Des pièges photographiques ont été installés dans les montagnes des Cardamomes en vue de la réintroduction des tigres au Cambodge, dans le cadre du protocole d’accord signé avec l’Inde en 2022.
Début du projet de réintroduction des tigres au Cambodge
Le ministère de l’Environnement, en collaboration avec Wildlife Alliance, a désigné une zone de protection de 90 hectares à l'intérieur du sanctuaire animalier de Tatai, dans les montagnes des Cardamomes, pour la réintroduction des tigres.
"Un total de 410 pièges photographiques seront installés à des intervalles d'un kilomètre dans la zone désignée pour surveiller la faune, en particulier celle chassée par le tigre, : les cerfs, les sangliers…", a déclaré à Xinhua Khvay Atitya, porte-parole du ministère de l'Environnement.
Les pièges photographiques, appelés aussi caméras séquentielles ou encore caméras de chasse, sont des caméras et appareils photos qui permettent de piéger l'animal qui passe devant celle-ci, en déclenchant une photo ou une vidéo. Les pièges photo disposent donc d'un détecteur de mouvement, qui repère un mouvement physique, ou le déplacement d'une masse de chaleur.
Le porte-parole a ajouté que les caméras seront utilisées pendant une période de trois mois couvrant à la fois la saison sèche et la saison des pluies afin d'analyser s'il y a suffisamment de nourriture pour les tigres, qu'il est prévu d'importer d'Inde.
Le protocole d’accord signé avec l’Inde
Le dernier tigre sauvage au Cambodge a été aperçu par une caméra du Fonds mondial pour la nature (WWF) dans les montagnes des Cardamomes en 2007. Il est pratiquement sûr qu’il est éteint dans le Royaume depuis.
Ainsi, en 2008 une Initiative mondiale pour le tigre regroupant gouvernements et organisations internationales s'est créée, dans le but de travailler ensemble pour sauver les tigres sauvages.
Le gouvernement cambodgien a approuvé en 2016 un programme qui ouvre la porte à une réintroduction de l’animal dans le pays, après avoir reconnu que l’espèce était "fonctionnellement éteinte''. Ce plan fait partie d'une initiative mondiale lancée en 2011 baptisée Tx2, à laquelle participent 13 pays (le Bangladesh, le Bhoutan, la Chine, l'Inde, l'Indonésie, la Malaisie, le Myanmar, le Népal, la Russie, la Thaïlande, et les trois pays de la péninsule indochinoise dans laquelle l’espèce est éteinte : le Cambodge, le Laos et le Viet Nam).
En novembre 2022, le pays a signé un protocole d'accord avec l'Inde sur la coopération en matière de conservation de la biodiversité, de gestion durable de la faune sauvage et de stratégies de restauration des grands tigres et de leurs habitats.
et Say Sam Al, ministre cambodgien de l'Environnement
"Dans le cadre de cet accord, quatre tigres - trois femelles et un mâle - seront envoyés d'Inde d'ici la fin de l'année ou le début de l'année prochaine”, explique M. Atitya."Les données fournies par les caméras aideront les défenseurs de l'environnement à élaborer des plans visant à renforcer la population de grands tigres, ce qui peut impliquer des mesures telles que l'élevage d'animaux sauvages supplémentaires ou la fourniture de vaches ou de buffles domestiques pour leur alimentation."
Située dans le sanctuaire animalier de Tatai, dans la province de Koh Kong, la zone de réintroduction des tigres sera équipée de clôtures métalliques, de cages et d'étangs pour l'élevage des tigres. Si le projet se déroule sans encombre, 12 autres tigres seront importés au cours des cinq prochaines années, a précisé M. Atitya.