Lundi, le tribunal municipal de Phnom Penh a condamné à 8 mois de prison, dont quatre et demi avec sursis un garçon de 16 ans pour incitation à la violence et insulte à des agents publics. Les Etats Unis et les organisations de défense des droits de l’homme s’offusquent de cette condamnation, le gouvernement cambodgien y voit le signe du respect des droits de l’homme dans le pays.
Un adolescent arrêté pour des propos tenus sur les réseaux sociaux
Kak Sovanchhay, âgé de 16 ans, militant du Parti national de sauvetage du Cambodge (CNRP), dissous, a été arrêté le 25 juin dernier. Il était accusé d'avoir incité à de graves troubles sociaux et insulté des dirigeants du gouvernement sur Telegram. Il est le fils d'un membre de l'opposition politique déjà emprisonné.
Les associations de défense des droits de l’homme ont demandé sa libération en septembre arguant notamment du fait que l’adolescent est autiste.
Le tribunal municipal de Phnom Penh l‘a condamné lundi à 8 mois de prison, dont quatre et demi avec sursis.
Les Etat-Unis et les défenseurs des droits de l’homme s’offusquent de la condamnation de Sovanchhay
L'ambassadeur des États-Unis au Cambodge, Patrick Murphy, a critiqué la sentence. Il a qualifié les accusations de "
politiquement motivées » et
il a tweeté :
Comment le fait d'emprisonner le fils adolescent d'une figure de l'opposition démontre-t-il le respect des droits de l'homme ?
Phil Robertson, directeur adjoint pour l'Asie à Human Rights Watch,
a déclaré à Reuters : "
La condamnation de Sovann Chhay, 16 ans, autiste, est scandaleuse et inacceptable à bien des égards et signifie un nouveau bas niveau dans la chasse aux sorcières du Premier ministre Hun Sen contre ses opposants politiques. »
Pour le gouvernement cambodgien l’application de la loi garantie les droits de l’homme
Chin Malin, secrétaire d'Etat à la Justice et vice-président du Comité cambodgien des droits de l'homme,
a dit à l'AKP le 2 novembre que l'application de la loi par le biais de la justice n'est pas une violation des droits de l'homme, mais la promotion des droits de l'homme et l'Etat de droit dans une société démocratique
La loi cambodgienne reconnaît les mineurs de plus de 14 ans comme pénalement responsables des infractions qu'ils commettent. Leur condamnation est néanmoins assortie d’un certain nombre d'avantages juridiques, comme notamment une réduction de la peine maximum encourue.
Chin Malin a poursuivi :
L'application de la loi par le biais du système judiciaire et sur la base des procédures juridiques nationales applicables n'est pas une violation des droits de l'homme, mais la promotion des droits de l'homme et de l'Etat de droit dans une société démocratique