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Les 4 questions insoupçonnées à se poser avant d’entreprendre à l’étranger

En 2023, près de 13 millions de Français auraient envie de créer leur entreprise, d’en reprendre une ou de se mettre à son compte. Et si ce projet se réalisait à l’étranger, - comme environ 130.000 entrepreneurs français dans le monde* - quels seraient les conseils insoupçonnés à donner ?

Quelle est l'histoire de votre entreprise demande des néons bleus Quelle est l'histoire de votre entreprise demande des néons bleus
Écrit par Capucine Canonne
Publié le 4 octobre 2023, mis à jour le 5 février 2024

 

Début 2023, une étude OpinionWay révèle que près d'un Français sur quatre aurait envie de créer une entreprise, d'en reprendre une ou de se mettre à son compte. Pour ces rêves d'entreprendre, il existe de nombreux outils d’accompagnement, notamment si on décide de se lancer à l’étranger : bien se renseigner sur le pays d’accueil, internationaliser le nom de sa marque, trouver des partenaires locaux, les aides de financement etc… Mais existe-t-il des conseils plus méconnus ? En discutant avec des entrepreneurs à l’étranger, mais aussi un incubateur dédié aux femmes entrepreneures avec un programme spécifique en expatriation - WILLA EXPAT -, nous avons découvert certaines bottes secrètes pour (bien) entreprendre à l’étranger. 

 

Votre entreprise peut-elle se mettre dans la valise ou non ?

Milande s’est installée à Londres avec son mari en 2022. Elle se lance dans un projet entrepreneurial d’une plateforme de recrutement, nommée Coshaco. L’idée est très mobile et lui permet de ne pas tout reconstruire si elle repart en expatriation ailleurs.

 mon projet est-il voué à vivre sans moi après mon départ ou est-il déplaçable ? ».

Au Vietnam, Anne-Sophie décide se lancer alors dans une entreprise autour de la production d’une matière innovante à base de soie pour l’industrie du cosmétique. Elle sait que cette entreprise devra trouver une continuité après son départ un jour. Etes-vous comme Milande ou Anne-Sophie ? Si vous pensez et concevez votre projet depuis l’étranger, tentez de répondre à cette question : « mon projet est-il voué à vivre sans moi après mon départ ou est-il déplaçable ? ». Cela vous permettra d’avoir une vision plus claire de l’avenir et ce que vous voulez vraiment.

 

pourquoi as-tu créé ton entreprise à l'étranger ?

 

Profiter de l’expatriation pour se reconvertir...est-ce une bonne idée ?

 

 

Qu’est-ce que le « Yes month », l’attitude à adopter à la création ou l’arrivée en expatriation ?

Juliette vit à Cologne. Elle fonde une entreprise de formation commerciale pour profils techniques et ingénieurs, nommée Making Sales Easy. Arrivée en Allemagne, elle s’est donné l’objectif du « Yes month », dire OUI à toutes les rencontres, évènements et invitations qui se présentaient à elle. Une fois cette période passée, l’entrepreneure a commencé à (savoir) dire non mais s’impose des rendez-vous réguliers pour entretenir la flamme : « je me suis inscrite à un club d’affaires franco-allemand pour continuer à faire des rencontres, entretenir mon réseau et pourquoi pas trouver de nouveaux clients ». Milande partage ce point de vue : « Avec mon entreprise, je suis sortie de ma zone de confort. C’est grisant. Je ne vais pas dire qu’on a plus peur de rien mais on a déjà réussi à partir, alors pourquoi pas s’ouvrir à d’autres projets ? Il faut se faire violence au début. ». « La seule chose qu’on ne peut pas prévoir, ce sont les opportunités » confie Juliette en Allemagne. La cheffe d’entreprise continue de se laisser embarquée au-delà de ses envies personnelles : « Grâce aux rencontres faites lors de soirées networking,  j'ai été invitée à visiterune usine automobile. Ce secteur n’est pas particulièrement le mien mais j'accepte de me laisser surprendre, car il peut y avoir des rencontres insoupçonnées qui sont essentielles pour mon business. Comme par exemple ce recruteur avec qui je collabore dorénavant pour proposer des profils de candidats technico commerciaux ». Tout est dit, sortez. 

