Le Lycée Descartes accueille son nouveau proviseur Thierry Junca et le directeur du primaire Jocelyn Vérité, qui partagent leurs ambitions pour Phnom Penh.


Le Lycée français René Descartes de Phnom Penh fait sa rentrée 2025 avec deux nouvelles figures à sa tête : Thierry Junca, proviseur, et Jocelyn Vérité, directeur du primaire. Tous deux découvrent le Cambodge et partagent avec enthousiasme avec Le Petit Journal leurs premières impressions, leurs ambitions et leur conception de l’enseignement français à l’étranger.
Un choix d’expatriation assumé
Pour Thierry Junca, originaire du Sud-Ouest de la France, l’expatriation était une aspiration de longue date :
« Cela faisait plusieurs années que je souhaitais partir, mais pour des raisons personnelles, ce n’était pas possible. Lorsque l’occasion s’est présentée, je n’ai pas hésité. J’ai accepté ce poste dans la journée. »
Ancien professeur d’anglais et titulaire d’un master 2 en sciences politiques, il a exercé comme proviseur d’un grand lycée polyvalent près de Toulouse et possède une solide expérience dans l’éducation prioritaire comme dans les lycées généraux, technologiques et professionnels.
Jocelyn Vérité, lui, vient de Dijon. Après avoir exercé comme directeur d’école et formateur, il avait déjà eu l’occasion de travailler en mission en Asie. « Le Cambodge m’attirait depuis longtemps. Je n’osais pas en rêver car le poste n’était pas disponible quand j’ai commencé à candidater. Lorsqu’il m’a été proposé, j’ai accepté immédiatement. Je découvre avec émerveillement et plaisir : la vie ici est à la fois paisible, trépidante et colorée. »
Travaux et nouveaux locaux : un outil à la hauteur
Ces dernières années, le lycée a connu de vastes transformations immobilières. La deuxième phase des travaux est désormais achevée, juste à temps pour la rentrée.
« Lorsque je suis arrivé le 18 août, c’était encore un chantier. En quelques jours, tout a été nettoyé, sécurisé, réaménagé. Je suis impressionné par l’efficacité », note Thierry Junca.
Cette dynamique d’aménagement se poursuit : la troisième tranche, qui comprendra notamment une salle polyvalente, devrait s’achever au printemps 2026. Mais elle ne gênera pas le fonctionnement de l’établissement. « Les espaces de cours et de vie sont déjà prêts, spacieux et modernes. C’est un bel outil pour les enseignants comme pour les élèves », ajoute Jocelyn Vérité.

Enseigner le français à l’étranger : entre excellence et plurilinguisme
Au-delà des bâtiments qui ont été repensés, c’est le projet pédagogique qui distingue le Lycée Descartes. Diriger un établissement français à l’étranger ne consiste pas simplement à transposer le modèle hexagonal. Ici, les spécificités sont nombreuses.
« Le budget est géré par l’association des parents d’élèves. Cela implique une collaboration étroite avec eux, y compris sur des sujets comme les travaux », explique Thierry Junca.
Autre enjeu majeur : la langue. Dans la cour de récréation, le khmer et surtout l’anglais dominent souvent. « Notre défi sera d’encourager les élèves à utiliser davantage le français en dehors des cours. Le lycée doit être un lieu de socialisation en français », poursuit-il.
Pour le primaire, Jocelyn Vérité insiste sur la richesse du trilinguisme : « Ici, les enfants jonglent entre français, khmer et anglais dès la maternelle. C’est un atout formidable, mais notre responsabilité est de garantir une maîtrise solide du français, indispensable pour la suite de leur scolarité. »
Diplomatie culturelle et appartenance à un réseau
Pour les deux hommes, leur mission dépasse cependant le strict champ éducatif. Après avoir évoqué les enjeux pédagogiques, ils insistent sur le rôle diplomatique que joue le lycée. « Travailler à l’étranger, c’est appartenir à un réseau. Nous ne sommes pas des électrons libres : nous représentons la France, ses valeurs, son système éducatif », souligne Thierry Junca, rappelant les liens étroits avec l’ambassade, l’Institut français et bien sûr le réseau AEFE.
Ce réseau constitue d’ailleurs une force unique : « Le baccalauréat français passé à Phnom Penh est le même qu’à Dijon ou à Sydney. C’est une garantie d’excellence et une porte ouverte vers les universités du monde entier », rappelle Jocelyn Vérité.
Objectifs et style de gouvernance
L’année qui commence s’annonce dense. À court terme, la priorité sera de finaliser les travaux et de préparer l’élaboration d’un plan stratégique de développement du lycée. « L’établissement est reconnu, mais il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers. Nous devons continuer à montrer ce que l’enseignement français apporte de plus », explique le proviseur.
Dans ce contexte, les deux responsables partagent une même approche du management : participative, centrée sur les élèves et ouverte aux familles.
« Je crois à l’intelligence collective. Mes décisions sont nourries par la concertation. L’école doit être un lieu d’épanouissement et de bien-être », affirme Thierry Junca.
« Pour moi, tout part du bien-être des enfants. Plus ils se sentent accueillis, plus ils réussissent. La confiance des parents et la collaboration avec les enseignants sont essentielles », conclut Jocelyn Vérité.
En quelques jours seulement, Thierry Junca et Jocelyn Vérité ont pris la mesure des enjeux qui les attendent. Entre l’achèvement des travaux, l’accompagnement des équipes et la valorisation du français dans un environnement multilingue, leur feuille de route est dense. Mais leur enthousiasme et leur vision commune laissent entrevoir une dynamique nouvelle pour le Lycée Descartes, fidèle à sa mission d’excellence éducative et de rayonnement culturel au Cambodge. L’avenir du lycée se dessine ainsi sous le signe de la continuité et de l’innovation, avec une ambition claire : offrir aux élèves et à leurs familles les meilleures conditions d’apprentissage et d’épanouissement.
Le Petit Journal leur souhaite à tous deux la bienvenue.
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