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Quelles sont les bottes secrètes de l’attractivité de la France ?

Dans un monde de plus en plus connecté et compétitif, l'internationalisation est devenue un enjeu majeur pour nos territoires et nos entreprises. Malgré des chiffres légèrement en baisse, la France reste en tête des pays exportateurs en Europe. Les professionnels du monde de l'exportation et de l'importation se sont réunis au siège de Business France à Paris, mercredi 4 octobre, afin d’envisager le futur des échanges.

Des responsables chez Business France se réunissent pour parler de l'attractivité de la France Des responsables chez Business France se réunissent pour parler de l'attractivité de la France
Les Team France à la conquête de l'international.
Écrit par Christophe Verger
Publié le 15 octobre 2023, mis à jour le 17 janvier 2024

C'est dans cette perspective d’internationalisation que Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a affirmé, lors de rencontres Business France début octobre que la France est désormais le pays le plus attractif d'Europe : “Nous sommes en train de gagner la bataille de la réindustrialisation. Depuis 2017, nous avons créé 2 millions d’emplois. C’est la première fois depuis des décennies que la France se réindustrialise.” Cette déclaration reflète la volonté du gouvernement français de faire venir encore plus de capitaux étrangers et de renforcer la compétitivité de notre économie. 

55% des exportations françaises sont destinées à l’Union Européenne

En matière de chiffres, les exportations des entreprises françaises baissent légèrement (de 100 millions d’euros) et atteignent 52,4 milliards d’euros, tandis que les importations se maintiennent à 60,2 milliards d’euros. Depuis le mois de février 2023, le solde commercial cumulé sur 12 mois s’améliore, et atteint 136,4 milliards d’euros en juillet 2023, selon le Département des statistiques et des Etudes du Commerce Extérieur. Il est également important de noter que 55% des exportations françaises sont destinées à l’Union Européenne. Il est fondamental pour les entreprises françaises de garder un lien notable avec nos voisins européens. 

 

Se démarquer par la formation en France

Cependant, le paysage économique international n'est pas sans défis. Patrick Martin, Président du MEDEF, met en évidence le sentiment d'inquiétude qui monte chez nos voisins allemand et italien. En 2022, le porte-monnaie commercial européen accusait un déficit record de 50,9 milliards d’euros. Il insiste sur la nécessité pour la France de se mobiliser et d'avancer tous ensemble, PME et grandes industries, main dans la main afin d’aller de l’avant. Pour cela, il souligne l'importance de la formation en France : “ la formation est la plus grande des batailles”. L’objectif est de former le maximum d’ouvriers afin de mettre en valeur l’industrie française à l’international. Comment cette stratégie peut-elle encourager la projection à l'international ? La réponse réside selon Patrick Martin dans un effort de proximité et une collaboration plus étroite entre les acteurs économiques .

En France, le financement de la formation professionnelle est en moyenne de 32 milliards d’euros par an, financé à 45% par les entreprises.

 

Patrick Martin, Président du MEDEF
Patrick Martin, Président du MEDEF lors de la conférence Business France.

Former des talents pour demain, c’est offrir un gage de réussite, selon le président du MEDEF, dans le but de conforter la compétitivité de nos entreprises en Europe. Pour faire face aux constantes évolutions du marché du travail, la compétence, la formation est la clé d’une croissance durable. Le gouvernement a mis en place le plan d’investissement dans les compétences, afin de faciliter la formation et le recrutement d’employés. Ce plan mobilise près de 15 millions d’euros, pour financer la formation de jeunes sans qualification ou peu qualifiés et également pour contribuer à la transformation des compétences. En France, le financement de la formation professionnelle est en moyenne de 32 milliards d’euros par an, financé à 45% par les entreprises. Le gouvernement français a pour objectif de rattraper son retard en termes de formation, seulement 32% des habitants français suivent une formation par an contre 41% au sein des pays de l’OCDE.

