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GRECE – Plan d'austérité sous fond d'émeutes

Afin d'éviter "le chaos économique" et de pouvoir bénéficier de l'aide internationale, les députés grecs ont adopté dans l'urgence un nouveau plan d'austérité particulièrement sévère dans la nuit de dimanche à lundi, alors que de violentes émeutes faisaient rage dans plusieurs villes du pays

3,3 milliards d'euros d'économies, c'est le prix à payer par la Grèce pour pouvoir bénéficier d'une deuxième aide financière de la part de l'Union européenne et du Fonds monétaire international et éviter une cessation de paiement. Ces mesures drastiques ont provoqué la colère de la population grecque.

L'inévitable plan de rigueur

Le Premier ministre grec, Lucas Papadémos, a mis en garde samedi soir les députés et la population de son pays :"une banqueroute désordonnée" plongerait la Grèce dans "le chaos économique" et provoquerait "une explosion sociale incontrôlable". C'est dans ce contexte que le parlement grec a approuvé lundi à une majorité de 199 voix sur 300 la loi d'austérité qui lui permettra d'obtenir le déblocage d'un programme d'aide de 130 milliards d'euros de l'UE et du FMI - le deuxième depuis 2010. La Grèce doit toucher cette somme avant le 20 mars pour pouvoir rembourser un emprunt d'Etat de 14,5 milliards d'euros et bénéficier de l'effacement prévu de 100 milliards d'euros de dette.

Comment payer ?
Les Grecs vont devoir une nouvelle fois resserrer d'un cran -voire de deux- leur ceinture car le plan prévoit des mesures extrêmement dures. Le salaire minimum va être abaissé de 22% et donc ramené à 586 euros brut sur 14 mois. 15.000 emplois publics vont être supprimés dans l'année et de nouvelles coupes sont prévues dans certaines retraites et dans les salaires des fonctionnaires. Le projet prévoit également la réduction du budget de la sécurité sociale et de l'armée, ainsi que la privatisation de quatre entreprises d'état.

(photo AFP)
Colère du peuple
80.000 manifestants contre les mesures de rigueur à Athènes, 20.000 à Salonique ?  Les Grecs ne sont pas du tout favorable à ce nième plan de rigueur imposé par l'Union européen et le FMI. Alors que les slogans hostiles à l'Europe, à l'Allemagne et au FMI retentissaient sur la place Syntagma, à Athènes, les manifestations ont vite dégénéré en affrontements de rue très violents. Des dizaines de personnes ont été blessées. Près de 40 immeubles ont été incendiés et des centaines de boutiques saccagées.
Une cinquantaine de membres du gouvernement se sont également alliés à la population en votant contre le mémorandum et six membres du gouvernement ont démissionné depuis vendredi.
Un sondage réalisé par l'institut RASS ne fait que conforter l'ambiance survoltée de la rue puisqu'il montre que 48 % des Grecs préfèrent la banqueroute à l'austérité contre 38 % qui acceptent de payer le prix du sauvetage de l'Etat.

Claire Largillière (www.lepetitjournal.com) lundi 13 février 2012

A lire également :
Le Monde - Les points-clef du plan d'austérité grec
La Tribune - Athènes en feu tandis que le parlement adopte le plan d'austérité
Les Echos - Grèce : le parlement a voté le plan d'austérité

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