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Kem Sokha condamné à 27 ans de prison

Kem sokhaKem sokha
Kem Sokha
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 3 mars 2023, mis à jour le 4 mars 2023

L'ancien chef de l'opposition Kem Sokha a été condamné à 27 ans de prison dans un procès pour trahison condamné par beaucoup comme un stratagème politique, à seulement quatre mois des élections générales.


Sokha, qui a été arrêté en 2017, a également été interdit de faire de la politique à vie.

L'avocat de Sokha, Ang Udom, a déclaré que la sentence du tribunal municipal de Phnom Penh n'était pas équitable, était inacceptable et ne suivait pas la procédure régulière prévue par la loi. Le juge n'avait pas lu l'intégralité du verdict et n'en avait donné qu'un résumé. L'équipe de défense fera appel de la décision et discutera de la prochaine étape avec le client.

"Nous savons tous que c'est une question de politique. Seuls les politiciens peuvent résoudre ce problème",

 

a-t-il déclaré.


 

Réactions internationales à la condamnation de Kem Sokha 

 

L'ambassadeur américain W. Patrick Murphy a déclaré : "Les États-Unis sont profondément troublés par la condamnation du leader politique respecté Kem Sokha. Le processus visant à réduire Kem Sokha au silence sur la base d'un complot fabriqué de toutes pièces est une erreur judiciaire.

"Priver Kem Sokha et d'autres personnalités politiques de leur liberté d'expression et de leur liberté d'association porte atteinte à la Constitution du Cambodge, aux engagements internationaux et aux progrès réalisés dans le passé pour développer une société pluraliste et inclusive."

"Nous appelons les autorités à permettre à tous les Cambodgiens de jouir de leurs droits humains personnels, de leur réunion pacifique et de leur liberté d'expression, et de participer à la construction d'un système véritablement démocratique."

 

Human Right Watch  a déclaré que Sokha avait fait l'objet d'une détention arbitraire et de mauvais traitements en détention.

"Il était évident dès le départ que les accusations portées contre Kem Sokha n'étaient rien d'autre qu'un stratagème à motivation politique du Premier ministre Hun Sen pour mettre sur la touche le principal leader de l'opposition cambodgienne et éliminer le système démocratique du pays", a déclaré Phil Robertson, directeur adjoint pour l'Asie à Human Rights Watch. 

Envoyer Kem Sokha en prison ne vise pas seulement à détruire son parti politique, mais aussi à écraser tout espoir de voir se tenir de véritables élections générales en juillet.

 

Le président du Grassroots Democratic Party, Yeng Virak, a déclaré qu'il était triste d'entendre le verdict et qu'il n'était pas bon pour une société démocratique.

"Nous voulions croire que le verdict serait favorable au nom de la justice pour Kem Sokha. Nous savons que ce n'est pas la fin des procédures judiciaires, donc je crois que lui et ses avocats vont faire appel et nous espérons qu'ils pourront encore trouver justice."

 

Interrogé sur le message que le verdict envoie aux partis d'opposition à quelques mois des élections, il a répondu : "Ce n'est pas un bon signe. Notre Constitution ne garantit pas les droits de tous les citoyens cambodgiens, y compris les droits à la liberté politique."

"Les citoyens cambodgiens devraient pouvoir se présenter aux élections. Malheureusement, il a déjà été interdit deux fois de participer à la vie politique en vue des élections."

M. Virak a reconnu qu'il était préoccupé par le message adressé au monde par le verdict et par la fermeture de VOD le mois dernier.

"Les citoyens et les électeurs cambodgiens ont vraiment besoin d'informations équilibrées pour prendre leur décision de vote."

 

L'ambassadeur australien Justin Whyatt a déclaré : "Nous sommes profondément déçus par la décision prise aujourd'hui de condamner Kem Sokha à 27 ans de résidence surveillée, après avoir été reconnu coupable de trahison."

"L'Australie n'a cessé d'appeler à une résolution équitable et transparente de cette affaire. Des fonctionnaires australiens ont observé l'audience d'aujourd'hui, aux côtés de collègues d'autres missions diplomatiques."

"L'Australie poursuivra son dialogue avec le Cambodge afin d'encourager l'espace politique pour des élections véritablement contestées et de soutenir les droits de l'homme, la démocratie et l'État de droit.”

 

La France quant à elle vient de publié le communiqué suivant :

 

 

La France déplore la condamnation à 27 ans de prison de M. Kem Sokha, défenseur des droits de l’Homme et figure de l’opposition.

Ce verdict s’inscrit dans une série de mesures restrictives des libertés publiques notamment à l’encontre de médias indépendants et de membres de l’opposition et de la société civile à l’approche des élections législatives de juillet 2023.

La France appelle les autorités cambodgiennes à assurer les conditions indispensables à la tenue d’élections justes, libres et transparentes et à respecter les droits fondamentaux conformément à la constitution cambodgienne.

 

 

 

Phoung Vantha

 

Avec l'aimable autorisation de Cambodianess, qui a permis de traduire cet article et ainsi de le rendre accessible au lectorat francophone.

Article augmenté le 4 mars

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