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Conférence d’Ottawa, le Cambodge plaide pour les victimes des mines

Le Cambodge, avec plus de 65 000 victimes de mines antipersonnel, met en avant l’urgence d’une assistance globale et durable. Malgré des progrès, les besoins restent criants.

Photo by Sao Phal Niseiy (32)Photo by Sao Phal Niseiy (32)
Marche contre les mines Photo by Sao Phal Niseiy / Cambodianess
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 28 novembre 2024

Survivants des mines : des vies brisées à reconstruire

À l’occasion de la cinquième conférence d'examen de la Convention d'Ottawa qui se tient à Siem Reap,  le Cambodge rappelle une réalité poignante : au-delà des terrains déminés, des dizaines de milliers de vies restent marquées à jamais par les mines antipersonnel.

« Déminer ne suffit pas. Les survivants doivent vivre avec dignité, et leurs droits doivent être respectés tout au long de leur vie », insiste Ilene Cohn, directrice du Service de l’Action antimines des Nations unies.

Ces mots résonnent particulièrement au Cambodge, où 65 000 victimes luttent chaque jour pour leur existence, souvent avec peu de ressources.

Une stratégie nationale en quête de moyens

Pour Heng Ratana, directeur du Centre cambodgien d’action contre les mines, l’engagement du Cambodge ne faiblit pas :
« Nous intégrons toujours l’assistance aux victimes dans nos projets de déminage. Ces deux efforts sont indissociables. »

Mais il le reconnaît, les défis sont immenses. Le soutien apporté, bien que significatif, reste limité face à des besoins qui dépassent largement les moyens disponibles.

Des partenaires internationaux, comme le Japon, ont aidé à développer des programmes éducatifs et de réinsertion sociale. Pourtant, cela reste insuffisant pour garantir aux survivants une véritable autonomie.

Une approche humaine et globale nécessaire

Le Cambodge appelle à une mobilisation plus large, impliquant à la fois des soins médicaux, un soutien psychosocial et des opportunités économiques pour les survivants.

Ny Nhar, directeur adjoint de l'Autorité d’aide aux victimes, évoque des pistes essentielles :
« Après le déminage, il reste une question cruciale : que devient une personne amputée ? son combat pour une vie normale ne fait que commencer. »

Selon lui, le renforcement des services de conseil entre pairs pourrait transformer des vies :
« Les victimes se comprennent mieux entre elles. Ces échanges peuvent apaiser des traumatismes profonds. »

Une urgence humanitaire à l’échelle mondiale

Malgré les progrès réalisés, Ilene Cohn citée par Cambodianess alerte : « Déminer,, c’est une étape. Mais aider les survivants à se reconstruire est un devoir. »

L’approche du Cambodge, portée au plus haut niveau par le gouvernement, peut servir d’exemple. Mais sans une mobilisation accrue des donateurs et des partenaires internationaux, des milliers de survivants risquent de rester sur le bord du chemin.

Les mines, un fléau toujours actuel

Alors que le Cambodge montre la voie en matière de lutte contre les mines antipersonnel, ces armes continuent d’être largement utilisées dans le monde. En Ukraine, le recours récent aux mines dans le cadre du conflit armé a des conséquences dévastatrices sur les populations civiles, rappelant que ce fléau humanitaire est loin d’être éradiqué

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