Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

Un Français conçoit le premier scooter électrique fabriqué au Cambodge

voltra scooter electrique cambodgevoltra scooter electrique cambodge
Le scooter électrique de Voltra Motors. Photo fournie
Écrit par Pierre Motin
Publié le 23 septembre 2019, mis à jour le 28 janvier 2024

Yann Vaudin, un Français installé au Cambodge depuis 2013, a fondé Voltra Motors, la première entreprise de fabrication de scooters électriques du royaume.

Moyen de circulation favori des Cambodgiens, le scooter à essence est omniprésent au Cambodge, où il est responsable d’émissions massives de gaz à effet de serre. Yann Vaudin, un Français installé au Cambodge depuis six ans, a élaboré ces dernières années le premier vélo-scooter électrique fabriqué dans le royaume, qui sera commercialisé à partir de novembre.

Ingénieur en énergies renouvelables dans des grands groupes tels que GDF-Suez ou Bolloré, Yann Vaudin décide de faire le tour du monde en 2012 avec un projet d’expatriation. Après avoir visité dix pays, il s’installe en mars 2013 à Siem Reap, où il fonde Green e-bike, la première entreprise de location de scooters électriques pour visiter le parc archéologique d’Angkor. Rapidement, il a pour projet de produire le premier deux-roues électrique cambodgien. Un projet qui s'est concrétisé par la création de Voltra Motors, et qui va finalement aboutir en novembre prochain.

Pour Yann Vaudin, l’enjeu écologique est central au Cambodge. « Phnom Penh compte 1,7 million de motos, qui rejettent plus de trois millions de tonnes de CO2 chaque année. Pour capturer tout ce CO2, il faudrait planter des arbres sur une surface équivalente à celle de la capitale. » Outre l’enjeu environnemental, qui a permis à Voltra Motors de bénéficier du soutien du Programme des Nations unies pour le développement et du ministère cambodgien de l’environnement, l’entreprise compte aussi sur l’argument économique pour séduire la clientèle cambodgienne. « Un kilomètre parcouru coûte 15 riels d’électricité, ce qui est six fois moins cher par rapport aux motos à essence », ajoute le fondateur de Voltra. 

Pour désigner le véhicule produit par Voltra Motors, son fondateur propose le terme de « e-solex ». Le deux-roues de Voltra allie une poignée d’accélération, des pédales et une assistance au pédalage. Il allie une autonomie de 50 kilomètres et une vitesse maximale de 38 km/h, pratique pour une utilisation urbaine. Une e-bike coûte 799 dollars en précommande sur le site du constructeur, un prix qui passera à 899 dollars lors de la distribution en magasin à Phnom Penh et Siem Reap en novembre.

L’e-bike de Voltra comprend une batterie amovible lithium de quatre kilos, rechargeable sur n’importe quelle prise électrique, d’une durée de vie qui avoisine les trois ans, au terme desquels l'entreprise s'engage à reprendre les batteries pour un recyclage respectant un maximum l'environnement. « Nous proposons une batterie très légère, alors que les batteries de scooters électriques pèsent souvent plus de 15 kilos », assure Yann Vaudin, qui ajoute qu’une heure de recharge équivaut à 13 kilomètres.  Le véhicule est également léger par rapport aux scooters classiques, avec un poids de 48 kilos.

Trois ans ont été nécessaires pour élaborer le premier modèle de scooter électrique. Voltra Motors a dû s’adapter au climat tropical cambodgien, notamment en utilisant des vis et des peintures adaptées pour résister à l’humidité et aux pluies de mousson. Mais d’après le fondateur de l’entreprise, le plus important défi a été de réussir à proposer un véhicule électrique accessible tout en restant exigeant sur la qualité. L’entreprise revendique même des certifications européennes. « Nous pourrions vendre nos e-bikes en France sans problème », soutient Yann Vaudin.

Afin de séduire la clientèle cambodgienne, Voltra Motors souhaite d’abord cibler les jeunes Cambodgiens éduqués, plus sensibles aux enjeux écologiques que leurs aînés, ainsi que  sur l’attrait d’un véhicule assemblé au Cambodge tout en bénéficiant d’une expertise française. Pour le constructeur, un des enjeux majeurs pour conquérir le marché cambodgien sera d’assurer un service après-vente de qualité. Pour ce faire, Voltra Motors est en discussion avec l’ONG Pour un sourire d’enfant afin de mettre en place un parcours dédié à la maintenance et réparation des scooters électriques.

 

Tant que vous êtes ici, nous avons un petit mot à vous dire. Lepetitjournal.com Cambodge est un média indépendant qui a fait le choix de laisser ses articles en ligne et accessibles à tous. Face au phénomène de baisse des recettes publicitaires qui touche l'ensemble des médias, nous avons besoin de votre soutien.

Si notre travail vous satisfait, vous pouvez désormais nous soutenir via notre compte Tipeee, une plateforme de dons en ligne. Chacune de vos contributions, grande ou petite, nous est précieuse et participera directement à la vie de Lepetitjournal.com Cambodge. Merci !

portrait-pierre-motin-300x300
Publié le 23 septembre 2019, mis à jour le 28 janvier 2024

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions