Selon une étude indépendante, le premier pétrolifère cambodgien ne produira qu'une "petite fraction" du pétrole attendu, ce qui place son promoteur, KrisEnergy, dans une situation financière difficile.
Une production moindre que prévue
Le champ pétrolifère offshore "Apsara" exploité par la société singaporienne KrisEnergy a été mis en service en décembre à grand renfort de publicité après des années de retard. À l époque l’exploitant escomptait produire rapidement 7500 barils par jour or elle n’atteint pas les 3000 barils par jour actuellement.
Dès mars, KrisEnergy a averti qu'elle obtenait moins de pétrole des puits que prévu. Elle a publié mercredi un rapport dévoilant les résultats d'un examen technique indépendant auprès de Netherland, Sewell & Associates.*
On peut y lire :
Sur la base des données de performance de cinq puits depuis leur mise en service le 23 février, les consultants ont conclu :
- La récupération finale estimée des cinq puits ne représentera probablement qu'une petite fraction des estimations de pré-développement, principalement en raison d'un volume plus faible d'hydrocarbures en place reliés aux puits et de la complexité géologique entraînant de plus petites accumulations de pétrole.
- Les données de performance indiquent que l'épuisement par pression est le mécanisme de récupération dominant, avec peu ou pas de preuves de soutien par l'eau, ce qui entraîne un facteur de récupération plus faible.
- Une productivité des puits plus faible que prévu peut être causée par des dommages à la formation dans les zones pétrolifères.
"Bien que la société soit en train d'évaluer s'il existe des actions correctives raisonnables à entreprendre pour tenter d'améliorer les taux de production, ces actions correctives ont un potentiel limité d'augmentation de la productivité des puits (le cas échéant) et ne devraient pas améliorer de manière significative la récupération totale du pétrole en raison de la configuration fixe des réservoirs souterrains",
Or KrisEnergy fait face à d'importants problèmes d'endettement dans le cadre du développement du champ pétrolifère d’Apsara. La société avait déclaré en mars qu'il existait une incertitude matérielle quant à la capacité du groupe à mener à bien l'exercice de restructuration et à poursuivre son activité. »
Malgré la reprise des prix du pétrole (69 $ le baril contre 43 $) au moment de l’ouverture de l’exploitation, la production décevante d’Apsara réduira de manière significative les revenus générés et détériorera donc davantage la situation financière de la société et sa capacité à assurer le remboursement ses emprunts.
Vidéo de KrisEnergy décrivant le projet. N'existe qu'en anglais.
* Netherland, Sewell & Associates, Inc. (NSAI) est un leader mondial de l'analyse de l’industrie pétrolière auprès des organisations industrielles et financières et des agences gouvernementales.