Édition internationale

Exposition "Face aux Khmers Rouges" à l'Institut Français de Phnom Penh

À Phnom Penh, une exposition retrace les 50 ans de la chute de la ville et met en lumière le rôle clé de l’ambassade de France durant les premières semaines du régime khmer rouge.

Exposition Face aux Khmers RougesExposition Face aux Khmers Rouges
Exposition Face aux Khmers Rouges

Une page sombre de l’histoire revisitée à Phnom Penh

Il y a 50 ans, le 17 avril 1975, les Khmers rouges entraient dans Phnom Penh. Après cinq ans de guerre civile, la République khmère, soutenue par les États-Unis, capitulait face au Front uni national du Kampuchéa. Derrière ce front, ce sont les communistes cambodgiens qui prenaient le pouvoir et engageaient une révolution radicale.

En quelques années, ce régime a causé la mort d’un quart de la population cambodgienne. Famine, épuisement, maladies et exécutions ont marqué l’entrée du pays dans l’une des périodes les plus sombres de son histoire.

 

Une exposition documentaire sur le rôle de l’ambassade de France

L’exposition Face au Khmer Rouge – L’ambassade de France prise dans la chute de Phnom Penh, 17 avril – 8 mai 1975 se tient à l’Institut français du Cambodge, à Phnom Penh, du 6 mai au 22 août 2025. Elle revient sur les événements vécus à huis clos par plusieurs centaines de réfugiés dans l’ambassade de France, à l’arrivée des Khmers rouges.

Grâce à l’ouverture des archives diplomatiques françaises, l’exposition dévoile des documents inédits : télégrammes, photographies, témoignages, dessins. Les commissaires scientifiques, Anne-Laure Porée et Grégoire Duplanil-Weill, ont articulé ce travail autour de récits personnels et de « détails » qui, selon eux, permettent de comprendre la tragédie dans toute sa complexité.

Exposition Face aux Khmers Rouges

 

L’ambassade, un refuge débordé par les événements

L’ambassadeur de France Jacques Pellet a rappelé que l’ambassade, « débordée par les événements », est devenue un lieu de refuge dans un contexte de chaos total. Les télégrammes échangés avec Paris ou Bangkok témoignent d’échanges tragiques, de tentatives de compréhension mutuelle et d’un espace diplomatique réduit à néant face à l’arrivée des Khmers rouges. « Il n’y avait aucun espace pour la négociation », évoquant les jours qui ont suivi la chute de Phnom Penh comme une période d’incertitude extrême.

« Pendant ces trois semaines, il s’est passé énormément de choses. C’est une histoire sans fin, qu’il faut garder en mémoire. »

 

Témoignages et mémoire : une inauguration marquée par l’émotion

Lors de l’inauguration, Jacques Pellet a salué « un devoir de mémoire » nécessaire, soulignant à quel point l’ambassade elle-même reste marquée par ces événements tragiques. « Il y avait des témoignages, mais ils ne se recoupaient pas. C’est pour cela que nous avons voulu en savoir plus », a-t-il expliqué. L’exposition, simple et dense, rassemble télégrammes, récits, photographies et permet, selon lui, de mieux comprendre l’ampleur de la crise à l’époque et le rôle des diplomates français.

Le photojournaliste Roland Neveu, témoin direct de la chute de la ville, a partagé son expérience : « Ce jour reste gravé dans ma mémoire. Les photos prises avec quelques rouleaux de film restent parmi les plus fortes de ma carrière. » L’anthropologue François Bizot, également témoin à l’époque, participe à la table-ronde programmée dans le cadre du cycle commémoratif.

Exposition Face aux Khmers Rouges

 

Films, ouvrages, rencontres : un cycle commémoratif élargi

En parallèle de l’exposition, un cycle de projections de films et de documentaires est organisé au cinéma de l’Institut français, dont plusieurs œuvres présentées pour la première fois au Cambodge.

La librairie Carnets d’Asie propose également une sélection d’ouvrages sur cette période. L’ensemble de la programmation vise à nourrir une réflexion historique et mémorielle, accessible à tous.

Informations pratiques
Fini le22août

Jusqu'au 22 août à 18:00

Adresse

institut Français du Cambodge
12211 Phnom Penh

En cours de chargement…

Flash infos