Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

AEFE : l’égalité professionnelle, « un combat dans le monde entier »

AEFE 2AEFE 2
Écrit par Caroline Chambon
Publié le 19 mars 2021, mis à jour le 19 mars 2021

A loccasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, lAgence pour lenseignement français à l’étranger (AEFE) a lancé son Plan d'action égalité professionnelle. Magali Durand-Assouly, proviseure du Lycée français de Vienne, et Olivier Brochet, directeur de lAEFE, reviennent sur cette initiative qui vise à promouvoir l’égalité au-delà des frontières françaises.

Depuis 2017, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères sest donné comme objectif de mettre en place une « diplomatie féministe ». Le Plan d'action égalité professionnelle de lAgence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), composé de 32 mesures sarticulant autour de 6 axes, sinscrit dans un contexte plus large de travail pour l’égalité femmes-hommes sur le territoire français et à linternational, dont lobjectif final est de faire de cette lutte un vecteur de rayonnement international de la France. Magali Durand-Assouly, proviseure du Lycée français de Vienne, relais-égalité, et Olivier Brochet, directeur de lAEFE, reviennent sur cette initiative qui vise à promouvoir l’égalité au-delà des frontières françaises.

 

Promouvoir l’égalité professionnelle au sein de lAgence et du personnel

Au sein de lAEFE et de son réseau, l’égalité professionnelle concerne le personnel des deux sites en France, à Paris et Nantes, et le personnel en poste dans le monde. Comme lexplique Olivier Brochet, « Nous constatons aujourdhui que, aussi bien à ladministration centrale que dans les établissements, les hauts postes de direction sout majoritairement occupés par des hommes. Il faut que nous travaillions à avoir plus de femmes dans ces postes ». Le directeur insiste sur la nécessité d'analyser les raisons de cette situation et de travailler à chaque étape du recrutement : « sur la constitution des viviers, sur les processus de sélection en s'assurant que le recrutement est opéré de façon neutre et transparente. » De son côté, Magali Durand-Assouly souligne que, dans les établissements, « il y a besoin de faire une étude plus fine, pour savoir combien dhommes et de femmes y travaillent, ainsi que sur le type de poste.».

La mise au point dune cellule d’écoute est également en gestation. Lobjectif, à court-terme, est « dassurer un environnement sain et serein, à lagence et dans les établissements, de travailler à la prévention des violences et harcèlements sexistes et sexuels au travail. Cela nécessite de passer des messages forts, de prendre le cas échéant les mesures qui simposent ».

Pour aller dans ce sens, Olivier Brochet a mis en place des formations de sensibilisation, à commencer par l'équipe de direction de l'agence. Elles ont vocation à s’étendre à tout le personnel. Ceci est la première étape dun « travail plus approfondi pour atteindre l’égalité professionnelle concrètement au sein de lagence ».

La cheffe d’établissement de Vienne estime quil faut avant tout intégrer le principe d’égalité dans la gestion de l’établissement. Elle travaille avec son équipe à la réécriture du projet d’établissement du lycée français de Vienne pour y inscrire, dans le volet « climat scolaire », l’égalité, pour que « lon se sente bien dans cet établissement ».

 

Eduquer les jeunes au sein des établissements à l’égalité filles-garçons

L'égalité professionnelle mise en oeuvre par l'Agence s'inscrit dans une politique plus large de promotion de l'égalité dans l'éducation. Au sein des établissements du réseau et avec l’appui des seize relais-égalité que l’Agence a désignés dans le monde, lAEFE veut œuvrer davantage pour l’égalité filles-garçons. « Les changements de fond dans nos sociétés se font dabord par l’éducation des jeunes générations » affirme Olivier Brochet. Son rôle, fondamental, est donc de « préparer ces jeunes ». Magali Durand-Assouly le remarque, « les jeunes sont très avancés sur la question, et parfois plus sensibilisés que les adultes, ce qui nous amène à réfléchir. Nous avons beaucoup à apprendre des jeunes. ».

Plusieurs outils sont mis en place. « Nous créons et organisons des évènements avec eux, mais nous échangeons aussi, nous les écoutons, nous faisons intervenir des associations » explique Magali Durand-Assouly. « Partager des réflexions, des évènements, des bonnes pratiques » avec les autres établissements est également au cœur du travail des relais-égalité. Pour la Journée internationale des droits des femmes, au Lycée français de Vienne, le 8 mars, « nous avons travaillé avec les élèves pour mettre en valeur, sur notre page Instagram, des portraits de filles de l’établissement », ajoute-t-elle. 

« L’égalité est une valeur fondamentale pour former les jeunes générations », insiste Olivier Brochet. La proviseure de l’établissement de Vienne sinscrit dans le même dynamique. « Cest inscrit dans le code de l’éducation. Ce sont des sujets plus vastes de citoyenneté. Nous essayons de faire de nos élèves des citoyens de ce monde, avec un esprit éclairé et ouvert. »

 

Une ambition de rayonnement français à linternational

Le Plan d'action égalité, dans les 500 établissements d'enseignement français à l’étranger, vise également à « porter et promouvoir à linternational ces idées et projets, qui sont pour nous consubstantiels des valeurs défendues par notre pays. » affirme Olivier Brochet. Il participe à la « stratégie internationale de la France pour l’égalité femmes-hommes ». Pour Magali Durand-Assouly, « cest un combat ici, maintenant, en France ou en Autriche, mais cest un combat dans le monde entier. Nous savons que nos élèves vont être aussi des ambassadeurs ».

A moyen-terme, lobjectif est de construire la « génération égalité », « à laquelle fait dailleurs référence le forum « Générations Egalité » de lONU, lequel sera organisé par le ministère de lEurope et des Affaires étrangères cet été à Paris. »

 

Prochainement, lAEFE espère obtenir la labellisation AFNOR pour l’égalité professionnelle, afin de construire « un véritable projet pour progresser sur la voie de l’égalité professionnelle ». Pour Olivier Brochet, « la question de l’égalité est une question éminemment politique et importante qui nécessitait que nous nous engagions ».