Paris Accueil : les expatriés en quête de nouveaux repères pour le retour en France

 

 

Chaque année, l’association Paris Accueil organise un café de retour annuel pour accompagner et accueillir les nouveaux arrivants. “Nous sommes là pour amortir l’atterrissage du retour en France, l'arrivée à Paris et en Ile de France. Comme à l’étranger, nous sommes là pour vous recueillir, vous réunir et vous faire découvrir votre nouveau lieu de vie et Paris.” nous confie la présidente de l’association Valérie Roger. 

 

La capitale française compose l’une des 160 branches du réseau de la FIAFE (Fédération Internationale des Accueils Français et Francophones d’Expatriés) présente dans 90 pays. L’organisation a pour but d’aider les Français et Francophones au cours de leurs expatriations. 

 

 

La FIAFE, réseau “bâtisseur de ponts & créateur de liens” pour les Français du monde

 

 

Au cœur de cette salle qui fourmille d’expatriés, les histoires, parcours et anecdotes sont remarquables. Une quarantaine se sont donnés rendez-vous pour se retrouver, discuter du retour en France et créer de nouveaux liens à Paris. Curiosité et découverte sont les maîtres mots de ce rendez-vous matinale. Présents pour rencontrer du monde, ils peuvent aussi s’inscrire à des activités proposées par l’association, comme des soirées jeux, de la marche sportive et des sorties, Paris flâneries et visites culturelles. Lepetitjournal est allé à la rencontre de ces “impatriés” pour échanger sur leur retour en France.  

 

Paris Accueil est l’une des branches des 160 que compose la FIAFE. L'association et ses Accueils rassemblent 10.000 bénévoles à travers 90 pays et 100.000 expatriés. Avant la création de Paris Accueil il existait le Relais Retour, un groupe initié par la FIAFE qui comptait 200 membres en 2014. 

 

 

 

 

Je suis contente de rentrer, retrouver mes amis et ma famille”

 

 

Le revers du retour en France 

Presque seul visage masculin de l’assemblée, Nicolas est de retour depuis quelques semaines en France. Il a vécu trois ans en Jordanie, à Amman avec sa compagne et ses enfants. Il qualifie sa première expatriation de “ véritable expérience humaine pour eux (ses enfants) et pour moi.” Il se réadapte progressivement à une vie en France. “Ça pique” déclare-t-il au sujet de la paperasse et du climat très différent. Le retour à la vie parisienne est difficile. Nicolas n’a pas de nouveaux projets d’expatriation, mais il garde dans un coin de sa tête, l’idée de pouvoir partir à nouveau pour deux ou trois ans avec l’armée.

Valérie, de son côté, rentre de Genève après 23 ans à l’étranger, dont plusieurs années à Hong Kong : “Je suis contente de rentrer, retrouver mes amis et ma famille” confie-t-elle, souriante. “Mais je dois vous l’avouer, ce qui me fait le plus mal est de me dire que nous ne repartirons plus vivre à l’étranger. Et puis… Voyager ce n’est pas pareil.” 

 

 

Expatriation : comment connaître son parcours administratif de retour en France ?

 

 

“J’ai un attachement fort avec l’Irlande où l’un de mes enfants est né.”

 

 

La recherche identitaire de ceux qui rentrent 

L'expatriation dans l’âme, Corinne à un parcours atypique. Fille d’expatriés, elle a grandi dans plusieurs pays du continent africain comme le Tchad, le Gabon ou encore le Niger. Originaire du Vietnam, elle part vivre 6 ans à Hô Chi Minh Ville à l’âge adulte, pour découvrir le territoire et la culture. De retour en France, Corinne ressent le besoin de venir s’installer en France. Elle évoque une “crise identitaire”, après avoir grandi entre différents pays sans avoir pris le temps de connaître son propre pays. Pour elle, il était important de venir s’installer en France, qu’elle a connu uniquement durant ses études.  Cette arrivée en France ouvre pour elle un nouveau chapitre de sa vie, qu’elle va écrire avec ses deux enfants, de 9 et 11 ans. Elle ne dit pas au revoir définitivement au Vietnam. 

Hélène rentre tout juste de 17 ans d’expatriation, dont en Thaïlande, en Irlande et aux Etats-Unis : “J’ai un attachement fort avec l’Irlande où l’un de mes enfants est né.” raconte-t-elle à notre micro. “Je peux dire que j’ai digéré le retour et je considère qu’il est important de retrouver mon pays d’origine et mes racines.” 

 

 

 

 

“C’est un pays très accueillant et chaleureux. Nous sentons que nous faisons partie de leur famille.” 

 

Des au revoir difficiles, Paris Accueil veille 

Camille quant à elle, revient d’Angola. Elle parle de l’ambiance festive et des nombreuses danses traditionnelles du pays avec un grand sourire. “C’est un pays très accueillant et chaleureux. Nous sentons que nous faisons partie de leur famille.” Pour elle le retour est partagé entre joie et tristesse. La tristesse de quitter un pays auquel elle s’est attachée, à la culture, à l’environnement et aux personnes rencontrées sur son chemin. “C’est dur de laisser derrière nous des personnes avec qui nous avons tissé des liens, de dire au revoir a des personnes que nous ne reverrons pas.”   

D’un autre côté, elle ressent de la joie et de l'excitation de revoir ses amis en France, sa famille et la culture française dont les musées. Le retour s’est bien passé pour Camille qui pose ses valises un moment en France avant de pouvoir repartir dans quelques années, une fois que sa fille de 14 ans obtiendra son bac, “ Nous pensons repartir dans un pays lusophone comme le Mozambique ou le Brésil “. 

Si les au revoir sont difficiles, la digestion du retour un peu lente et la lourdeur administrative démotivante, le café de rentrée de Paris Accueil remplit pleinement son rôle en ce mois de septembre. Toujours à l’écoute, l’association célèbre d’ailleurs les 10 ans de sa création au mois de novembre 2025 au restaurant la Coupole… L’occasion de se réunir une fois de plus et réaliser que rentrer, c’est aussi repartir… mais autrement.