Alors que la qualité de l'air s'améliore au Cambodge, les experts appellent à limiter les brûlages de papier durant le Nouvel An chinois pour éviter une nouvelle crise de pollution.


Une tradition sous le feu des critiques
Le Nouvel An chinois approche, et avec lui, une tradition ancrée mais qui devient problématique durant ce pic de pollution. Les Cambodgiens d'origine chinoise ou vietnamienne brûlent d'immenses quantités de papier souvent des répliques en miniatures de maisons, de voitures ou des imitations de billets de banque. Ces offrandes sont censées atteindre leurs ancêtres dans l’au-delà. Mais à quel prix pour l’environnement ?
Or Chanmoly, directeur de l’Institut de Technologie du Cambodge cité par Cambodianess, met en garde : « Tous les brûlages, qu'il s'agisse de papier ou de bougies, dégagent des fumées toxiques qui polluent l’air. »
La pollution : un ennemi persistant
En effet, malgré des signes d'amélioration, la qualité de l'air reste fragile, surtout la nuit. Les particules fines (PM2.5), principales responsables, se maintiennent à des niveaux préoccupants. « La météo nous aide en journée, mais les brûlages excessifs durant les festivités risquent d'annuler ces progrès », avertit Or Chanmoly.
Outre les particules fines, ces pratiques libèrent du monoxyde et du dioxyde de carbone, des gaz dangereux pour la santé et le climat. Le scientifique appelle à une prise de conscience : « Réduisons ces pratiques au minimum. Croire aux traditions est une chose, mais les faits scientifiques ne peuvent être ignorés. »
Changer les mentalités
Pour Chan Bunny, vice-président de l’Institut des Études Chinoises, il est temps d’évoluer.
« Aucune preuve ne montre que brûler ces objets attire des bénédictions ou connecte aux ancêtres. En revanche, cela détruit notre environnement. »
De nombreux pays, y compris la Chine, encouragent désormais leurs citoyens à réduire ces pratiques. En 2021, la Chine a même interdit la combustion de papier religieux pour lutter contre la pollution. La Thaïlande, quant à elle, promeut des offrandes numériques. Après tout c'est peut être aussi aux ancêtres d'évoluer pour devenir des défunts 2.0.
Un appel des autorités cambodgiennes
Khvay Atitya, porte-parole du ministère de l’Environnement, cité par la même source insiste sur la responsabilité collective : « Chaque citoyen peut contribuer à respirer un air plus pur. Réduisez les brûlages et gérez correctement les déchets. Ensemble, nous pouvons faire la différence. »
Le ministère invite également la population à adopter des gestes simples : porter un masque, limiter les activités en extérieur et sceller les habitations pour bloquer l’air pollué.
Le ministère indique des progrès
La semaine dernière, Phnom Penh et plusieurs provinces, comme Siem Reap et Pursat, ont souffert de niveaux alarmants de pollution. Face à cette menace, les autorités ont multiplié les alertes.
Cependant , le ministère de l'Environnement a annoncé que la qualité de l'air au Cambodge le 27 janvier de 07h00 à 14h00 était « très bonne », avec une concentration moyenne de particules de 17,16 µg/m3, par rapport à la norme de 50 µg/m3.
D'après la surveillance de la qualité de l'air effectuée par le ministère, la qualité de l'air dans presque toutes les provinces et la capitale du Cambodge est très bonne, ce qui est approprié pour les activités de plein air et le tourisme, a déclaré le ministère cité par l'AKP.
Dans le même temps, les provinces de Koh Kong et Pursat ont reçu la note « Verte », ce qui signifie que la qualité de l'air dans les deux provinces est bonne, a ajouté le ministère, soulignant que :
« les activités de plein air et les voyages peuvent être entrepris comme d'habitude. Les personnes souffrant d'allergies légères devraient réduire le temps consacré aux activités de plein air ».
Sur le même sujet
