Réintroduction du tigre au Cambodge

 

Selon Chea Samang, secrétaire d'État au ministère de l'environnement, tout est en place pour l’arrivée des tigres: des sites d'adaptation, des centres de surveillance et des installations techniques sont prêts.

 

Lors de la conférence "Tiger Re-Introduction Strategy in Cambodia" qui s'est tenue à Phnom Penh le 23 mai, l'ambassadrice indienne Devyani Khobragade a annoncé que les tigres arriveront normalement en novembre ou en décembre.

 

“Cependant, les plans pourraient être retardés si le Cambodge connaît des pluies continues, ce qui affecterait l'adaptation des animaux", a-t-elle ajouté. "Si le temps est favorable, nous essaierons d'envoyer les tigres au Cambodge dès que possible". 

 

Comme cela a été mentionné lors de la conférence, un tigre indochinois a été repéré pour la dernière fois par un piège photographique dans la province de Mondulkiri en 2007. Aucun autre tigre n'a été vu depuis. 

 

C'est la première fois que l'Inde aide le Cambodge à réintroduire des tigres dans la nature, ce qui en fait un événement historique, a déclaré Mme Khobragade. Le Cambodge et l'Inde entretiennent des relations étroites, ajoutant qu'elle était fière que les deux pays s'associent pour préserver cette espèce.

 

À l'heure actuelle, l'Inde compte environ 3 500 tigres, ce qui en fait le pays à posséder la plus grande population, le reste du monde n'en comptant que 5 000. 

 

Au cours de la conférence, le secrétaire d'État au ministère de l'Environnement, Chea Samang, a parlé du braconnage. Il a déclaré qu'il n'y avait pas un seul piège dans la zone centrale de la forêt, d'une superficie de 1,4 million d'hectares. 

 

Les tigres peuvent-ils représenter une menace pour les personnes vivant à proximité de la zone protégée des Cardamomes ?

 

“Bien que les tigres puissent constituer une menace, en tuant des animaux domestiques ou en causant des dommages physiques et matériels, des mesures de prévention et de conservation seront prises et des informations seront largement diffusées parmi les résidents locaux”, a déclaré Chea Samang. 

 

La zone centrale du projet de réhabilitation est située à une distance d'environ 25 kilomètres du premier  village. “Si un tigre tue le bétail d'une personne, celle-ci sera indemnisée”, a-t-il ajouté.

 

Par mesure de sécurité, les quatre tigres seront équipés de systèmes de suivi des déplacements de jour comme de nuit. En outre, 410 caméras sont installées, ce qui représente le plus grand nombre de caméras jamais mises en service au Cambodge pour suivre la faune et recueillir des données.

 

Pourquoi dans les Cardamomes ?

 

Il y a plus de 20 ans, les Cardamomes ont été gravement déboisées et la faune sauvage a été chassée sans discernement. Face à cette dévastation, le gouvernement cambodgien a demandé à la Wildlife Alliance de l'aider à mettre en place des mesures de conservation.

 

Ainsi, au cours des deux dernières décennies, la Wildlife Alliance a travaillé avec les autorités cambodgiennes à la protection et à la conservation des lieux.

 

Selon Chea Samang, la présence des tigres peut contribuer à stimuler le tourisme dans la région, car ces animaux témoigneront de la richesse de la biodiversité, contribuant à l'équilibre de la faune et de l'écosystème dans la forêt et à la stabilité qui soutient la vie animale et végétale.

 

"Après 20 ans de travail de protection, je constate que les Cardamomes sont devenues un havre de paix et présentent un potentiel suffisant pour la restauration de cette espèce", a déclaré Suwanna Gauntlett, directrice de la Wildlife Alliance.

 

Les Cardamomes couvrent plus de 1,5 million d'hectares dans le sud-ouest du Cambodge et abritent de nombreuses ressources naturelles et d’espèces menacées, tels que les éléphants d'Asie.

 

Biologiquement, le tigre peut vivre dans toutes sortes d'habitats avec suffisamment d'eau, de nourriture et d'ombre. Il peut vivre jusqu'à 25 ans.

 

Le grand tigre est une espèce menacée inscrite à l'annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, connue sous le nom de CITES. Il  figure également sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en tant qu'espèce menacée.