La population cambodgienne vieillit. Le ministre de la Santé, Chheang Ra, alerte sur les enjeux de cette transition et appelle à s'y préparer.


Aujourd’hui, seuls 6 % des Cambodgiens ont 65 ans ou plus, mais ce chiffre atteindra 14 % en 2032. En route vers un statut de pays à revenu élevé, le Cambodge comptera un quart de seniors d’ici 2050, entrant ainsi officiellement dans la catégorie des "sociétés vieillissantes", définie par l’ONU dès 20 % de population âgée.
Un changement lié aux progrès sanitaires
Selon le ministre, cette évolution est due aux avancées en santé et conditions de vie, qui ont porté l’espérance de vie à 76 ans. Parallèlement, le taux de fertilité est passé de 5,7 enfants par femme en 1990 à 2,4 en 2021, entraînant un ralentissement de la croissance démographique.
Si le Cambodge vieillit plus lentement que d’autres pays asiatiques, le ministre souligne les défis à venir : santé, bien-être et équilibre entre générations.
"Si la natalité continue de stagner, la situation se compliquera d’ici 2050".
Le vieillissement pèsera sur le système de santé et les finances publiques, avertit Chheang Ra. Avec la diminution du nombre de jeunes actifs, les contributions fiscales baisseront, compliquant le financement des soins.
Transformer le vieillissement en opportunité
Pour Tum Vira, directeur de HelpAge Cambodia, cité par Cambodianess cette évolution constitue une opportunité, à condition d’adopter des politiques adaptées.
"Il est temps d’améliorer le bien-être des seniors et les services de santé".
Il met aussi en avant le rôle actif que peuvent jouer les personnes âgées dans l’éducation, le bénévolat ou le travail, à condition d’être en bonne santé.
Malgré tout , ce vieillissement pose aussi des défis sociaux. Si certaines personnes âgées sont entourées, d’autres sont marginalisées par la maladie.
Tum Vira encourage les jeunes à planifier leur avenir, alors que les structures familiales traditionnelles évoluent. Il déplore aussi le manque de centres de soins et de soutien communautaire : "Nous avons des formations pour les travailleurs sociaux, mais aucun véritable établissement dédié aux aînés."
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