Danser à Lughnasa par la Troupe de Théâtre Francophone de Phnom Penh

Danser à Lughnasa est une pièce de théâtre écrite par le dramaturge irlandais Brian Friel. La pièce a été créée en 1990 et a remporté le prix Tony de la meilleure pièce en 1992.

L'action se déroule dans le comté de Donegal, en Irlande, en 1936, et la pièce est centrée sur la vie d'une famille de cinq sœurs. L'histoire est racontée du point de vue du fils de l'une d’elle, Michael, qui est adulte au moment où il se remémore les événements de l'été de ses 7 ans.

La pièce explore les thèmes de la nostalgie, du changement social, de la religion et de la difficulté de maintenir des liens familiaux dans un monde en mutation. Le titre fait référence à Lughnasa, une fête celtique traditionnelle célébrée en l'honneur du dieu Lugh. Cette fête symbolise l'énergie de l'été et la vie communautaire.

Chaque sœur de la famille Mundy a sa propre personnalité et ses propres luttes, et la pièce dépeint les tensions entre tradition et modernité qui marquent cette période de l'histoire irlandaise. 

Danser à Lughnasa est une pièce où l’on rit et de bon cœur mais ce n’est pas pour autant une pièce comique. Au contraire, elle est souvent décrite comme une œuvre dramatique avec des éléments de tristesse et de nostalgie. 

Cependant, bien que la tonalité générale soit plutôt sérieuse, il y a des moments de légèreté et d'humour dispersés tout au long de l’histoire qui contribuent à enrichir la profondeur des personnages et du récit. Ces moments peuvent varier en intensité, et certains spectateurs peuvent percevoir certaines scènes comme étant humoristiques, tandis que d'autres peuvent les interpréter comme poignantes.

Lorsqu’on demande à Nathanaël Maïni, le metteur en scène pourquoi il a choisi cette pièce il nous répond : 

L'auteur, Brian Friel, c'est l'auteur qui m'accompagne, qui me hante depuis de nombreuses années. On l'appelle “trésor national” en Irlande, et on le surnomme le Tchekhov irlandais. 

Je trouve que c'est une auteur très complet. Et moi, en général ça me touche particulièrement parce qu'au centre, il y a la famille, très souvent la famille. Et c'est toujours poétique et politique. Pour moi, il y a le dosage parfait, au niveau de ce que ça raconte, au niveau de la poésie et de la politique. 

C'est en ça qu’il est très proche de Tchekhov et que c'est un auteur complet. 

Vous êtes déjà venu diriger la TTFPP en 2022 pour une magnifique Cantatrice Chauve de Ionesco. qu’est ce qui vous a poussé à revenir ?

Après La Cantatrice chauve, j'avais qu'une envie : c'était de retravailler avec cette troupe. Le One Shot, ce n'est pas quelque chose qui m'intéresse. Ce qui m'intéresse, c'est d'explorer. Et quand j'ai amené tel acteur, telle actrice dans une direction, ça me passionne d'arriver avec un nouveau projet et de l'emmener ailleurs, dans une autre direction. De connaître mieux la personne et l'acteur qui se cache derrière. La Cantatrice, c'était un projet plus humble, dans le sens plus court. Ils ont pu s'emparer du texte de manière plus simple. Là, avec "Danser à Lughnasa", c'est quand même autrement plus dense. Il se joue énormément de choses, et on est obligé de se dépasser.

Trois représentations sont prévues les 18,19 et 20 janvier à l’institut Français de Phnom Penh. Réservation possible à l’institut.