L’expatriation à l’envers. Le retour est un moment très particulier dans la vie d’un expatrié. Démarches administratives, déménagement, adaptation, nouvelle vie professionnelle… que faut-il faire absolument avant le retour, dès l’arrivée, quelques semaines plus tard ?
« Paris vous aime ». Si vous atterrissez à Roissy, le message placardé sur les murs de l’aéroport fait du bien. Car votre retour, vous l’appréhendez un peu ou beaucoup. L’expatriation à l’envers n’est pas une légende et se prépare, avec la même intensité qu’à votre départ de France. Le tout est de savoir quoi faire, quand et comment.
Avant de rentrer en France, vous pouvez anticiper votre retour
Organiser votre déménagement avant le départ
Le déménageur choisi, pensez bien à réaliser de votre côté le tri (pourquoi pas revendre sur place, aux prochains expatriés qui arrivent ?) et l’inventaire de vos biens. Parallèlement, il est recommandé de vous procurer une attestation de changement de résidence auprès de votre consulat. Au niveau des formalités particulières liées à votre véhicule ou un animal, parlez-en le plus tôt possible à votre déménageur.
Trouver un logement en France
Si vous n’avez pas (plus) d’adresse en France, il est fortement conseillé de trouver un logement de courte durée dans un premier temps, car cela permet d’obtenir un justificatif de domicile et une assurance habitation en vue d’autres démarches administratives. Pour un logement définitif, pensez à demander à vos proches de visiter ou profitez des services d’une agence de relocation si votre entreprise le permet. Vous pouvez également vous renseigner sur les conditions d'obtention d'une allocation logement. Si vous êtes propriétaire, rappelez-vous qu’il n’est pas possible de « casser » un bail meublé avant la date d’anniversaire de celui-ci. D’où l’importance de bien anticiper.
Se renseigner sur les démarches fiscales à réaliser
A votre retour en France, les modalités d'imposition dépendent d'une part, du lieu de votre domicile fiscal (en France ou à l'étranger) et d'autre part, de l'imposition de vos revenus de source française et étrangère. Si les démarches peuvent se faire dans l’année de votre retour en France, n’hésitez pas à vous renseigner sur le sujet en amont.
Prévenir votre consulat de votre pays d’accueil
Beaucoup d’expatriés n’y pensent pas mais prévenir le consulat permet notamment d’obtenir un certificat de changement de résidence, facilitant ainsi les formalités de votre déménagement et de recouvrer votre droit de vote en France. Il est inutile d’attendre d’être revenu en France pour accomplir cette formalité.
Organiser la scolarité de vos enfants en France
Demandez à l'établissement scolaire à l'étranger un certificat de radiation, n'oubliez pas non plus le livret scolaire et les bulletins trimestriels, mais aussi le dossier médical. Vous en aurez besoin pour inscrire votre enfant dans un établissement en métropole. Par ailleurs, des aides financières existent pour la scolarité des enfants en France. Pour une 1ère inscription dans le supérieur, suivez bien la procédure Parcoursup. Si vous visez une formation qui n’est pas liée à Parcoursup, adressez-vous directement à l'établissement ou au rectorat concerné.
Assurer la continuité de votre vie professionnelle
Elle va dépendre de plusieurs critères : votre situation en partant en expatriation, la durée de celle-ci, le pays où vous êtes parti(e), votre entreprise, votre projet… Si vous rentrez sans emploi, renseignez-vous sur de possibles allocations. Par exemple, si vous avez démissionné pour suivre votre conjoint et que vous rentrez dans les quatre ans, vous pourrez bénéficier de vos droits au chômage. Si vous êtes en poste, il est très important d’avoir en tête que l’on ne vous attend pas forcément. Réussir son retour en France dans son entreprise est parfois un challenge. (Re)prenez contact en douceur et subtilité pour vous positionner. Soyez à l’écoute des opportunités dès maintenant.
Une fois arrivé(e) France après une expatriation, il faut souffler et régulariser
Il faut souffler un bon coup en rentrant d’expatriation
Ce n’est pas rien de rentrer après une expatriation, il ne faut surtout pas minimiser les émotions et le déracinement du pays d’accueil. Prenez le temps d’atterrir, retrouvez vos proches, racontez vos aventures, rencontrez d’anciens expatriés, soyez à l’écoute des enfants et de leurs réactions. Rappelez-vous qu’il faut y aller par étape et l’impact psychologique en est une. En revanche, attendez-vous à être un peu en décalage avec votre entourage…
Se renseigner sur les démarches à prioriser.
