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Réussir la rentrée scolaire en expatriation, un défi pour les parents

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Écrit par Capucine Canonne
Publié le 13 septembre 2022, mis à jour le 17 juillet 2023

 

Les enfants sont rentrés à l’école, au collège ou au lycée. Sac à dos ou cartable, sourire ou larmes, c’est fait, les parents ont lâché la main en bas de la maison, devant la grille, dans la classe. Mais eux, comment vivent-ils la rentrée en expatriation ? 

 

Près de 390.000 enfants français et francophones font en ce moment leur rentrée dans les établissements d’enseignement français, sans oublier ceux qui intègrent les établissements internationaux et locaux, ou qui suivent un enseignement à distance. Les stylos crépitent, les cours de récréation s’agitent, les professeurs se tiennent prêts. D’autres acteurs de cette rentrée vivent ce moment avec plus ou moins d’intensité : les parents.  

 

L’administration d’une rentrée expatriée à bien anticiper

Comme toute nouvelle inscription, et nouvelle rentrée, il est d’usage de compléter et fournir certains documents pour le dossier de son enfant. Mais, lorsque l’on vit cette rentrée en expatriation, l’exercice est parfois plus complexe :  les visas, les traductions officielles ou certains justificatifs médicaux s’en mêlent et les parents… s’emmêlent. 

  • Si vous choisissez un enseignement français dans une institution homologuée de l’AEFE, il faut s’adresser directement à l’établissement choisi (ou parfois à l’ambassade du pays) afin de connaître la procédure. Prenez-y vous à l’avance pour avoir le temps de réunir les éléments souhaités (bulletins scolaires, certificat de radiation de la précédente école, le dossier médical…). De plus en plus de lycées français proposent des procédures simplifiées en ligne, avec téléchargements de pièces jointes. Les principaux renseignements demandés portent sur la date de naissance, la nationalité, la classe et le parcours scolaire de l’enfant. En cas d’afflux de demandes d’inscription, la priorité est souvent donnée aux élèves de nationalité française venant d’un établissement homologué en France ou à l’étranger ou aux fratries. Des évaluations de niveau sont parfois réalisées pour les enfants ne venant pas d’établissement français en France ou à l’étranger. Ces tests permettent principalement de déterminer la classe d’accueil.
  • Si vous faites le choix d’une école locale, il est parfois nécessaire de fournir des documents traduits dans la langue du pays. Sur place, l’ambassade peut vous épauler à ce sujet, mais il est important de réunir l’ensemble des documents bien en amont, et pourquoi pas réaliser les traductions officielles avant l’expatriation. Bref, anticipez pour ne pas rater le coche. 
  • Si vous avez choisi l’enseignement à distance, et plus particulièrement le programme scolaire français, rendez-vous sur le CNED pour tous les renseignements nécessaires. Aujourd’hui, 120.000 élèves et enseignants utilisent l’enseignement à distance du CNED. Bon à savoir, vous pouvez inscrire l’enfant à un enseignement à distance, en complément de sa scolarité locale. Dans ce cas, mesurez bien l’impact sur celui-ci, aussi bien en termes de temps que d’émotions. 

Si l’enseignement à l’étranger est plus onéreux qu’en France, des solutions existent pour aider les parents expatriés comme les bourses. Certaines conditions sont nécessaires comme (entre autres) être de nationalité française, résider dans le pays de l’établissement, être inscrit au registre consulaire et avoir plus de 3 ans. Si vous bénéficiez d’une bourse en France, celle-ci n’est pas transférable à l’étranger, il faudra procéder à une nouvelle demande auprès du consulat. De même, chaque demande est valable pour l’année en cours et doit être renouvelée chaque année si besoin. La procédure est indépendante d’une inscription dans l’établissement. 

