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Attirer des étudiants étrangers, pourquoi c’est un enjeu majeur

Etudiants étrangers FranceEtudiants étrangers France
Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 19 novembre 2018, mis à jour le 18 juin 2019

Visas simplifiés, tarifs revus, cours en anglais… La France passe à l’offensive pour tenter d’attirer les meilleurs talents notamment venus d’Asie et du continent africain. Le Premier ministre Edouard Philippe a fait quelques annonces. Objectif : accueillir 500.000 étudiants en mobilité à l’horizon 2027

 

Parce que l’enseignement supérieur est un des vecteurs méconnus de l’influence des États, de nombreux pays développent des stratégies d’attractivité offensives pour attirer davantage d’étudiants. Près de 5 millions de jeunes étudient loin de chez eux, dans un système universitaire étranger. Parmi cette élite, 343.000 viennent en France, 4ème pays d’accueil des étudiants internationaux après les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie. D’ici 2025, le nombre d’étudiants en mobilité internationale aura doublé, passant à 9 millions.

Premier pays non-anglophone, les atouts de la France en font une destination privilégiée : établissements prestigieux, science de pointe, ancrage dans l’Union Européenne et dans la francophonie, histoire et culture, qualité de vie, etc.

Mais tous les pays s’arrachent ces étudiants étrangers, selon une note de Campus France ; ce rang honorable de la France lui est âprement disputé en Europe (Allemagne, Russie), par des pôles d’attractivité puissants (Chine, Canada) et par de nouveaux acteurs (Arabie Saoudite, Turquie, Pays-Bas). Le nombre d’étudiants en mobilité y progresse beaucoup plus vite que chez nous. Malgré tout, le Brexit et la politique restrictive de Donald Trump créent aussi, selon Matignon, « un contexte favorable » dont la France souhaite profiter.

Efforts administratifs et pédagogiques pour mieux accueillir les étudiants

« La France, ça se mérite » a expliqué le Premier ministre Edouard Philippe dans le cadre des rencontres universitaires de la francophonie à Paris. Nos procédures administratives très lourdes ou encore la cherté des logements étudiants sont de véritables freins. « Pour gagner en attractivité, il faut s’attaquer à tous les sujets, à tous les détails du quotidien qui compliquent la vie des étudiants étrangers ».

Edouard Philippe a donc fait des annonces sur la simplification des démarches. Les demandes de visa pourront se faire en ligne et la liste des pièces demandées aux jeunes sera la même dans chaque pays. « Par ailleurs, à partir de mars 2019, les étudiants titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur français équivalent au Master et qui sont retournés dans leur pays d’origine pourront bénéficier d’un titre de séjour pour revenir en France, créer une entreprise ou chercher du travail » a-t-il déclaré. Une véritable culture de l’accueil des étudiants étrangers va être mise en place avec la création d’un label « Bienvenue en France ».

 

Les établissements d’enseignement supérieur français doivent aussi faire des efforts pédagogiques s’ils veulent attirer plus d’étudiants venus du monde entier. L’enseignement du FLE (Français Langue étrangère) sera développé. « Il faudra également développer l’offre d’enseignement en anglais. C'est nécessaire si nous voulons accueillir et partager nos valeurs avec plus d’étudiants non francophones. Et puisque les cursus en anglais s’accompagnent de l’apprentissage du français, ils favoriseront notre francophonie ».

 

« Equité financière »
 

Le Premier ministre a annoncé une réforme des droits d’inscription dans les universités françaises pour les étudiants extra-communautaires (hors Union européenne). Les plus aisés d’entre eux pourraient payer des frais d’inscription plus élevés, afin de dégager des marges pour financer des bourses pour ceux qui en ont le plus besoin. Le gouvernement envisage qu'ils paient jusqu'à un tiers de la facture. (Le coût des formations universitaires est estimé à 10.200 euros en moyenne par  le ministère de l'Enseignement supérieur ndlr). « Un choix responsable et mesuré car nous resterons très en-dessous des 8000€ à 13000€ de nos voisins néerlandais et des dizaines de milliers de livres en Grande-Bretagne, et de la plupart des pays européens, sans évoquer bien sûr la situation sur la continent Nord Américain. »
 

Trois fois plus de bourses

Pour compenser la hausse des droits d'inscription, Edouard Philippe a annoncé le triplement du nombre de bourses. « Actuellement, le Quai d’Orsay attribue des bourses d’études à 7.000 étudiants étrangers. Nous allons ajouter 8.000 bourses d’exonération. Ce dispositif national, qui sera piloté par nos services diplomatiques, se doublera d’environ 6.000 autres bourses d’établissements, que les universités pourront librement attribuer aux étudiants internationaux ».

 

Lire la Note Campus France - Stratégies nationales d'attractivité en matière d'Enseignement supérieur et de Recherche

 

logofbinter
Publié le 19 novembre 2018, mis à jour le 18 juin 2019