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Les résolutions des Britanniques en 2026 : miroir d’une société en quête d’équilibre

À Londres, les promesses de début d’année se ressemblent toutes étrangement. Elles ne parlent pas de bouleversements radicaux ni de grandes révolutions, mais plutôt de marches quotidiennes, de sacs réutilisables ou de livres qu’on aimerait enfin rouvrir. Bien moins spectaculaires que les projets des Frenchies, les résolutions britanniques pour 2026 racontent autre chose : un pays qui ne cherche pas à se réinventer, mais plutôt à ajuster quelques curseurs.

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Chaque mois de janvier, le même rituel s’installe des deux côtés de la Manche...
Écrit par Ewan Petris
Publié le 29 décembre 2025

Chaque mois de janvier, le même rituel s’installe des deux côtés de la Manche. On écrit des listes sur un coin de table, on se promet de ‘faire mieux’, en projetant une version légèrement améliorée de soi-même. Mais derrière ce réflexe universel se cache une différence culturelle bien réelle. Si en France, la résolution est souvent radicale (parfois dramatique), au Royaume-Uni, elle est plus nuancée, plus pragmatique… et surtout pensée pour durer.

 

À partir d’un échantillon restreint de témoignages recueillis à Londres : barmaid, commercial, coordinateur d’événements, une tendance se dessine pour 2026 : les résolutions britanniques se ressemblent. Cette univocité raconte une société qui préfère les petits pas aux grands virages !

 

Plus d’exercice : la résolution de 2026 ?

 

Faire plus d’exercice revient, chaque année, comme un leitmotiv. Eléa, barmaid à Londres, l’exprime sans détour : “Je ne veux pas vraiment devenir super sportive ou quoi que ce soit. Je me sens juste mieux quand je bouge un peu plus. C'est plus une question de bien-être que de changement physique.”

 

Même philosophie chez Paul, coordinateur d’événements, qui promet de revenir plus régulièrement faire de l’exercice : “J’ai un abonnement à la salle de sport depuis des années, mais je vais et je viens. Cette année, je veux juste être constant, même si ce n'est qu'une ou deux fois par semaine, sans pression”. Nils, lui, est encore plus minimaliste : “J'ai réalisé que si je me fixais chaque année des objectifs trop ambitieux, je finissais par abandonner. J'ai donc décidé de marcher vingt minutes chaque jour. Voilà, c'est tout et je pense que je peux le faire, du moins je l’espère !”

 

Lire davantage : résolution silencieuse mais révélatrice

 

Autre résolution qui revient fréquemment : lire davantage. Pam et Pierre (consultant), pourtant issus de milieux professionnels différents, partagent exactement la même aspiration.

 

Pam explique : “Je passe toute ma journée devant des écrans pour le travail, puis je continue à faire défiler mon écran le soir, sans même m'en rendre compte. La lecture me permet de ralentir et de reposer mon cerveau.” Pierre y voit aussi une forme de recentrage personnel : “Avant, je lisais beaucoup plus. Maintenant, je passe surtout mon temps sur mon téléphone. Ça me manque, cette sensation d'être vraiment concentré sur quelque chose.”

 

Quand la santé mentale devient une priorité 

 

Ce téléphone devient alors une priorité et Kaya a un seul objectif cette année : elle veut arrêter de scroller avant de dormir : “La vérité est que scroller affecte réellement mon sommeil et mon humeur. Je ne veux pas finir ma journée en absorbant la vie des autres.” Louis va plus loin dans la réflexion : “Je dis oui à trop de choses. Au travail, dans ma vie sociale, quand on me demande des services. Cette année, je veux dire non plus souvent, non pas parce que je m'en fiche, mais parce que je m'en soucie.”

 

Il précise à ce titre : “C'est drôle, parce qu'en même temps, je veux être plus sociable, mais d'une meilleure manière. Voir les gens parce que j'en ai envie, pas parce que je pense que je devrais.”

 

Self-care et écologie : le soin, par les petits gestes

 

Certaines résolutions se jouent à une échelle plus… intime. Nial, trader, s’engage à suivre une vraie routine de soins : “Je n'ai jamais vraiment prêté attention à tout cela , mais dernièrement j'ai réalisé que cela me faisait me sentir mieux, plus en forme.” 

 

De son côté, Liam évoque un engagement écologique très concret : “Je veux impérativement apporter mes propres sacs quand je fais les courses. Cela peut sembler ridicule, mais c'est quelque chose que je peux et que je veux réellement faire. Je ne veux pas faire de grandes promesses écologiques que je ne tiendrai pas…”

 

2026, ou l’année des promesses tenables ? 

 

Étrangement, aucun des interviewés n’évoque de rupture radicale, mais une volonté d’ajustement progressif. Alors, moins de grandes déclarations, plus de petits engagements : et si, finalement, la résolution la plus moderne était simplement celle qu’on est capable de tenir ?


 

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