Un simulateur a été créé par le ministère des Affaires étrangères pour s’y retrouver selon votre situation. D’autres organismes sont disponibles comme retourenfrance.fr (qui propose un guide du retour, mis à jour chaque année) ou expatsparents.fr .
Régulariser votre situation de santé.
En parlant de prioriser, la santé est dans le TOP 3. Si vous avez le temps, n’hésitez pas à réaliser un bilan de santé, surtout si vous vous trouviez dans un pays à risque. Concernant la couverture santé, rien de mieux que d’utiliser ce simulateur de l’administration française. Selon les situations, vous bénéficiez immédiatement de l’assurance maladie française ou avez un délai de carence à respecter lié à votre résidence, d’où l’importance d’avoir un logement à votre arrivée en France. D’autre part, sachez que si vous cotisiez à la CFE (Caisse des Français de l’Etranger), vous pouvez bénéficier des prestations du régime expatrié pendant 3 mois.
Mettre à jour son transfert de courrier
Vous avez peut-être choisi de faire transférer votre courrier à l’étranger ou chez un proche, pensez à régulariser votre adresse dès que vous en avez une. Des courriers administratifs pourraient se perdre et vous faire perdre, par la même occasion, un temps précieux.
Installé(e) en France, faites valoir vos droits et écoutez vos émotions
Stabiliser votre situation professionnelle en France ou ailleurs
Si vous rentrez en tant que demandeur d’emploi, inscrivez-vous à Pôle emploi (vous ne pouvez le faire qu’à partir du moment où vous êtes en France) et fournissez tous les documents nécessaires pour obtenir vos droits au chômage. Si vous vous lancez dans un nouveau projet ou une reconversion, félicitations ! Renseignez vous sur les formations, et les aides (financières ou autres) qui peuvent vous être proposées. Si vous avez obtenu un diplôme pendant votre séjour à étranger, vous pouvez demander une attestation de comparabilité auprès du Centre Enic-Naric France. Si vous retournez dans votre entreprise, reprenez vos marques et n’oubliez pas que ce n’est pas forcément facile. Vous allez être confrontés à des envieux ou même des rageux. Entourez vous de personnes bienveillantes et pensez peut être à saisir une opportunité ailleurs… Enfin, si vous rentrez en tant que retraité(e), vos droits peuvent varier selon que vous soyez parti(e) en tant que salarié(e) détaché(e) ou expatrié(e) et selon votre pays d'accueil.
Faire valoir vos droits de prestations familiales
Les démarches sont à réaliser auprès de la CAF dès que possible. Selon le nombre d’enfants, votre système de garde et votre revenu de foyer, il est possible de toucher des aides. Informez vous de vos droits.
S’inscrire sur les listes électorales pour voter
Maintenant que vous n'êtes plus sur les listes électorales à l'étranger, il est temps de s'inscrire sur les listes électorales de votre mairie de résidence.
Mettre à jour le permis de conduire et l’immatriculation de votre véhicule
Si vous êtes titulaire d'un permis étranger, demandez à la préfecture de votre domicile de le transformer en permis français. Attention, cette procédure n'est possible que si vous détenez un permis de conduire d'un Etat qui a conclu un accord de réciprocité permettant cet échange. Vous disposez d'un délai d'un an, à compter de votre retour, pour effectuer cette démarche. Si votre voiture est immatriculée à l'étranger, vous avez un mois pour procéder à sa ré immatriculation auprès de votre préfecture. N'oubliez pas de procéder à l'assurance de votre véhicule en France.
Ne pas négliger ses émotions ni celles du foyer
Certains l’appellent le « syndrôme de l’expatrié » ou « le mal du nomade », le sentiment d’être un étranger sans son propre pays. Passées les retrouvailles culinaires, amicales ou familiales, il faut se réadapter à son environnement, retrouver une zone de confort. Pour les enfants, l’atterrissage est parfois difficile, surtout s’ils passent un niveau scolaire décisif. La cohésion familiale est primordiale. Ne négligez pas les moments ensemble, la communication et toute forme de rébellion. Et, si besoin, rassurez-vous auprès de professionnels, car vous n’êtes pas seul(e)s.