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Turquie : évolution de la situation après l’arrestation du maire d’Istanbul

L’arrestation d’Ekrem İmamoğlu, maire d’Istanbul, le 19 mars 2025, a suscité une série de réactions à travers le pays. Mobilisations encadrées, mesures administratives, soutien populaire : voici un état des lieux de la situation.

Banderole “Boyun eğme – Memlekete sahip çık” tenue par des manifestants lors d’un rassemblement à Istanbul, en mars 2025.Banderole “Boyun eğme – Memlekete sahip çık” tenue par des manifestants lors d’un rassemblement à Istanbul, en mars 2025.
Écrit par Sarah Goldenberg
Publié le 27 mars 2025, mis à jour le 28 mars 2025

Arrestation et réactions immédiates

 

Le mardi 19 mars 2025, Ekrem İmamoğlu, maire d’Istanbul et figure majeure de l’opposition, a été arrêté à la suite d’une décision judiciaire. Cette arrestation a suscité une vague de réactions, aussi bien sur le plan national qu’international. La veille, l'Université d'Istanbul avait annoncé l'annulation de son diplôme, une condition requise pour prétendre à une candidature présidentielle selon la législation en vigueur.

Dès les premières heures, plusieurs rassemblements spontanés ont été observés à Istanbul, notamment à Saraçhane, ainsi que dans d'autres grandes villes comme Ankara et Izmir. Les manifestants se sont réunis de manière pacifique, encadrés par un important dispositif de sécurité.

 

Mobilisations dans plusieurs villes

 

À la suite de cette décision, des rassemblements ont été observés dans plusieurs grandes villes, notamment à Istanbul (quartier de Saraçhane), Izmir et Ankara. Ces mobilisations ont été encadrées par les forces de l’ordre afin d’assurer la sécurité dans l’espace public.

Selon les données relayées par les agences de presse, près de 1.400 personnes ont été interpellées à travers le pays dans le cadre de ces rassemblements. Ces chiffres incluent également certaines interpellations temporaires de journalistes présents sur place. À ce jour, plusieurs d’entre eux ont été libérés, dont un photographe de l’Agence France-Presse.

 

Pancarte tenue par un manifestant lors d’un rassemblement à Istanbul, mars 2025.

 

Nomination d’un maire intérimaire

 

Dans un souci de continuité administrative, le conseil municipal d’Istanbul a procédé à la nomination de Nuri Aslan, membre du Parti républicain du peuple (CHP), en tant que maire intérimaire. Cette nomination a été validée selon les procédures établies.

 

Un vote élargi au sein du CHP

 

Le dimanche 24 mars, le CHP a organisé ses primaires afin de désigner son candidat à l’élection présidentielle prévue en 2028. Ce vote, prévu avant l’arrestation du maire, a été exceptionnellement ouvert à l’ensemble des citoyens et non réservé aux seuls membres du parti.

Cette initiative visait à encourager une participation populaire plus large. Selon les chiffres communiqués par le CHP, plus de 15 millions de personnes y auraient pris part. Ekrem İmamoğlu a été désigné comme candidat à l’issue de ce vote.

 

Position des autorités

 

Les autorités turques ont affirmé que les procédures engagées sont conformes au cadre légal et au fonctionnement indépendant du système judiciaire. Aucun calendrier judiciaire officiel n’a encore été communiqué à ce jour.

 

Le Petit Journal Istanbul continuera de suivre de près cette actualité, en s’appuyant sur des sources fiables et confirmées.

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