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Tous à vos coquelicots, pour « Remembrance Day » !

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Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 11 novembre 2022, mis à jour le 11 novembre 2022

 

Chaque année, entre le 1er et le 11 Novembre, des coquelicots en papier fleurissent aux boutonnières des Britanniques, de 7 à 97 ans. Les jours précédant l'Armistice, ces fleurs rouges se portent fièrement en mémoire des soldats tombés notamment durant la Première Guerre Mondiale, mais aussi au cours de tous les conflits où le sang des Britanniques a coulé. Focus sur ce symbole international du Souvenir, cousin de notre Bleuet de France.

Peut-être avez-vous remarqué les coquelicots qui ornent depuis quelques jours les rames du métro londonien ? Pour la 101ème année consécutive, la Campagne du Coquelicot (Poppy Appeal) démarre dans les pays du Commonwealth, principalement au Canada et au Royaume-Uni. A l'occasion de la commémoration de l'Armistice de 1918, des coquelicots en papier sont fabriqués à l'usine de Richmond par des invalides, puis vendus, afin de collecter de l'argent pour la Royal British Legion. Cette oeuvre caritative soutient les familles des soldats mutilés ou morts lors de conflits armés, passés ou actuels (Irak, Afganistan).

 

Poppy metro Londres

 

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Un symbole fort, né d'un poème bouleversant

En 1915, dans un poème intitulé In Flanders Fields, le lieutenant-colonel canadien John McCrae décrivait, du fond des tranchées, les superbes coquelicots écarlates, qui fleurissaient mystérieusement dans la Somme et les Flandres, régions ravagées par les combats. Un parfait symbole du bain de sang dont fut témoin ce médecin, notamment lors de la seconde bataille d'Ypres. En 1920, une institutrice américaine, Moina Michael, s'inspire de cet écrit et décide d'arborer un coquelicot à sa veste une année durant. Mais c'est en novembre 1921 que les ?poppies' en papier sont vendus massivement pour la première fois, grâce à la Française Anna Guérin. Cette dernière suggère au Maréchal britannique, Douglas Haig, que les femmes et les enfants de France produisent ces fleurs en papier, afin de recueillir des fonds pour les régions dévastées en Europe. La tradition a dépassé le centenaire et l'engouement continue. 

 

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Le Coquelicot souffle ses 102 bougies

En 2014, pour le centenaire de 14/18, La Campagne du Coquelicot décide de voir grand. Ainsi, entre juillet et novembre, sous le patronage royal, les douves de la Tour de Londres se remplissent petit à petit de 888 246 coquelicots en céramique : un pour chaque soldat britannique disparu, le résultat final évoquant des flots de sang. Une initiative artistique et commémorative vue par 5 millions de visiteurs des quatre coins du monde, qui permit de récolter plus de 15 millions de livres (vente des coquelicots à £25 pièce). La chanteuse Joss Stone tourne son clip dans les douves, tandis que des célébrités à Londres telles que le coach français Arsène Wenger, le comédien Stephen Fry ou le footballeur anglais John Terry prêtent leur voix au « Poppy appeal », diffusé dans le métro. La campagne y gagne des sous? et l'image des poppies, un sacré coup de jeune et un effet de mode fort !

 

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Une tradition de rigueur, portée par des stars et des artistes

En effet, toutes les personnalités britanniques ? du présentateur télé à l'homme politique ? se doivent de porter un coquelicot. L'obligation est tacite, les réfractaires encourent le risque d'être taxés d'anti-patriotiques? Difficile pour un Anglais ! Un risque que l'ancien Premier Ministre n'a pas voulu prendre, quitte à frôler l'incident diplomatique. En novembre 2010, lors d'une visite officielle en Chine, David Cameron arbore le fameux poppy sur sa poitrine. Le président Hu Jintao y voit plutôt une fleur de pavot, symbole de l'humiliation des guerres de l'opium perdues au XIXème siècle, et se vexe. Malgré cela, David Cameron refuse d'ôter sa chère fleur : plutôt contrarier les Chinois que le peuple britannique ! Cher Lloyd, Chris Martin de Coldplay, Pixie Lott, Katy Perry? Personne n'y échappe ! Mais chacun le porte à sa manière. A gauche, à droite, dans les cheveux et même parsemés par dizaines sur une robe, comme l'actrice Mille Mackintosh. Mais attention, malgré tout, il existe une « poppy etiquette », plutôt stricte et tacite (so british !) : préférez le rouge (au blanc ou violet), de 7 centimètres idéalement, et épinglez le à gauche, du côté du c?ur, bien sûr !

 

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Le cousin hexagonal du « poppy » : le bleuet de France

A l'instar du coquelicot, le bleuet est une fleur sauvage, qui fleurissait sur les champs de bataille. En France, ce symbole suggère l'uniforme bleu horizon des Poilus, mais aussi l'extrême jeunesse des soldats, ces « bleus » décimés par générations entières, à peine arrivés sur le champ de bataille. En 1916. Mme Suzanne Lenhardt, infirmière-major de l'hôpital militaire des Invalides, et Mme Charlotte Malleterre, émues par les souffrances qu'endurent les blessés de guerre et pour leur redonner une place active, organisent des ateliers où ils confectionnent des bleuets, en tissu et papier journal. De même que le coquelicot, les insignes sont vendus au public. Une vente officialisée par l'État chaque 11 novembre et 8 mai partout en France,  à partir de 1935, mais qui s'est amoindrie avec les années. Les Français n'ont pas cette ferveur britannique, ils semblent se souvenir de ces dates plus comme des jours fériés et ont délaissé peu à peu le bleuet, réservé aux anciens. 

 

Auriane Duroure et Angélica Tarnowska (www.lepetitjournal.com/londres), le 10 Novembre 2016

 

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> Programme de Remebrance day : www.visitlondon.com