tas de feuilles dans un parc au Sud-Est de la capitale.
Pour l’instant, le coupable reste inconnu des services de police mais l'inspecteur en chef de l’enquête, Joe Garrity assure que la police utilise « toutes les ressources à (sa) disposition pour trouver l'individu responsable ». Les services de polices ont d’ailleurs lancé un appel à témoin pour tout individu qui détiendrait des informations sur les événements de vendredi soir.
De nombreuses personnes sont venues déposer des fleurs autour du parc où Sabina Nessa a été assassinée, en hommage à la jeune fille.
Un meurtre qui rappelle les nombreuses violences faites aux femmes en Angleterre
Ce meurtre, sans motif apparent, intervient dans un contexte où les violences faites aux femmes sont de plus en plus dénoncées, par la presse comme par la population. Après le viol et l’assassinat de Sarah Everard par un policier britannique en mars dernier, les révoltes féministes ont grandi en Angleterre. Cet événement tragique avait provoqué une immense colère et de grandes manifestations dans le pays. Le meurtre de Sabina Nessa pourrait bien déclencher une nouvelle vague d’indignation quant aux violences faites aux femmes.
Ce nouveau crime relance en effet le débat des violences sexistes en Angleterre. "Les médias se demandent aujourd'hui : la situation s'est-elle améliorée depuis le meurtre de Sarah Everard ? La réponse est NON", a déclaré sur Twitter Mandu Reid, leader du Parti pour l'égalité des femmes. Les meurtres de ces deux femmes sont en effet loin d’être des cas isolés : le maire de Londres, Sadiq Khan, a lui-même annoncé que 118 femmes avaient été assassinées au Royaume-Uni en l'espace d'un an, entre mars 2020 et mars 2021.
Sanctionner sévèrement ces violences
Mais Sadiq Khan entend mettre fin à cette « épidémie » de violence contre les femmes. "Chaque jeune fille et chaque femme devrait se sentir en sécurité dans notre ville et notre pays", a-t-il affirmé sur le plateau de Good Morning Britain. Il a ajouté : "Ce n'est pas aux femmes de changer leur mode de vie, mais bien aux hommes d'évoluer".
Dans l'émission, le maire londonien, a aussi évoqué le fait de mettre sur le même plan crimes de haine et misogynie afin que le harcèlement dans l’espace public puisse être lourdement sanctionné. Mais pour l'instant, aucune mesure concrète n’a été annoncée.
Un crime moins médiatisé que celui de Sarah Everard
Malgré l’indignation qui ne faiblit pas, le meurtre de Sabina Nessa est beaucoup moins médiatisé que celui de Sarah Everard quelques mois auparavant. Peut-on voir là le signe que la population s’habitue à ce type de violences ? Pour le Washington Post il pourrait plutôt s’agir d’une forme de racisme. Sur Twitter, on peut en effet lire la déception et la colère de certains internautes qui ne comprennent pas que le meurtre ne fasse pas la une des journaux. « Page 25 !!! », s’indigne un internaute qui dénonce un article sur Sabina Nessa placé bien loin derrière la une. « Dites son nom » écrit une autre personne dans un tweet rapidement devenu viral.
Lors de l’assassinat de Sarah Everard, certaines associations féministes avaient déjà mis en perspective la couverture médiatique dont bénéficiait cette affaire qui concernait une femme blanche, comparativement aux nombreux meurtres de femmes noires, bien moins couverts par la presse britannique.