Entre Battambang et Phnom Penh, un roman mêlant enquête, croyances et mémoire du Cambodge. David Roncin explore les zones d’ombre du passé à travers une intrigue tendue et spirituelle.
Battambang, Cambodge, 1999. Une fillette de neuf ans, Soy Kunthea, affirme être la réincarnation de la princesse Sisanmoni, disparue en 1975, au moment de la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges. Face à un public médusé, elle prononce une phrase qui bouleverse son entourage : « Je connais le nom de mon assassin. »
Ses déclarations provoquent une onde de choc. Pour protéger l’enfant, sa famille est contrainte de disparaître, de vivre dans l’anonymat et la fuite, face aux forces obscures que ces révélations semblent avoir réveillées.
Phnom Penh, 2022 : une enquête aux contours incertains
Vingt-trois ans plus tard, à Phnom Penh, Rainier Le Guellec, un jeune voyageur aux motivations troubles, découvre un sac abandonné dans un parc. À l’intérieur : une carte d’identité, une amulette énigmatique et une série de documents révélant que le propriétaire du sac est à la recherche de Soy Kunthea.
Sans mesurer les risques, Rainier se lance sur la piste de cet homme, aperçu à Kampot, dans le sud du pays. En chemin, il est épaulé par une jeune Cambodgienne issue de la minorité cham. Ensemble, ils s’enfoncent dans un univers où les traces d’un passé tragique se mêlent aux croyances ancestrales, influençant progressivement le cours de l’enquête.
Entre histoire récente et spiritualité cambodgienne
Au fil du récit, le roman explore les zones de friction entre mémoire collective, réincarnation, héritage traumatique et quête de vérité. Plusieurs personnages cherchent à empêcher que la fugitive de Battambang — et ceux qui croisent sa route — ne révèlent ce qu’il est réellement advenu de la princesse Sisanmoni.
Le Cambodge y apparaît à la fois comme décor et comme personnage à part entière, marqué par son histoire récente, ses silences et ses croyances profondément ancrées.
Un auteur marqué par le Cambodge
Autodidacte et passionné de voyages, David Roncin a vécu plusieurs années en Asie du Sud-Est, notamment au Vietnam, où il a exercé différents métiers, dont celui d’enseignant de français.
Découvrant le Cambodge en 2002, il reste durablement marqué par l’histoire du pays et par la résilience de sa population. Cette fascination irrigue son parcours culturel et nourrit son écriture.
Un troisième roman ancré dans le Royaume
La fugitive de Battambang est le troisième roman de David Roncin. À travers une intrigue mêlant thriller, enquête et réflexion sur la mémoire, l’auteur propose un récit où le Cambodge contemporain dialogue sans cesse avec les fantômes de son passé.
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