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Pascal Médeville, un épicurieux du Cambodge

Les lecteurs habituels du Petit Journal connaissent bien Pascal Médeville, sinologue, khmérologue et épicurien qui nous régale avec ces articles sur la botanique, la gastronomie, les contes cambodgiens et tant d’autres choses. S’ils connaissent son esprit curieux, nous leur proposons aujourd’hui de rencontrer l’homme. Ici, il se livre, et revient sur son parcours l’ayant conduit au Cambodge où il vit depuis 13 ans. Passionné de culture asiatique et d’Art en général, Pascal partage ses découvertes dans de nombreux blogs passionnants.

Pascal MédevillePascal Médeville
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 17 septembre 2023, mis à jour le 21 octobre 2023

Un Français en Asie

Pascal Médeville est un homme avide de savoir qui a appris le chinois et le khmer à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) à Paris. Après ses études, il est parti travailler trois ans à Taïwan comme traducteur.

“J’étais le seul à cette époque à pouvoir traduire du khmer vers le chinois, cela a bien changé depuis”

explique t-il avec le sourire. En 1996, il repart vivre en France, mais le mode de vie occidental ne lui convient plus et en 2000 il décide de s’envoler cette fois-ci pour Suzhou, en Chine continentale. Il y travailla comme traducteur et interprète, et créa son entreprise de traduction : Paralles Translation Office en 2004 qui fonctionne toujours.

Le 15 janvier 2010, 10 ans, jour pour jour après son arrivée en Chine, Pascal prend la décision d’aller s’expatrier au Cambodge, un pays qu’il connaît bien.

Lorsqu'il était étudiant à l’Inalco, il avait choisi le khmer comme deuxième langue. “ À l’époque, je donnais des cours de soutien scolaire à des enfants d’une famille cambodgienne, ce qui m’a poussé à prendre moi-même des cours de khmer. Je me suis finalement rendu compte qu’à la maison, ils ne parlaient pas khmer, mais Teochew (un dialecte chinois)... ” se souvient Pascal. 

Avant de s’expatrier au Cambodge, Pascal avait déjà visité le pays à plusieurs reprises. Il s’était rendu trois semaines dans la capitale en 1992, en tant que touriste, à l’époque de la MIPRENUC (Mission Préparatoire des Nations Unies au Cambodge). Puis, envisageant de quitter la Chine pour le Cambodge, il est revenu en 2008 et en 2009 pour voir si le projet d’expatriation pour sa famille était fiable.

 Il est important de bien se renseigner sur le pays avant de s’expatrier, notamment pour la scolarisation des enfants 

indique Pascal. 

 

La curiosité insatiable de Pascal 

Pascal Médeville est un homme qui cherche constamment à découvrir et apprendre de nouvelles choses, pour “ combler [ses] lacunes ”.

“ Mon modèle, ce serait ce qu’on appelait au XIXe siècle un honnête homme, c’est-à-dire un homme qui a des connaissances dans tous les domaines, qui parle plusieurs langues et qui a tout lu. ”

Et justement, pour Pascal, le Cambodge est un pays qui regorge de merveilles. Cette curiosité insatiable qui l’anime le pousse à écrire sur Tela Botanica et Khmérologie, deux blogs spécialisés, l’un sur la botanique et l’autre sur la culture khmère. “ J’ai envie de partager ce que je découvre. Par exemple, quand j’ai traduit un joli poème, je suis très heureux de pouvoir le diffuser ”. Il est également important pour lui de s’éloigner de la vision erronée que l’Occident s’est forgée du Cambodge. “ En Europe, le Cambodge c’est les Khmers rouges, la prostitution, les mines et la pédophilie. ” Or, pour Pascal, le pays possède une grande richesse culturelle et culinaire qu’il est important de mettre en lumière.

Je suis heureux quand je vois une belle fleur, quand je lis un joli poème, ou que je le traduis. Et les moments de convivialité en famille sont très appréciables ici. 

Nous remercions Pascal de nous avoir reçus, nous le retrouvons bientôt sur Le Petit Journal, où nous publions avec son autorisation certains de ses articles parus sur Tela Botanica et Khmerologie. 

 

Retours sur sa vie d’expatrié : quelques conseils avant de s’installer au Cambodge 

Pour Pascal, effectuer des recherches sur ce qu’on peut faire en tant qu’étranger au Cambodge est la moindre des choses. Il faut de préférence “ venir avec le projet d’apporter des compétences qui manquent au pays ” précise-il, ajoutant “ qu’il est essentiel d’avoir une qualification qui n’est pas ou peu présente dans le pays ”. 

Il faut aussi se méfier d’un certain sentiment de supériorité. Le fait d'être français ou même de posséder un maigre savoir dans un domaine ne suffit plus. On trouve ici, de plus en plus de jeunes techniciens compétents et qui n’auront pas les exigences salariales d’un étranger.


De plus, selon lui “ vivre au Cambodge uniquement avec sa retraite ou le revenu minimum d’insertion (RMI) peut-être difficile, notamment à Phnom Penh où la vie peut vite être chère, à moins de vivre à la cambodgienne, mais ce n'est pas évident ” nous avertit-il. Précisant également que l’expatrié a des frais conséquents à prendre dans son budget : assurance santé, école pour les enfants, loyers, visas.

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