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Une mission médicale d’urgence auprès des déplacés dans la provinces de Siem Reap

En un jour et demi, des soignants volontaires ont apporté soins, écoute et réconfort à plus de 700 déplacés près de Siem Reap. Récit d’une sixième mission humanitaire menée dans l’urgence.

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Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 23 décembre 2025

Une urgence humanitaire qui ne faiblit pas

Le conflit ravivé à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande continue de frapper durement les civils. Plus de 525 000 personnes ont été contraintes de quitter leur foyer et 19 civils ont perdu la vie, dont un nourrisson. Derrière ces chiffres, des familles entières vivent désormais dans des pagodes transformées en refuges, sous des bâches, avec le strict minimum, souvent dans la chaleur, l’humidité et l’incertitude, sans école pour les enfants.

C’est dans ce contexte que des équipes médicales bénévoles poursuivent, semaine après semaine, leurs interventions auprès des populations déplacées.

Une sixième mission, toujours la même urgence

Les samedi 20 et dimanche 21, une sixième mission humanitaire s’est déroulée près de Siem Reap, dans la continuité des précédentes interventions déjà évoquées dans nos colonnes. Coordonnée par Mona Tep, directrice de la Pharmacie de la Gare et de l’Advanced European Medical Center, et le Dr Thierry Chhuy, de l’Advanced European Medical Center (AEMC), avec la collaboration de Yannick Mounier, pour Hamariya (Kampuchea Paramed), cette nouvelle opération a été menée sur un jour et demi.

 

Une mission médicale d’urgence auprès des depalces

Thierry Chhuy, Mona Tep et Tannick Mounier se coordonnent pour créer l'espace le mieux adapté aux besoins

« Revenir dans ces camps est toujours difficile. Mais quand je vois ces familles, j’ai un sursaut d’énergie. Notre rôle est d’apporter de la santé et surtout du réconfort », confie Mona Tep.

Les camps étant désormais plus proches, les équipes peuvent intervenir plus rapidement, sans toutefois pouvoir prolonger leur présence sur place.

La mission a débuté dans une pagode située à l’ouest de Puok, avant de se poursuivre plus au nord, dans le district de Kralanh. Là vivent 380 familles, soit un peu plus de 1 000 personnes. Ce sont 13 000 déplacés qui ont trouvé refuge dans le district.

Fatigue, chaleur… et détermination

Tout commence à Phnom Penh le vendredi en fin d’après-midi. Après leur journée de travail, médecins, pharmaciens, internes, infirmiers et volontaires montent dans un bus chargé à ras bord de matériel médical, au point d’encombrer les allées et les sièges. La route est longue. Arrivée à Siem Reap vers minuit, quelques heures de repos, puis l’équipe repart dès 6 heures du matin vers les camps, renforcée par des soignants et des volontaires vivant à Siem Reap.

À l’arrivée sur site, la chaleur est déjà écrasante : 32 °C à l’ombre. Mais l’ambiance est excellente. Les soignants sont cambodgiens, mais aussi français, canadiens, belges, cubains et brésiliens. Il faut monter le dispositif, vite et efficacement.

Une mécanique humaine bien huilée

Sur place, l’organisation est désormais parfaitement rodée. La zone de consultation est rapidement délimitée. Les patients suivent un parcours clair et rassurant : accueil, relevé des informations de base, prise des constantes, consultation médicale, puis passage à la pharmacie mobile pour recevoir les traitements prescrits.

Sous une tente à part, un lit est installé afin de permettre de petites interventions chirurgicales. Les accompagnants non médicaux orientent les patients, veillent au bon déroulement du parcours et parcourent parfois le camp pour repérer celles et ceux qui, trop affaiblis, n’osent pas ou ne peuvent pas se déplacer.

Le Dr Thierry Chhuy décrit des pathologies directement liées aux conditions de vie : de nombreux troubles broncho-pulmonaires, des gastro-entérites et beaucoup de stress. Les personnes déplacées sont fatiguées, souvent dénutries. Des pathologies cutanées infectieuses ont été observées, habituellement fréquentes dans les camps.

« Les Cambodgiens ne se plaignent jamais », souligne-t-il.

Soigner et donner quelques fournitures de base

L’aide ne s’arrête pas aux soins médicaux. L’équipe distribue également de la nourriture, des vêtements, des couvertures, des couches pour bébés et des produits de première nécessité.

 

Face à l’ampleur des besoins, l’équipe doit faire des choix. Il est impossible d’aider tout le monde. La priorité est donnée aux familles les plus fragiles, identifiées avec l’aide du chef de camp, qui connaît l’histoire de chacune. Une décision difficile, mais guidée par le souci d’être le plus utile possible.

Aneth, une jeune femme déplacée, accepte de témoigner. En larmes, elle raconte la fuite avec son mari et ses trois enfants. Ses enfants étaient à l’école lorsque leur village a été bombardé le 8 décembre. Arrivée ici le 17, après avoir d’abord été accueillie dans un premier camp, elle ne sait pas quand elle pourra rentrer chez elle. Son récit dit la peur, la fatigue, mais aussi la dignité.

Des volontaires venus d’ici et d’ailleurs

Des volontaires non soignants complètent l’équipe. Ils orientent les patients, font le tour des camps, cherchent des personnes trop faibles pour se déplacer, déchargent le camion : il faut trier les dons — vêtements, nourriture, couvertures, couches, jouets.

Frédéric Tello, manager chez Avis, est engagé depuis les premières missions. « Aider s’est imposé comme une évidence. L’équipe est aujourd’hui de plus en plus efficace, de plus en plus solidaire », témoigne-t-il.

 

Frédéric Tello, manager chez Avis

Nagui, installé à Siem Reap depuis trois ans, résume son engagement avec simplicité : « Je suis là pour aider. Le Cambodge est devenu mon pays d’adoption. Je me sens concerné par ce qui se passe ».

« Il faut agir maintenant »

Pour Mona Tep, chaque mission est éprouvante, mais nécessaire. Revenir dans ces camps est toujours difficile. Mais au contact des familles, l’énergie revient. Le rôle de l’équipe est d’apporter du réconfort et de répondre à l’urgence. Le message, c’est qu’ils sachent qu’ils ne sont pas seuls.

 

 

Les dons collectés permettent déjà d’envisager une nouvelle mission dans trois semaines, là où les autorités estimeront les besoins les plus urgents. Environ cinquante soignants ont quitté leur activité professionnelle le vendredi, travaillé tout le week-end, puis repris le lundi, sans pause.

Soutenir les prochaines missions

En un week-end, plus de 700 personnes ont pu être soignées. Un engagement qui témoigne de l’efficacité et de la solidarité de l’équipe. Ces actions reposent sur l’engagement de volontaires et la générosité des donateurs parmis eux :  Bred Banque, CIAS First International School, All Dreams, Centre Educatif de Kep, Clinic Phey Pneuv, Cambodian Children Funds, Association Medecins Cambodgiens et Women International Group.

Les dons financiers ou matériels permettent de poursuivre ces missions auprès des familles déplacées. Un QR code permet d’accéder directement à la plateforme de don et de contribuer, selon ses moyens, à une action concrète et immédiate, alors même que les équipes s’apprêtent à reprendre la route.

Le Petit Journal soutient cette initiative humanitaire.

 

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