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Entreprendre en expatriation, tisser ses réseaux pour tisser sa toile

En 2023, ils étaient déjà près de 13 millions à avoir envie de créer leur entreprise, d’en reprendre une ou de se mettre à leur compte. Mais lorsque le projet a lieu à l’étranger… c’est une autre histoire, une histoire de rencontre(s) et de réseau(x) qui dépassent les frontières. Pourquoi est-ce différent d’entreprendre à l’étranger ? A quel point le réseautage est-il essentiel ? Que valent les rencontres professionnelles en expatriation ? Faut-il privilégier certains réseaux lorsque l’on vit à l’étranger ?

Le réseau she for she à New York - 2023Le réseau she for she à New York - 2023
Le réseau she for she à New York - 2023
Écrit par Capucine Canonne
Publié le 20 septembre 2024, mis à jour le 30 septembre 2024

 

 

Marie Caroline, Adeline, Cyrielle et Juliette sont Françaises et vivent à l’étranger depuis plusieurs années, parfois même depuis toujours. Marie-Caroline a vécu en Afrique, en Colombie et au Royaume-Uni avant d'atterrir au Vietnam. Adeline vit à Dubaï après 6 ans à Amsterdam. Cyrielle a vécu à Birmingham puis à Shanghai à la sortie de ses études et est arrivée aux Etats-Unis il y a 8 ans. Juliette a vécu à Singapour, au Royaume-Uni et à Dubaï pour ne citer que ces pays d’expatriation… “d’immigration” dit-elle plutôt. Aujourd’hui, la jeune femme vit aux Pays-Bas. De par leur parcours à travers le monde, elles sont devenues malléables, promptes aux changements et à l’adaptation. Si leur point commun n’est pas le pays de résidence, il en existe bien un : Marie Caroline, Adeline, Cyrielle et Juliette ont décidé un jour d’entreprendre à l’étranger. Pour le projet phare de leur vie, toutes s’appuient sur une botte (pas si) secrète, les réseaux en expatriation. 

 

 

Un jour, au détour d’une soupe trop chaude pour son fils, lui vient l’idée créer un objet qui refroidit plats et boissons : “CoolaWand®, littéralement une baguette magique

 

Marie Caroline, Juliette, Cyrielle et Adeline se sont lancées dans l'entrepreunariat en expatriation 
Marie Caroline, Juliette, Cyrielle et Adeline se sont lancées dans l'entrepreunariat en expatriation 

 


 

Un jour en expatriation…une idée, une opportunité

Marie-Caroline a vécu plusieurs vies professionnelles dans sa vie d’expatriée. Un jour, elle décide de créer un groupe facebook pour permettre aux membres de louer leur maison. L’initiative prend de l’ampleur, « Mi Casa es Tu Casa » est né. Adeline est restauratrice de tableaux. Pour suivre son mari au gré des postes à l’étranger et des voyages, elle décide de mettre son métier de cœur de côté et se lance - aux Pays-Bas - dans un projet nomade, “la fleur au fusil” : The musettes, un réseau d’entraide et d’expertise disponible à l’international. Cyrielle, conjointe suiveuse, est sexologue de profession. Arrivée à New York, elle découvre She for S.H.E, un espace de partage pour les femmes francophones, et accepte de prendre en co-direction le chapitre new-yorkais d’un “réseau de femmes inspirantes” d’environ 350 membres actives. Juliette est scénographe et conteuse visuelle pour de grandes marques, un métier qu’elle emmène avec elle lors de ses expatriations. Un jour, au détour d’une soupe trop chaude pour son fils, lui vient l’idée créer un objet qui refroidit plats et boissons : CoolaWand®, littéralement une baguette magique, allie fonctionnalité et touche d’imaginaire, pour faire sourire à la fois enfants et parents.”  Elle dessine l’objet dès le lendemain et décide de ne pas s’arrêter là. “Le concept d’être entrepreneur ne m’a jamais vraiment attiré, ce qui me porte c’est l’envie d’aller au bout de cette idée. Cette fois, je crée une histoire visuelle pour moi.” 

 

 

Delphine Bruguier et Marie-Caroline Heydenreich, Mi Casa Es Tu Casa
Delphine Bruguier et Marie-Caroline Heydenreich, Mi Casa Es Tu Casa 


 

 

 She for S.H.E, s’inspirer par la sororité 

 

 

Pour Mi Casa Es Tu Casa, le fait de travailler avec quelqu’un qui comprend la vie en expatriation, qui a les mêmes défis du quotidien, le même rythme - même à distance maintenant - est très important.

 

 

Cyrielle Augier et Anne-Laure Mondoulet animent She for S.H.E depuis New York
Cyrielle Augier et Anne-Laure Mondoulet animent She for S.H.E depuis New York

 


 

Des rencontres en expatriation qui font “tilt” 

Mais une idée suffit-elle pour entreprendre à l’étranger ? Pas forcément, Marie-Caroline en témoigne : “Au Gabon, j'ai fait LA rencontre, à l’école de nos enfants avec Delphine, mon associée !”. Très vite, l’entrepreneure comprend qu’elle vient de trouver la bonne personne pour la rejoindre dans le projet Mis Casa Es Tu Casa : “Nous sommes toujours associées à l'heure actuelle, alors que nous n'avons finalement passé qu'une année dans le même pays. Je pense que le fait de travailler avec quelqu’un qui comprend la vie en expatriation, qui a les mêmes défis du quotidien, le même rythme - même à distance maintenant - est très important. C’est aussi notre force !” 

