Phnom Penh et Bangkok vont retirer armes lourdes et mines de leur frontière après les affrontements de juillet. Les deux pays envisagent aussi d’agir ensemble contre les arnaques.


Réunis mercredi lors d’une session spéciale du Comité général frontalier, mécanisme bilatéral de résolution des questions de sécurité, le Cambodge et la Thaïlande ont annoncé un plan de retrait des armes lourdes le long de leurs 800 kilomètres de frontière disputée.
Les deux pays maintenaient toujours troupes et équipements plus de six semaines après le cessez-le-feu négocié par le président américain Donald Trump, à l’issue de cinq jours de combats en juillet impliquant avions de chasse, missiles et artillerie lourde. Ces affrontements ont fait plus de 40 morts et déplacé des centaines de milliers de civils.
Mise en œuvre du retrait et coopération au déminage
Selon le vice-ministre thaïlandais de la Défense, Nattaphon Narkphanit, un plan détaillé de retrait des armes lourdes et équipements destructeurs vers leurs installations militaires habituelles sera finalisé d’ici trois semaines. Un comité conjoint chargé du déminage doit également être mis en place dans le mois.
Le ministre cambodgien de la Défense, Tea Seiha, cité par Bloombeg, a salué cette avancée, estimant que « le retrait des armes lourdes contribuera à une désescalade urgente des tensions ».
Les mines antipersonnel demeurent l’un des principaux points de discorde entre les deux pays. Plusieurs explosions en juillet avaient blessé des soldats thaïlandais, conduisant Bangkok à rappeler son ambassadeur et à expulser le représentant cambodgien, prélude à la reprise des combats.
Lutte contre les centres d’arnaques
Autre point abordé : la lutte contre les réseaux d’arnaques opérant depuis le Cambodge. La Thaïlande a transmis les coordonnées de plus de 60 sites présumés pour permettre une action conjointe.
Volonté d’apaisement
Le nouveau Premier ministre thaïlandais, Anutin Charnvirakul, a fait de la restauration de la paix avec le Cambodge une priorité, tout en affirmant la protection de la souveraineté nationale. Il succède à Paetongtarn Shinawatra, destituée le mois dernier pour manquements éthiques liés à sa gestion du différend frontalier.
Les deux pays ont également convenu d’envisager la réouverture de certains points de passage afin de relancer les échanges commerciaux et de limiter l’impact des tensions sur l’économie et les transports.
Mission d’observateurs
Par ailleurs, ne nouvelle équipe d’observateurs intérimaires (IOT), dirigée par le général de brigade Dato' Pahlawan Asri bin Shukor et composée de représentants de Malaisie, d’Indonésie et des Philippines, est arrivée le 10 septembre.
Selon le ministère de la Défense nationale, « la présence de l’IOT témoigne de la participation active des États membres de l’ASEAN, et en particulier de la Malaisie, en sa qualité de présidente, au soutien d’une résolution pacifique entre les deux nations ». Cette initiative s’inscrit dans la continuité des réunions extraordinaires de fin juillet et début août 2025 qui avaient abouti à l’accord de cessez-le-feu.
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