 

 Les secteurs porteurs sur le territoire français 

Un investissement de 54 milliards d'euros doit permettre la réindustrialisation et l'installation d'usines en Europe. La définition de secteurs stratégiques, des projets d'avenir sur le foncier, et une loi sur l'industrie verte contribueront à renforcer la compétitivité. Il est prévu de soutenir les PME qui exportent, notamment dans l'aéronautique. Le partenariat avec l'État est crucial pour financer la transition écologique et améliorer l'image de plusieurs industries jugées trop polluantes. 

Selon un rapport des douanes françaises, les secteurs d’activités français qui exportent le plus à l’étranger sont l’aéronautique et le secteur spatial (23,5 milliards d’euros), la chimie, parfums et cosmétique (11,9 milliards d’euros), l’agroalimentaire (10,3 milliards d’euros) et pharmaceutique ( 2,9 milliards d’euros). Des milieux sur lesquels le gouvernement français compte énormément dans le futur, afin de les mettre en avant comme vitrine de l’industrie française. 

 

La décentralisation, pièce importante du développement économique

François Bonneau, Président du conseil régional Centre-Val de Loire, rappelle que la décentralisation est la pierre angulaire du développement économique en France. Selon un rapport des douanes françaises sur l’année 2022, les exportations françaises provenaient principalement de Paris (10,4 milliards d’euros), Haute-Garonne (9,52 milliards d’euros),  Hauts-de-Seine (8,69 milliards d’euros), la région Nord (7,68 milliards d’euros) et finalement le Val d’Oise (6,64 milliards d’euros). Le plus souvent, ces performances sont liées à la taille de la population locale et à la vitalité des entreprises sur place.

Carte des régions et entreprises

Le président du conseil régional met en avant la diversité de son territoire, riche en industries historiques telles que l’industrie pharmaceutique, cosmétique, électronique, sans oublier les secteurs agricoles et touristiques. Il insiste sur la nécessité d'aider les PME à s'épanouir dans ces régions : “ Il faut être fédérateurs dans nos domaines de compétence, faire en sorte que nous puissions être totalement articulés sur les besoins de nos entreprises et régions”.

 

La réindustrialisation concerne toute la France 

Les investissements internationaux ont atteint un taux record en 2022, en hausse de 7% par rapport à 2021. Ces annonces d’investissements représentent 58.800 créations ou maintien d’emplois sur le territoire, soit une augmentation de 31% en un an. Une bonne nouvelle qui concerne toute la France puisque le gouvernement - dans sa volonté de réindustrialisation -  met un point d’honneur à développer des projets industriels sur tout le territoire français 

La priorité des premières destinations d’accueil sont les communes de moins de 20.000 habitants. 74% des projets industriels se localisent dans des villes de moins de 20.000 habitants et 43% des projets d’investissement en France ont été réalisés dans des villes de moins de 20.000 habitants. Henri Baïssas, le directeur général délégué réseau France met en avant les opportunités offertes par les équipes dédiées à l'exportation, tout en rappelant que la compétition exige une approche pragmatique et axée sur la proximité. Pour maintenir l'attractivité à long terme, il est essentiel de garder nos investisseurs étrangers tout en développant une culture du territoire.

Pour le dire autrement, “« Il faut dire autour de nous qu’en France il fait bon vivre, mais il fait aussi bon travailler et bon innover ! » précise Bruno Bonnell, en charge de France 2030. 

Au-delà des atouts économiques, ne passons pas à côté du fait que la France soit reconnue comme étant un pays avec une qualité de vie exceptionnelle, avec Paris, la capitale élue ville avec la meilleure qualité de vie au monde en 2021 par l’institut KPMG. Le tout est de le marteler. Pour le dire autrement, “Il faut dire autour de nous qu’en France il fait bon vivre, mais il fait aussi bon travailler et bon innover !" précise Bruno Bonnell, en charge de France 2030. 

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