Un rapport sur les déchets marins au Cambodge, publié par Le Programme des Nations unies pour l'environnement (UNEP) avec le soutien de différentes ONG et institutions, souligne la pollution plastique générée par les habitudes de consommation de la population.
Selon le document de 52 pages, les Cambodgiens vivant dans les villes consomment 2 158 sacs en plastique par personne et par an. (soit presque 6 sacs plastiques par jour). La population de Phnom Penh utiliserait à elle seule plus de 10 millions de sacs en plastique chaque année.
La nocivité des déchets plastiques
L’UNEP définit les déchets marins comme toute "matière solide persistante, fabriquée ou transformée, jetée, éliminée ou abandonnée dans l'environnement marin et côtier". En Asie du Sud-Est, on estime que 80 % des déchets marins sont en plastique et proviennent de sources terrestres. Même s’il note que "peu de données existent pour quantifier et caractériser les déchets marins au Cambodge", le rapport souligne "La visibilité inéluctable, la prévalence de l'utilisation du plastique et l'absence de systèmes efficaces de gestion des déchets ne laissent guère de doute sur le fait que les déchets marins représentent un défi pour le Royaume, menaçant les personnes, les écosystèmes et les économies".
"Les déchets plastiques représentent une grave menace pour les écosystèmes et la conservation de la biodiversité aux niveaux national, régional et mondial, avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour les activités économiques, la santé humaine et le climat", a déclaré Enrico Barilli, chef de projet en charge des plastiques marins à Fauna and Flora International (FFI) qui a participé au rapport et spécialiste des plastiques marins.
Changer les comportements de consommation
Bien que la population soit de plus en plus consciente des inconvénients du plastique et que les parties prenantes nationales et internationales prennent de plus en plus de mesures, il reste encore beaucoup à faire pour inverser la tendance à jeter de plus en plus de plastique au Cambodge.
Si la situation est préoccupante, Enrico Barilli garde l'espoir que des solutions adéquates pour chaque situation pourraient apporter un changement. "La principale priorité doit être de modifier les comportements de consommation : nous avons besoin de moins de plastique", a-t-il déclaré. Pour lui, les Cambodgiens devraient changer radicalement leur comportement en matière de consommation de plastique.
Nous devons permettre aux gens d'adopter des produits alternatifs réutilisables et de refuser les articles en plastique inutiles, et aux entreprises et aux commerces de changer les systèmes de production et de repenser les emballages et les produits.
La nécessité d'une coopération internationale
"Dans de nombreux pays, l'amélioration de la collecte et du recyclage des déchets peut faire une différence immédiate, mais, en fin de compte, un changement de comportement autour de la consommation est nécessaire pour trouver une solution durable et à long terme au problème du plastique."
En tant qu'ONG basée au Cambodge, FFI aide à identifier les actions nécessaires pour lutter contre la pollution plastique dans le pays. Elle vise à coordonner ses propres actions avec les politiques gouvernementales en faveur de la protection de l'environnement.
"La coopération internationale et régionale est essentielle. La pollution plastique est un problème complexe, multisectoriel et transnational qui nécessite des changements systémiques pour une solution à long terme", a déclaré Enrico. Barilli.
Un sommet de la Commission du Mékong (MRC) doit se tenir en avril prochain à Vientiane, au Laos, afin de coordonner les actions des pays membres de la MRC pour réduire la pollution du fleuve.
"Chaque pays présente des lacunes et des besoins différents et doit adapter les solutions en fonction de sa situation et de ses capacités actuelles", a rappelé Enrico Barilli. "Mais, la coopération internationale est importante pour combler ces lacunes en matière de financement, de capacités et de compétences techniques, et pour garantir une réponse harmonisée."
La nécessité d'une coordination et d'un objectif commun est claire : "Les accords et conventions régionaux et internationaux sont fondamentaux pour fixer des objectifs et des cibles spécifiques, et définir des engagements et des délais."
Les institutions existantes apportent un grand soutien à la lutte contre la pollution plastique marine, mais un accord international contraignant constituera une étape plus efficace vers une solution à long terme.
Source Cambodianess Nicolò Tissier
Pour ne rien manquer de l’actualité francophone du Cambodge, pensez à vous abonner à notre lettre d’information en cliquant sur ce lien. Précisez bien : l’édition du Cambodge et hop le tour est joué.