Vannak, la réussite du volontariat de réciprocité

Développer la réciprocité : des mobilités croisées entre la France et le Cambodge 

Plusieurs dispositifs de volontariat sont développés par la France dans le but d’offrir les moyens de s’engager à tous les profils. Parmi eux, il existe le volontariat de solidarité internationale (VSI), le volontariat international en service civique (VSC), le corps européen de solidarité (CES) et le chantier de solidarité internationale. France Volontaires est l’opérateur du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères en charge de la promotion et du développement de ces dispositifs d’engagement.

Installée dans le spacieux Espace Volontariats du Cambodge, l’équipe de France Volontaires peut se targuer de réaliser ses missions dans le pays qui accueille le plus de volontaires français, notamment des jeunes en VSI ou VSC, après Madagascar.

Retrouvez toutes les spécificités de ces programmes ici. 

Chaque année des centaines de jeunes se portent volontaires quelques mois/années au Cambodge. En 2022, le pays en comptait 168. 

À l’inverse, rares sont les Cambodgiens qui partent en France. Pourtant le dispositif de service civique de réciprocité existe depuis 2016 nous indique Vannak, qui elle-même a pu en bénéficier en 2021. Jusqu’à ce jour, seulement 16 volontaires cambodgiens se sont rendus en France. 

Dans le cadre du programme “sport et développement”, neuf volontaires bénéficiaires de grandes ONG, comme PSE, Enfants d’Asie, Toutes à l’Ecole, s'envoleront pour la France en janvier pour y réaliser des missions en service civique mobilisant le sport comme moyen d’intégration et d’inclusion avant de participer, comme bénévoles, à l’organisation des Jeux Paralympiques en août 2024. Ils s’y préparent depuis un an, ayant réalisé un chantier de solidarité internationale avec des futurs bénévoles français pour les JO et ayant pleinement soutenu l’organisation des SEA Games 2023 au Cambodge comme bénévoles.

“ Nous sommes très heureux de donner la possibilité à des jeunes engagés dans le sport et qui parlent français de partir en France lors des Jeux Olympiques” précise Florian Pereira, chargé d’appui chez France Volontaires.  

Pour Vannak, il est crucial de développer la réciprocité pour établir un équilibre entre la France et le Cambodge. “Nous voulons développer la réciprocité car nous ne souhaitons pas que l’aide n’aille que dans un sens. Le Cambodge doit aussi et peut envoyer des volontaires” nous confie t-elle. 

“Une enquête récemment publiée par France Volontaires met en lumière les effets bénéfiques de la réciprocité” nous précise Florian. 83% des personnes ayant effectué un volontariat de réciprocité dans le monde estiment que leur confiance en eux a “beaucoup” augmenté.  “ Les échanges sont les outils de tolérance les plus puissants” précise-t-il. 

Partir en volontariat en France : les procédures  

Pour partir plusieurs mois en France, plusieurs démarches administratives sont nécessaires. Il faut tout d’abord avoir un passeport . “Il faut aussi préparer les dossiers de VISA, l’ouverture de compte bancaire et de sécurité sociale” précise Vannak, ajoutant que “les sélectionnés sont accompagnés par l’équipe de France volontaires”.

Enfin, le futur candidat devra suivre une formation lui présentant les codes et la culture française, les enjeux de l’interculturalité ou l’importance des Objectifs de Développement Durable auxquels il contribuera dans sa mission, afin qu’il en apprenne un peu plus sur le pays dans lequel il va vivre et s’engager. Les volontaires sont ensuite suivis. 

D’Enfants d’Asie à France volontaires :  le parcours de Vannak 

Après avoir suivi des études au département francophone à l’Université Royale de Phnom Penh, Vannak a travaillé un an en tant que professeure de français chez PSE puis un an à l’Institut français. C’est à cette époque qu’elle prend connaissance de France Volontaires grâce aux réseaux sociaux et qu’elle décide de tenter sa chance, inspirée par les témoignages d’anciens volontaires cambodgiens et avec le souhait de donner de la substance à toutes ses connaissances théoriques et linguistiques sur la France.

À 23 ans, elle est partie 8 mois dans l’école Saint-Anne de Landaul en Bretagne pour y effectuer son service civique de réciprocité. Son rôle consistait à appuyer l’équipe en développant des activités culturelles et éducatives et de partager sa culture avec les élèves. “ On m’a demandé de transmettre aux enfants ma culture et mes traditions pour les ouvrir sur le monde” précise t-elle. 

“Partir à l’étranger permet d’avoir plus confiance en soi, d’apprendre à s’adapter, d’être plus ouvert d'esprit et d’améliorer son niveau de langue” souligne t-elle. Concernant les compétences linguistiques, posséder un excellent français n’est pas obligatoire. “La motivation prime sur le niveau de langue” précise Florian. 

Aujourd’hui cette expérience a encore des effets dans son quotidien. “ Je donne des cours de français chaque soir à des étudiants qui veulent avoir le DELF et j’utilise beaucoup les méthodes d’enseignement que j’ai acquises en France”. 

Vannak est aujourd’hui une jeune femme rayonnante, qui souhaite partager un message aux jeunes Cambodgiens :  “l'opportunité de partir en France est réelle”. 

“Partager, recevoir et améliorer” sont les trois mots qui résument l’expérience de volontariat de Vannak en Bretagne.

Retrouvez en vidéo le retour d'expérience de Vannak ici et son blog personnel "Voyage Unique" ici.