À quelques jours des SEA Games 2025 en Thaïlande, l’équipe cambodgienne de triathlon aborde la compétition avec ambition. Sous la direction d’Hugo Pelletier, le Cambodge vise désormais ouvertement les médailles grâce à une préparation intense et un groupe d’athlètes en pleine ascension.


À l’approche des 33ᵉ SEA Games, qui se tiendront du 9 au 20 décembre en Thaïlande, l’énergie qui règne dans l’équipe cambodgienne de triathlon est palpable. Au centre du dispositif, Hugo Pelletier, entraîneur en chef, sélectionneur national et récemment naturalisé cambodgien. Sous une apparence peut-être un peu timide se cache un enthousiasme qui devient vite contagieux. Il dévoile une aventure sportive construite jour après jour, dans la chaleur du Cambodge et avec des athlètes prêts à surprendre.
Une équipe jeune, soudée et affûtée
Cette année l’épreuve de triathlon sera organisée à Rayong, sur la côte thaïlandaise. Le Cambodge y aligne huit athlètes : deux Franco-Cambodgiens, une jeune diplômée de l’École française internationale de Phnom Penh, et plusieurs sportifs locaux formés en vue des Sea Games
« Les SEA Games, se tiennent tous les deux ans. Et cela fait deux ans que nous préparons ce moment », explique Hugo. « Depuis avril, nous nous entraînons deux à trois fois par jour. C’est du haut niveau, avec tout ce que cela implique : la récupération, la nutrition, la physio… »
L’entraînement cycliste reste le plus difficile à mettre en place. « À Phnom Penh, après 7 heures du matin, ce n'est plus possible de rouler. Donc nous partons à 5 h. Réveil 4 h 30. Pour tenir, il faut se coucher très tôt. Un vrai rythme d'athletes professionnels »

Quatre catégories ciblées et trois chances de médaille
Sur les 11 catégories de triathlon proposées aux SEA Games, le Cambodge en disputera quatre.
« Nous concentrons nos forces là où nous avons réellement une chance », explique Hugo. Et il y croit : « Sur ces quatre catégories, il y en a trois où, sincèrement, je pense que nous pouvons décrocher une médaille : Aquathlon – relais féminin; Duathlon – relais mixte et Triathlon – individuel féminin. Les SEA Games à l’étranger sont toujours difficiles, mais cette fois, nous avons une vraie carte à jouer. »
Des formats courts, intenses et spectaculaires
Les épreuves proposées en Thaïlande sont très courtes : 300 à 750 m de natation, 8 à 20 km de vélo, 2 à 5 km de course à pied. « Ce sont des formats très courts, mais très violents physiquement. Nous allons extrêmement vite », souligne l’entraîneur. Les vitesses sont impressionnantes : plus de 20 km/h en course à pied, plus de 45 km/h à vélo.
Les transitions jouent un rôle majeur : « Nous avons développé nos propres techniques pour les transitions. Je ne peux pas entrer dans les détails sans dévoiler quelques secrets, mais cela fait une vraie différence. »
Les athlètes s’entraînent également aux heures exactes des futures courses : « La plupart auront lieu le matin, mais certaines en fin de journée. Nous habituons le corps à performer à ces moments-là. »

Six ans au Cambodge et une trajectoire ascendante
Arrivé pour une mission humanitaire dans une ONG française, Hugo Pelletier a rejoint l’équipe nationale « pour s’entraîner ». Rapidement, il en devient l’entraîneur, puis le directeur technique national.
Il possède aujourd’hui l’une des certifications les plus élevées du milieu : le World Triathlon Coaching Level 2, détenu par environ 300 coachs dans le monde. « La formation en Corée a été incroyable. Nous étions des coachs venus d’Asie, d’Europe, d’Océanie. Nous avons partagé des méthodes, des visions… C’était passionnant. »
Un aquathlon géant pour développer le triathlon populaire
Hugo veut également donner au grand public un accès plus simple au triathlon. Son grand projet : le Phnom Penh International Aquathlon, qui aura lieu le 1er février 2026.
« L’an dernier, nous avions 415 participants. Cette année, nous en attendons près de 600 », se réjouit-il.
Le format, sans vélo, facilite la participation : « Nous nageons, nous sortons de l’eau, nous courons. C’est simple, accessible, et cela permet aux familles, aux écoles et aux amateurs de participer facilement. »
L’événement attire des sportifs de Phnom Penh, de Siem Reap, de Battambang, et même de l’étranger.
En attendant les SEA Games, Hugo Pelletier garde un cap clair : maintenir l’élan, faire progresser toute une génération de triathlètes et montrer que le Cambodge peut désormais jouer dans la cour des grands.

Toutes les informations sont disponibles sur Facebook : Phnom Penh International Aquathlon.
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