 

les parents aussi vivent une rentrée en expatriaiton

 

Ne pas négliger les émotions des enfants expatriés, ni les siennes 

Parent nostalgique, en pause professionnelle, très investi ou lui-même en train de faire sa rentrée, chaque histoire et chaque contexte est particulier. Le dénominateur commun est l’émotion générée par la reprise et le challenge que vit l’enfant. En expatriation, le principal conseil est de ne pas (trop) en faire car l’enfant, par nature, possède de grandes ressources d’adaptation. Ne pas trop s’en faire ne signifie pas négliger les émotions ressenties avant, pendant et après la rentrée : 

L’avant rentrée est un moment clé pour comprendre le ressenti de son enfant. A-t-il peur ? Est-il impatient ? Qu’imagine-t-il ? Passe-t-il un cap particulier ? Pour les petits enfants, lire des histoires sur l’école peut être est un outil de conversation et un moyen de désamorcer une émotion négative. Se caler sur les horaires de l’école pour les repas ou la sieste est aussi un moyen d’apporter des repères dans le temps. Pour tout âge, vous rendre dans l’école (même s’il la connaît de l’an dernier) et pourquoi pas avec d’autres parents et enfants est très utile car cela présente (ou rappelle) le cadre de vie dans lequel il va évoluer bientôt. Quant à vous, soyez positifs en sa présence, n’appuyez pas trop sur vos doutes. Cependant, vous avez le droit de ressentir des émotions ! Parlez-en à vos amis, votre conjoint ou votre famille. 

La rentrée, le jour J. Transmettez votre confiance, valorisez ce jour, sans mettre trop la pression. Rappelez à l’enfant qu’il va apprendre et découvrir beaucoup de nouvelles choses. Informez-le s’il va être dans la classe d’un ami et des règles qui changent par rapport à son ancienne école et à la France (par exemple, la journée qui se termine plus tôt). Pour les petits, restez avec eux le temps qu’il faut, en accord avec l’instituteur. Le premier jour est parfois déterminant dans la tête d’un enfant, autant qu’il le commence sereinement. Une fois la main lâchée, le parent découvre aussi…les autres parents. C’est l’occasion pour discuter, faire connaissance et se rendre compte que vous n’êtes pas seul(e). 

L’après rentrée, le retour à la maison. Quelle tête fait-il ? Il sourit ? il boude ? Qu’a-t-il fait aujourd’hui ? A-t-il déjà sympathisé dans la cour ou à la cantine ? Attitude naturelle et même très saine, le parent guette les indices pour avoir le bilan de la journée. L’enfant ne racontera peut-être rien du tout, ou marmonnera quelques mots. Pas grave, on tentera le dialogue pendant le dîner, le lendemain ou le weekend suivant. Sinon, allez chercher l’info chez les autres parents, vous aurez peut-être les réponses à vos questions. Très vite, la réunion parents-professeurs vous rassurera. Pendant les premières semaines, n’hésitez surtout pas à prendre du temps avec votre enfant pour discuter et l’écouter. Quitte à parfois se faire claquer la porte de sa chambre au nez. 

 

une maman et une enfant se confient sur leur rentrée en expatriation

 

Le parent doit réussir sa propre rentrée en expatriation

Le site expatsparents, plateforme collaborative autour de l’expatriation en famille, reprend très justement ce sujet : être parent en expatriation. Si la rentrée est un moment fort en émotions pour les enfants, elle l’est également pour les pères et mères. Ce sont eux qui ont choisi de faire vivre cette expérience à leur famille, ils ont donc la responsabilité que cela se passe bien et ne bouleverse pas l’équilibre familial, individuel. Il est fréquent de dire que la solidité d’un groupe repose sur la solidité de chaque individu le constituant, et particulièrement celui/ceux qui en est/sont le/les socles. 

Ainsi, un parent expatrié qui commence une mission professionnelle doit se sentir bien, épanoui, serein. Pour cela, il ne doit pas hésiter à partager ses doutes et ses difficultés des premiers jours ou des premières semaines, que ce soit à ses amis, sa famille ou son conjoint. De même, un conjoint suiveur doit trouver ses repères, prendre le temps de s’adapter, et communiquer sur ses ressentis : « Prendre conscience de la manière dont vous réagissez aux problèmes et aux expériences vous donnera aussi un aperçu de vos propres valeurs. » comme il est conseillé sur le site expatsparents. Particulièrement lors de la rentrée scolaire de votre enfant, confiez-vous sincèrement sur votre propre rentrée ; cela peut aider à créer un sentiment d’empathie et rappeler que chaque membre de la famille vit un moment important. 

Enfin, tout au long de votre expatriation, rappelez-vous toujours que « des parents heureux et optimistes sont un trésor pour vos enfants. »

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