Le développement de l’économie informelle au Cambodge

Lancement du cadre de suivi de la stratégie sur l’économie informelle

Le Comité de coordination pour le développement de l’économie informelle (CCIED) a lancé officiellement le cadre de suivi et d’évaluation (M&E) de la Stratégie nationale pour le développement de l’économie informelle (NSIED) 2023–2028.

Conçu en partenariat avec l’Australie, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Organisation internationale du travail (OIT), ce cadre vise à améliorer le pilotage, le suivi et l’évaluation des politiques publiques dédiées à ce secteur.

Ce secteur, qui comprend les travailleurs et les petites entreprises non enregistrées ou non réglementées par l’État, représente près de 88 % de la main-d'œuvre cambodgienne. Il s'agit notamment de vendeurs ambulants, de travailleurs à domicile, de journaliers ou encore de micro-entrepreneurs sans protection sociale ni couverture légale.

Guider l’action publique et améliorer les conditions des travailleurs informels

L’économie informelle représente un pilier essentiel de l’activité économique au Cambodge. Pourtant, ses acteurs évoluent souvent en marge du système officiel, sans accès aux droits du travail, à la protection sociale ni aux financements.

La stratégie nationale entend renforcer la durabilité des entreprises, la résilience économique et une croissance inclusive. Elle vise à faciliter l’accès des travailleurs informels à la protection sociale, à la reconnaissance juridique, à la formation, au financement et à leur intégration dans l’économie formelle.

Selon Hem Vanndy, ministre de l’Industrie, des Sciences, des Technologies et de l’Innovation (MISTI) et président du CCIED : « Ce cadre de suivi et d’évaluation est une étape cruciale pour renforcer la mise en œuvre de la stratégie nationale. Il permettra au gouvernement royal de mesurer les progrès réels, de prendre des décisions en temps utile et d’améliorer la redevabilité de tous les acteurs impliqués. »

Une construction collective et concertée

Élaboré dans une démarche participative, le cadre est le fruit d’un an de consultations. Il a mobilisé plus de 250 participants lors d’un atelier national, ainsi que neuf ministères clés. Cinq rencontres régionales ont également permis de recueillir les contributions de représentants des administrations locales à travers le pays.

Un appui international pour une gouvernance inclusive 

Les partenaires internationaux, ont appuyé cette initiative pour répondre aux défis spécifiques de l’économie informelle, tels que l’absence de réglementation, la précarité de l’emploi et la vulnérabilité économique des travailleurs.

L’ambassadeur d’Australie au Cambodge, M. Derek Yip, a salué le lancement du cadre, en soulignant qu’il s’inscrit pleinement dans les priorités de coopération bilatérale : « l’accès inclusif aux services publics et des institutions transparentes et responsables. »

M. Shakeel Ahmad, représentant résident adjoint du PNUD au Cambodge, a rappelé l’importance stratégique de l’économie informelle. « Le travail informel, bien qu’il expose souvent les travailleurs à des vulnérabilités, peut devenir un levier fort de croissance inclusive, s’il est accompagné de politiques et d’outils adaptés. » Il a précisé que le PNUD continuera d’appuyer la mise en œuvre du plan d’action de la NSIED à travers un suivi renforcé, des incitations ciblées, des formations et un soutien institutionnel.

Une plateforme de suivi interactive présentée aux parties prenantes

Plus de 350 participants ont assisté à l’événement de lancement. Ils représentaient 28 ministères, des administrations à tous les niveaux, le secteur privé, des associations professionnelles et la société civile. Une démonstration technique a permis de présenter en direct le tableau de bord. Cet outil suit les données en temps réel, génère des rapports et facilite la coordination entre institutions.

Vers une économie plus résiliente et inclusive

Le cadre de suivi et d’évaluation marque une étape clé pour la résilience économique du Cambodge. Il reconnaît le poids de l’économie informelle. Il propose des réponses concrètes et coordonnées. L’objectif : intégrer progressivement ce secteur dans un modèle de développement plus équitable, durable et formel.