Le sénateur Yan Chantrel, représentant des français hors de France de visite au Cambodge du 19 au 22 février, s’est rendu dans les bureaux de France Volontaires à Phnom Penh pour un temps d’échange avec une quinzaine de jeunes engagés dans le Royaume.
L’ambiance est conviviale quand on pénètre dans les bureaux de France Volontaires à Phnom Penh. Une quinzaine de jeunes en VSI (volontaires de solidarité internationale) et services civiques sont réunis, la plupart se connaissent, s’étant rencontrés via les événements régulièrement organisés par France Volontaires.
Le sénateur Yan Chantrel, rest attendu ce soir-là pour échanger avec eux sur leurs expériences dans le Royaume et notamment sur l’efficacité des dispositifs de volontariat.
France Volontaires, un organisme d’accompagnement à Phnom Penh
France Volontaires travaille au Cambodge depuis 2002 et a ouvert le premier Espace Volontariats d’Asie à Phnom Penh en 2011. L’organisme a pour objectif “d'accompagner les acteurs du volontariat et les volontaires dans la définition et la réalisation de leur mission, dans leurs démarches administratives et de les informer sur le pays”, comme l’indique leur site internet.
Le Cambodge se distingue comme l'une des destinations phares pour les volontaires français, figurant en tête des pays d'accueil en Asie. En 2023, pas moins de 206 volontaires ont choisi de s'engager dans le pays, effectuant des missions variées dans des domaines aussi divers que l'éducation, la jeunesse, le développement local, la culture et le patrimoine.
La réciprocité et les échanges interculturels sont au cœur des engagements de France Volontaires. En 2023, trois volontaires cambodgiens ont ainsi été envoyés en France, portant à 16 le nombre total de Cambodgiens engagés dans l'Hexagone depuis le lancement du programme en 2016. Ce chiffre pourrait doubler en 2024, avec l'envoi potentiel d'au moins 14 autres volontaires dans le cadre des programmes Terre de Jeux Paris 2024 et REVER Cambodge.
Les horizons 2024
L'horizon de 2024 se dessine sous de brillantes perspectives, marqué par une reprise franche de la dynamique de mobilité croisée entre volontaires internationaux français et cambodgiens. Cette tendance renforce l'ambition de France Volontaire de progresser sur trois fronts majeurs : la reconnaissance, la transversalité et l'expansion.
En matière de reconnaissance notamment, l'année 2024 devrait être celle qui dote le Volontariat International d'Échange et de Solidarité (VIES) entre le Cambodge et la France d'un cadre sécurisé, favorisant ainsi son développement. Un accord-cadre entre les deux gouvernements serait alors l'outil essentiel pour officialiser le VIES en tant qu'instrument intégral des relations de coopération bilatérale, fixant des ambitions communes.
Retours d'expériences des jeunes volontaires au Cambodge
Lors de cette rencontre, les jeunes volontaires ont partagé leurs expériences, mettant également en lumière les défis auxquels ils ont pu être confrontés. Certains ont évoqué les lenteurs administratives pour l'obtention de visas, parfois coûteux, tandis que d'autres ont soulevé les difficultés liées aux remboursements de frais médicaux. Ils ont également souligné l'importance de s'assurer que les volontaires reçoivent une indemnisation adéquate, même dans des pays où le coût de la vie est moins élevé, tel que le Cambodge pour qu’une diversité de profils puisse accéder à ces opportunités d'engagement.
Malgré ces obstacles, tous ont mis en avant la valeur de leur expérience, tant sur le plan professionnel que personnel, témoignant ainsi de l'importance du volontariat comme opportunité de développement et d'échange.
Elodie est en service civique depuis 11 mois, et pour une durée d’un an, au sein de l’ONG Enfants d’Asie qui accompagne les enfants et les étudiants défavorisés du Cambodge dans toute leur scolarité.
“Au départ, ma mission dans le cadre de mon service civique était de réaliser des ateliers de sensibilisation sur trois thématiques : le droit des enfants, l’environnement et l’égalité des genres. Ma mission s’est finalement adaptée au contexte et aux besoins : donc, le sport, puisque les Jeux d’Asie du Sud-Est ont eu lieu dans le pays pour la première fois de l’Histoire. J’ai également encadré des bénévoles, apporté mon aide pour l’informatisation de documents liés au parrainage. J'essaie aussi de développer des partenariats.”
Elodie assume donc un grand nombre de responsabilités, assez éloignées de sa formation d’ingénieur.
“Je voulais avoir une expérience complètement différente et j’avais envie de partir à l’étranger. Je voulais me sentir capable de réaliser les tâches demandées et j’avais le souhait de faire quelque chose d’utile pour des personnes. Mon projet au départ n’était pas très défini, du coup j’ai regardé les offres disponibles sur le site du service civique. Je voulais partir 1 an pour me laisser le temps de réfléchir à ce que je voulais faire après.”
“Je me suis retrouvée un peu par hasard au Cambodge, et j’aime beaucoup. Je m’y sens très bien et c’est facile de vivre ici car il y a énormément de Français.”
L'expérience du volontariat et du service civique semble donc un véritable moyen de réflexion pour un grand nombre de jeunes dans leur parcours. C’est aussi un moyen pour eux d’acquérir de nouvelles compétences et de mieux se connaître grâce à la richesse que représente la vie à l’étranger.
Sur le même sujet
L'annuaire 
L'agenda 