 

le défi d'entreprendre à l"international

 

 

Un ou deux réseaux suffisent-ils pour entreprendre, en particulier à l’étranger ?

Tous les types de soutiens à l’entreprenariat vous le diront : « ne soyez pas seul(e) ; entourez-vous ; faites-vous accompagner (…) » Oui, bien sûr, mais… Savez-vous qu’il existe une multitude de réseaux sur lesquels vous appuyer et auxquels vous n’auriez pas pensé ? La preuve avec Juliette en Allemagne qui envisage un retour en France : « Je suis en train de regarder les réseaux en France intéressants pour m’en créer un en rentrant. Parmi eux, un réseau d’entrepreneurs franco-allemands. Parce que, même dans mon propre pays, ce réseau peut m’apporter beaucoup. ». 

Le plus important à retenir ? Tous ces réseaux sont complémentaires, ne vous suffisez jamais d’un ou deux cercles, aussi puissants soient-ils. 

Autre exemple avec le réseau « Alumni » de l’incubateur Willa. Des centaines d’entrepreneures, dans les quatre coins de la France et du monde peuvent être très utiles. Il y a aussi bien sûr le tissu local, avec les clubs d’affaires, les CCI, les associations d’accueil. Ou les rencontres « boomerang » : On vous a rendu un service un hier, vous renverrez l’ascenseur demain… Inutile de multiplier plus que de raison le nombre de réseaux car vous ne pourrez – à priori - pas vous dédoubler. Testez et faites des choix. Le plus important à retenir ? Tous ces réseaux sont complémentaires, ne vous suffisez jamais d’un ou deux cercles, aussi puissants soient-ils. 

 

Faut-il avoir une stratégie gravée dans le marbre si on se lance à l’international ? 

Avec du recul, Juliette le constate : il ne faut jamais trop se projeter dans une entreprise à l’étranger : « des centaines de facteurs peuvent venir influencer notre stratégie, les cartes sont régulièrement rebattues » constate-t-elle. A l’étranger, des inconnues s’ajoutent à l’équation de l'entrepreneuriat, comme l’évolution de la législation du pays, l’incertitude d’un visa, la mutation potentielle d’un conjoint ou encore des divergences culturelles de la clientèle. « A chaque jour suffit sa peine » concède l’entrepreneure en Allemagne. C'est d'ailleurs dans les moments de doutes qu'un incubateur comme WILLA,qui propose des programmes pour les expatriées, est essentiel. Un pôle d’experts est mis à disposition des entrepreneures : « Pouvoir échanger avec un avocat dans ma langue m’a beaucoup aidé. J’ai aussi trouvé un graphiste qui m’a aidé à réaliser mon logo. Si j’avais dû sourcer moi-même j’aurais sans doute perdu du temps et de l’argent » souligne Juliette. Si le programme WILLA Expat vous intéresse, il est possible de candidater jusqu’au 8 mars 2024

 

le changement pour une entreprise peut arriver n'importe quand

 

Willa Expat, un incubateur ”boost” pour les entrepreneures en expatriation

 


*Le saviez-vous ? Une proposition de loi a été déposée en France pour « valoriser ceux d’entre eux qui contribuent au rayonnement international de la France, grâce à un label dédié. » nommé « « Made by French ». Selon les estimations disponibles mais approximatives [basées sur des remontées du terrain par – entre autres - le réseau des chambres de commerce et d’industrie françaises ou le comité national des conseillers du commerce extérieur de la France (CNCCEF)], il existe 130.000 d’entreprises créées et détenues par des Français de l’étranger, employant environ 500.000 personnes au total. Parmi ces entreprises, 77% ont un chiffre d’affaires inférieur à 2 M€. En séance, le Sénat a adopté, mardi 30 mai 2023, cette proposition de loi visant à reconnaître et soutenir les entrepreneurs français à l’étranger, avec plusieurs modifications, notamment le caractère volontaire d’obtention du label.