La canicule menace le célèbre poivre de Kampot, réduisant la récolte de moitié. La crise climatique met en danger cette épice mondialement renommée, symbole de l'insouciance humaine.
« Le célèbre poivre de Kampot, au Cambodge, s'étiole sous l'effet de la canicule » Sous ce titre ou d'autres similaires, cet article de l'Agence France Presse a été publié par Thmey Thmey et Cambodianess ainsi que par des dizaines de médias à travers le monde, preuve de la renommée internationale de l'épice vedette du Cambodge.
En raison de la sécheresse prolongée mais aussi des fortes pluies du début de saison qui ont détruit un grand nombre d'inflorescences, la récolte, qui aurait dû être d'environ 120 tonnes, sera réduite de moitié et certains petits agriculteurs de la zone IGP ont perdu tous leurs plants.
Perdre sa récolte à cause des conditions météorologiques fait partie des risques auxquels les agriculteurs du monde entier sont confrontés depuis des siècles. Cependant, comme les experts climatiques ne cessent de le répéter, les phénomènes extrêmes - sécheresses, canicules, tempêtes, inondations - liés au réchauffement climatique en cours d'origine humaine vont se répéter à un rythme de plus en plus rapide et avec une ampleur de plus en plus grande. Pour les producteurs de poivre de Kampot, cela signifie qu'ils devront s'adapter à ces phénomènes, dans la mesure du possible, ou disparaître.
Pour les écologistes du site Pacte pour le climat, le défi va bien au-delà du poivre de Kampot. « Depuis plusieurs générations, la culture du poivre de Kampot a survécu aux Khmers rouges et à l'instabilité politique, mais elle est aujourd'hui menacée par le climat », écrivent-ils. Sous le regard haletant de la communauté culinaire internationale, les agriculteurs de Kampot poursuivent leur lutte quotidienne contre les éléments. Leur sort n'est pas seulement un problème local : c'est un signal d'alarme pour le monde entier, écrivent-ils :
La crise du poivre de Kampot est un appel à l'action contre le changement climatique, un rappel que nous risquons de perdre non seulement une épice mais aussi une partie de la riche tapisserie culturelle et traditionnelle de notre monde.
La réputation mondiale du poivre de Kampot permettra-t-elle d'aller un peu plus vite et plus loin dans la mise en œuvre des mesures recommandées par les experts du climat ? Si tel était le cas, le « roi des poivres », comme on l'appelle souvent, resterait à jamais inégalé. Mais s'il venait à disparaître, il deviendrait un symbole, parmi tant d'autres malheureusement, de l'insouciance - utilisons ce mot pour rester polis - de l'être humain.
Avec l'aimable autorisation de Cambodianess, qui a permis de traduire cet article et ainsi de le rendre accessible au lectorat francophone.
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