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Le Phnom Kulen, entre protection de l’environnement et développement

Dans le parc national de Phnom Kulen, des ONG œuvrent à la protection de l’environnement et au développement d’activités économiques durables.

Photo : Le Petit Journal CambodgePhoto : Le Petit Journal Cambodge
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 14 septembre 2024, mis à jour le 14 septembre 2024

L’Archeological Development Foundation

L’Archeological Development Foundation (ADF) est une ONG présente dans le Phnom Kulen (« montagne des Litchis » en khmer) depuis 2008. Elle a plusieurs domaines d’activités, dont l’archéologie, la protection de l’environnement et le développement. Dans le cadre de ce dernier, elle vise à renforcer la société civile et à réduire la pauvreté en mettant l'accent sur quatre thèmes : la santé nutritionnelle, les moyens de subsistance, l'éducation et les infrastructures. L’ADF a notamment soutenu la création d’un centre touristique communal qui propose des services d’hébergement et de restauration, ainsi que des visites guidées du parc.

La conservation de l’artisanat cambodgien

Afin de protéger l’artisanat au Phnom Kulen, l’ADF a créé la marque Kulen Crafts. Kulen Crafts achète leur production aux artisans pour la revendre. Parmi les produits proposés il y a des couteaux, des tapis, des dessous de verre etc. Kulen Crafts contribue aussi à la préservation de techniques ancestrales, à travers leur transmission aux jeunes générations.

Des artisanes au Phnom Kulen

Agrisud et le développement des systèmes de cultures alternatives

Agrisud est une ONG française soutenant le développement des systèmes agricoles basés sur des exploitations familiales. Présente au Cambodge depuis 1995, elle intervient dans le parc national de Phnom Kulen depuis 2019 afin de soutenir et appuyer ADF dans ses actions. Agrisud y contribue à limiter le déboisement, qui a déjà touché 75 à 80% du parc, en développant des cultures alternatives à la noix de cajou, principale responsable du recul de la forêt.

L’introduction de la culture de l’anacarde (l’autre nom de la noix de cajou) dans le parc a eu des effets dévastateurs sur l’environnement. Auparavant les habitants pratiquaient l’agriculture sur brulis, défrichant et brûlant des parcelles qu’ils cultivent pendant un an avant de les abandonner à la forêt pour une dizaine d’années.

Depuis plus de 15 ans, de nombreux terrains utilisés pour la production de riz sont transformés par les villageois en plantations permanentes d’anacardiers, culture illégale dans le Parc National. Le cycle de rotation des cultures sur brulis s’est ainsi rompu et les villageois du parc national ne disposent plus des parcelles allouées à la culture sur brulis. Cumulant les deux pratiques, ils sont amenés à défricher de nouvelles parcelles forestières pour l'agriculture.

Malgré la nouvelle législation, les anacardiers restent très présents sur le Phnom Kulen
Malgré la nouvelle législation, les anacardiers restent très présents dans le parc.

Il est désormais interdit de planter de nouveaux anacardiers dans le parc. Agrisud soutient la transition vers des systèmes de production alternatifs plus durables et respectueux de l’environnement. L’ONG encourage la diversification des cultures en proposant aux agriculteurs de cultiver des arbres fruitiers variés sur une même parcelle, accompagnés de plantes de sous-bois traditionnelles, principalement le curcuma, le gingembre traditionnel et le gingembre noir, prisé pour ses qualités médicinales.

Un enjeu hydrique

Le Phnom Kulen est le château d’eau de Siem Reap, il fait face actuellement à l’affaiblissement de ses ressources en eau. Sur cette montagne en grès, l’eau devient de plus en plus difficilement accessible et doit donc être apportée, parfois de très loin, jusqu’aux exploitations.

Le changement climatique en est en partie responsable, mais il n’est pas seul. Le déboisement contribue également à la perte de capacité de captage des eaux de pluie.

Face à ce défi, Agrisud promeut des techniques agroécologiques qui permettent de conserver l’humidité dans le sol, telles que le paillage et l’enfouissement de matières organiques (compost, fumier recyclé, biochar) dans le sol.

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