 

““tu verras, ton projet The Musettes évoluera” me dit-elle un jour. C’est un déclic, pour vraiment me lancer.”

 

Cyrielle partage ce point de vue : “Lorsque l’on partage l’expérience de l’expatriation, je trouve le lien beaucoup plus fort. Nous nous soutenons, même à distance, conscients des défis de la vie à l’étranger.” Elle garde précieusement des liens avec ses rencontres lors de ses expatriations : “ce sont des contacts que je garderai à vie, ils sont devenus parfois des amis.” A Shanghai, la co-responsable de She for S.H.E se souvient de Marine Debatte, au profil inspirant  : “Marine avait monté son agence d’hôtesses avec une capacité de pouvoir tout faire à tout moment avec n’importe qui. Elle incarnait pour moi le fait que rien n’est impossible.” Aujourd’hui, la détermination et la bienveillance de la cheffe d’entreprise résonnent dans la vie professionnelle de Cyrielle. 

 

Il m’a donné une claque ! J’avais imaginé un idéal dans l’aventure entrepreneuriale et il a cassé toutes mes idées reçues.

 

Adeline a réfléchi et s’est lancée seule dans le projet The Musettes. Si elle a fait plusieurs rencontres intéressantes au sein d’Amsterdam Accueil et Work in The City,  ce sont les mots d’une amie qui ont fait “tilt : ““tu verras, ton projet évoluera” me dit-elle un jour. C’est un déclic, pour vraiment me lancer.” se souvient l’entrepreneure. Juliette aussi se souvient d’un ami d’enfance qu’elle décide d’appeler au téléphone : “Julien est un entrepreneur de talent qui vit à Londres. Il m’a donné une claque ! J’avais imaginé un idéal dans l’aventure entrepreneuriale et il a cassé toutes mes idées reçues. Il m’a apporté de précieux conseils que j’utilise aujourd’hui.” Un coup de téléphone qui donne à Juliette un coup de boost et lui rappelle qu’une stratégie n’est jamais figée ni gravée dans le marbre, encore plus à l’international. 

 

 

 

juliette invente Coolawand


 

 

Les 4 questions insoupçonnées à se poser avant d’entreprendre à l’étranger

 

 

Never burn bridges, ne jamais brûler les ponts ni les liens créés à l'étranger. Car c'est une richesse de s’appuyer facilement sur le monde entier...


 

Le pouvoir sans frontières des réseaux à l’étranger 

Juliette est lancée depuis août 2023 dans le projet de CoolaWand®. Pas simple de réfléchir à un business plan ni de trouver un fabricant de confiance. Mais c’est fait.  La prochaine étape pour la baguette magique est la production. Et ce faire, Juliette compte bien dénicher des investissements, par le financement participatif ; une démarche où le réseau qu’elle a créé dans le monde prend son sens et peut la soutenir. “Never burn bridges” se souvient régulièrement Juliette. “Ne jamais brûler les ponts ni les liens créés à l'étranger. Car c'est une richesse de s’appuyer facilement sur le monde entier…” insiste l’entrepreneure en herbe. 

 

 

le réseau The Musettes avec Adeline Verdier
le réseau The Musettes avec Adeline Verdier 


 

Willa Expat, un incubateur ”boost” pour les entrepreneures en expatriation


 

Des centaines de réseaux possibles, qu'ils viennent de la sphère personnelle, ou professionnelle donc ? Adeline, Cyrielle et Marie-Caroline en savent quelque chose. The Musettes est aujourd’hui un réseau international d’entrepreneures. Adeline pense cette plateforme - créée en 2018 -  comme un lieu d’entraide entre femmes expatriées pour se réinventer et tenter l’aventure entrepreneuriale. Un réseau de qualité pour oser sa vie professionnelle. She for S.H.E est un véritable réseau de femmes francophones à New York, qui échangent et se donnent des idées ou des conseils à la fois personnels et professionnels. 

 

 

Adeline Verdier : The Musettes, première plateforme pour femmes entrepreneuses expats

 

 

On ne le dira jamais assez, la force du réseau international est énorme et donne des ailes !

 

Marie-Caroline s’est appuyé sur plusieurs réseaux professionnels :  “Quand j'ai commencé l'aventure Mi Casa, j'ai eu beaucoup de soutien des groupes d'expatriés, comme Femmexpat par exemple qui a mis en avant mes différentes aventures entrepreneuriales et fait connaître le projet. Nous avons 45.000 membres aujourd’hui !”. Un jour, l'incubateur Willa retient particulièrement son attention. Il s’agit d’une association dédiée à l’accompagnement d’entreprises au féminin sans y prendre part. Elle est, depuis, la marraine du programme Willa Expat dédié aux entrepreneures expatriées, dont le prochain appel à candidatures a lieu en mai 2025. “On ne le dira jamais assez, la force du réseau international est énorme et donne des ailes !” 

 

 


Pour accompagner le projet de Juliette, CoolaWand®, par ici 

Pour en savoir plus sur The Musettes, cliquez ici 

Pour découvrir She for S.H.E, rendez-vous ici 

Pour plus d'informations sur Mi Casa Es Tu Casa, c'est par ici 


 

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