Hun Manet promet des avantages fiscaux et financiers inédits pour dynamiser l’investissement dans quatre provinces du nord-est du Cambodge.


Le Premier ministre cambodgien Hun Manet a annoncé un programme ambitieux visant à attirer les investisseurs locaux et étrangers dans les secteurs de l’agriculture, de l’agro-industrie et du tourisme dans les provinces du nord-est du pays. Ces incitations vont bien au-delà de la législation actuelle sur l’investissement.
Le programme, lancé récemment à Kratie, s’étendra également à Stung Treng, Mondulkiri et Ratanakiri, des provinces riches en ressources naturelles, forêts et sanctuaires de faune sauvage. Leur climat favorable en fait également des destinations de choix pour le tourisme naturel et l’écotourisme.
Objectif : faire des provinces du nord-est des pôles économiques
Lors du lancement du programme pour la période 2025-2028, Hun Manet a déclaré : « Ce sur quoi nous devons nous concentrer maintenant, c’est comment transformer ces quatre provinces du nord-est en pôles économiques indépendants, avec un niveau de développement comparable à celui des autres provinces. » Il a identifié trois priorités pour atteindre cet objectif : la population, l’activité économique et la connectivité.
Selon lui, ce programme se distingue par les incitations exceptionnelles qu’il propose, dépassant le cadre habituel des Projets d’Investissement Qualifiés (QIP). Il élargit également le soutien à des secteurs généraux, au-delà des domaines habituellement ciblés.
Soutien financier et exonérations fiscales
Conscient des obstacles financiers auxquels font face les investisseurs, Hun Manet a annoncé la mise à disposition de fonds publics pour lancer des programmes de financement à taux d’intérêt raisonnables, à destination des petites et moyennes entreprises (PME), des coopératives agricoles modernes et des communautés touristiques. Ces prêts seront gérés par la Banque pour le Développement Agricole et Rural ainsi que par la Banque des PME.
Dans un souci de soutien à l’emploi local, le gouvernement a décidé d’exonérer d’impôt sur les salaires les travailleurs gagnant jusqu’à deux millions de riels par mois, employés par des entreprises enregistrées comme QIP dans ces quatre provinces.
Hun Manet a exprimé son espoir que ce programme spécial stimule l’activité économique, tout en soulignant l’importance d’une collaboration étroite entre les secteurs public et privé.
Aménagement du territoire
Le Premier ministre a exhorté les gouverneurs provinciaux à planifier rigoureusement le zonage, en veillant à ce que les usines industrielles soient implantées à distance des zones touristiques naturelles. Il a également appelé à une vigilance accrue concernant la sécurité et l’ordre public, notamment en matière de criminalité en ligne.
« La croissance de ces quatre provinces ne doit pas dépendre des crimes en ligne. Nous devons progresser en favorisant l’investissement dans des secteurs réels, sans tolérer les activités illégales », a-t-il insisté.
Exonérations fiscales sur douze ans
Dans le cadre de ce programme, le gouvernement a annoncé une exonération fiscale de douze ans sur l’impôt sur le revenu, les acomptes provisionnels et l’impôt minimum pour les investissements dans les domaines ciblés. Les projets prioritaires incluent le développement de zones touristiques spéciales, de sites d’écotourisme, de zoos, de complexes hôteliers, de parcs et d’infrastructures sportives.
Meas Soksensan, porte-parole du ministère de l’Économie et des Finances, a déclaré que l’objectif est de rediriger l’attention des investisseurs vers ces régions longtemps négligées malgré leur fort potentiel. « Nous espérons que, grâce à ce programme spécial, les investisseurs locaux et étrangers saisiront pleinement l’opportunité de favoriser une croissance économique positive dans ces provinces du nord-est, encore éloignées des centres économiques du pays », a-t-il déclaré.
Un potentiel agricole encore sous exploité
D’après un rapport de 2023 du ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche, les quatre provinces concernées disposent de plus de 560 000 hectares de terres à fort potentiel agricole. Les chiffres de la même année révèlent des productions majeures, dont plus de 17 tonnes de caoutchouc, 180 000 tonnes de noix de cajou, 2,8 millions de tonnes de manioc et plus de 250 000 tonnes de bananes.
source : Cambodianess
Sur le même sujet
