Sarah Kolbenstetter est la lauréate du Trophée ASEAN Développement durable 2025 du Petit Journal. Fondatrice de Little Green Spark, elle fait aujourd’hui figure de la transition écologique au Cambodge. Son parcours, construit entre la Bolivie, le Sénégal et désormais l’Asie du Sud-Est, est guidé par une conviction : l’impact se mesure sur le terrain, avec des solutions réalistes et adaptées.


Franco-allemande, polyglotte, passée par Londres, Amsterdam et l’ONUDI, Sarah a surtout appris en travaillant « les mains dedans », dans des environnements complexes.
« J’ai compris que je voulais être utile là où les décisions changent vraiment les choses. Le terrain m’a appris la résilience et l’efficacité. »
En 2020, elle arrive au Cambodge et fait un choix fort : quitter le confort institutionnel pour entreprendre. Elle fonde Little Green Spark en 2021.
Little Green Spark : rendre le zéro déchet concret et accessible
L’entreprise naît d’une idée simple : adapter les méthodologies internationales aux réalités cambodgiennes, sans discours creux.
« Je voulais prouver que le zéro déchet, ce n’est pas une mode occidentale. C’est une méthode qui, ici, peut vraiment réduire les coûts et les volumes envoyés en décharge. »
En quelques années, Little Green Spark a déjà détourné plus de 22 tonnes de déchets des décharges, formé plus de 3 000 personnes et accompagné des dizaines d’acteurs : entreprises, ONG, écoles et institutions.
Des services pensés pour les besoins du pays
Sarah ne se contente pas d’un seul type d’accompagnement. Elle a progressivement construit une palette de services qui répondent à des besoins très différents, mais complémentaires. Elle commence souvent par des formations de sensibilisation, de trois à quatre heures, qui permettent d’introduire la problématique des déchets et de donner aux participants des gestes simples et immédiatement applicables. Pour les organisations souhaitant aller plus loin, elle propose des formations de formateurs, destinées à structurer un véritable projet Zéro Déchet en interne, depuis le diagnostic jusqu’au suivi.
Lorsqu’une entreprise souhaite mesurer précisément son impact, Sarah réalise également des audits approfondis, qui analysent non seulement la quantité mais aussi la composition des déchets produits. Ces audits servent ensuite de base pour planifier des mesures de réduction ou mettre en place des systèmes de tri adaptés.
Et pour les structures prêtes à se lancer, elle accompagne pendant un mois la mise en œuvre d’un projet complet, étape par étape. Enfin, pour les organisations les plus ambitieuses, elle propose un accompagnement sur un an vers la certification TRUE, un objectif exigeant qui requiert de démontrer 90 % de valorisation des déchets sur une année entière.

« Je ne propose jamais un plan sans solutions derrière. Je mets mes clients en relation avec les acteurs du recyclage, du compostage ou de la réutilisation. C’est indispensable pour renforcer le marché vert local. »
Sa définition du Zéro Déchet : réduire avant de recycler
Pour elle, le Zéro Déchet n’est pas un slogan, mais une méthodologie.
« Le Zéro Déchet vise à réduire la quantité et la toxicité des déchets, puis à les valoriser. On réduit d’abord, on réutilise ensuite, et seulement ensuite on recycle. La décharge et l’incinération doivent rester des derniers recours. »

Construction et textile : deux secteurs prioritaires
Parmi ses ambitions pour 2026, deux secteurs se détachent.
Le premier, la construction, qu’elle observe de près. « On construit énormément au Cambodge, mais les déchets de chantier sont mal gérés. Débris, emballages, terre excavée, bois, verre… tout part en décharge. Et les surplus sont stockés n’importe comment. » Elle travaille actuellement à une formation dédiée et rêve de créer une plateforme de partage des matériaux inutilisés entre entreprises.
Le second secteur est le textile, un domaine où elle intervient déjà régulièrement.L'année 2025 lui a permis de mener audits, formations, études de faisabilité, accompagnements environnementaux et interventions publiques lors de conférences majeures.
« Je veux montrer qu’on peut avancer même dans des contextes contraints. Il suffit de faire simple, adapté, mesurable. Le Zéro Déchet fonctionne. »
Avec Little Green Spark, elle contribue à construire un Cambodge plus durable, pas avec des discours, mais avec des solutions qui marchent vraiment.
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